La Nation Bénin...
Comment les bénéficiaires du projet DigiBoost
apprécient-ils les appuis dans le cadre du projet ? Quels sont les changements
positifs induits dans l’écosystème de l’économie numérique avec l’avènement
dudit projet ? Des questions auxquelles des réponses ont été apportées au cours
d’une soirée d’échanges et de réseautage, jeudi 5 octobre à Cotonou, en
présence de partenaires et bénéficiaires du projet DigiBoost.
La convention signée entre Sèmè City et Enabel à propos du
projet DigiBoost avait pour objectif majeur de favoriser et de consolider la
collaboration entre les acteurs de l’écosystème national des Structures d’appui
à l’entrepreneuriat innovant (Saei). Ceci, à travers de nombreuses activités,
mais aussi les formations, la collaboration, le réseautage… Après 18 mois de
mise en œuvre, les objectifs ont été atteints, lorsqu’on s’en tient aux
témoignages des bénéficiaires.
Au total, 28 Saei ont été prises en compte dans la mise en
œuvre du projet. Leurs représentants ont, à l’occasion de la soirée, témoigné
des avantages, innovations et transformations avec l’avènement de DigiBoost.
«Contrairement à nos débuts, nous disposons aujourd'hui d’un modèle
d’incubation qui répond aux standards et aux besoins des start-up. Nous avons
pu mettre en œuvre un programme d'accompagnement pour les jeunes étudiantes
porteuses d'idées d'entreprises », révèle Augustino Agbémavo au nom de la
structure « TheSpace». Sur 41 idées d’entreprises reçues, 20 ont été
présélectionnées, cinq sélectionnées, pour finalement trois financées,
poursuit-il.
Le président de la Fédération des Saei, Francis Bokossa
pense pour sa part que les formations dispensées ont permis auxdites structures
de développer une expertise solide dans des domaines cruciaux. « Cette
capitalisation de connaissances s'est traduite par une amélioration notable de
la qualité des services que nous offrons à nos entrepreneurs innovants. Les responsables
de programme au sein de nos structures sont désormais mieux équipés pour guider
les start-up dans un paysage numérique en constante évolution », appuie cet
autre représentant. Les renforcements de capacités, selon lui, ont aussi eu
pour effet de mieux comprendre les défis de l’entrepreneuriat numérique. Plus
qu'un programme, DigiBoost s’est révélé comme une aventure de plus de 390 jours
qui a conduit certains bénéficiaires à des échanges d’expériences au-delà du
pays.
Transformation de l’écosystème numérique
La structure Win Academy basée à Savè dans le département
des Collines oriente pour une bonne part ses activités en direction des
entrepreneurs portant un handicap. En plus du renforcement des capacités, le
projet a permis d’augmenter la confiance en soi, la créativité et l’innovation.
Ayodélé Ognin, un de ses responsables assure que les Saei bénéficient
aujourd’hui de la confiance des institutions financières dont certaines n’ont
pas hésité à collaborer avec eux. Un financement d’un milliard F Cfa a même pu
être mobilisé, se félicite-t-elle. Le dernier témoignage émane de « Je veux
briller ». Au nom de cette autre structure, Aristide Kouderin reconnait: « Nous
avons désormais une vision globale et éclairée, les bonnes méthodologies d’approche
et d’apprentissage…qui permettent de suivre et d’accompagner les entrepreneurs
».
Emmanuelle Bouiti, représentante de Enabel à l’occasion,
est heureuse des liens forts qui se sont créés entre divers acteurs lors de la
mise en œuvre du projet. Cela va continuer à faire évoluer les choses en
matière d’innovation et d’entrepreneuriat, reconnait-elle. Régis Tade,
directeur des programmes innovants à Sèmè City, invite à une comparaison entre
l’avant DigiBoost de l’écosystème et l’avec DigiBoost. « Avant, on avait des
structures d’accompagnement qui non seulement ne communiquaient pas beaucoup
entre elles, mais n’avaient pas des pratiques professionnelles ». Ce qui
faisait que « l’entrepreneur lorsqu’il avait un projet, avait des difficultés à
s’orienter vers la structure d’accompagnement la mieux adaptée et il avait
également une difficulté à capitaliser ce qu’il a appris », relève-t-il. Pour
Joël Neubert, chef de la coopération à la délégation de l’Union européenne, le
digital est un vecteur de croissance et de compétitivité économique. «C’est
pourquoi, nous sommes intéressés à travailler sur le renforcement des
capacités… Nous sommes très contents de l’exécution », assure-t-il. Mis en
œuvre entre septembre 2022 et octobre 2023, DigiBoost a impliqué 21 organisations
pour cent heures d’ateliers, des formations en entrepreneuriat numérique,
immatriculation d'entreprise, fiscalité, propriété intellectuelle, mécanismes
financiers, des sensibilisations et échanges dédiés au numérique et aux enjeux
du financement des start-up. Sa mise en œuvre a impliqué dix entités étatiques,
neuf non étatiques, deux instituts de formation à travers une dizaine de
villes?