La Nation Bénin...

Aucun citoyen ne sera de trop ! Aucun effort ne sera de trop ! Les dispositions idoines doivent être prises pour que le peuple béninois s’implique dans la dynamique de croissance multisectorielle et de développement humain intégral. Le bien-être pour chacun et pour tous, le bien-être commun, la prospérité partagée doivent être une réalité. Cela ne dépend que de nous. Et nous en sommes capables.
En dépit des nombreuses et grandes réalisations qui font la fierté des gouvernements successifs au Bénin, le pays n’arrive toujours pas à se hisser parmi les nations émergentes. Et pourtant, le Bénin existe géographiquement, pour servir de pointe d’équilibre de toute l’Afrique et intellectuellement, pour être la vitrine de l’Afrique francophone. Le Bénin est également un pays de paix.
Qu’est-ce qui explique autant de cris au sein de toutes les couches sociales et même de l’élite nationale ? Quels messages les étudiants, la société civile, les partis politiques et particulièrement les femmes veulent-ils faire passer par leurs plaintes incessantes ? Où est la démocratie, où est la souveraineté du peuple lorsque ce dernier se laisse aller à croire que son meilleur représentant n’est pas son porte-parole dans les instances communales et nationales ?
La liste des questions que se pose la population à tous les niveaux est plus longue.
Nous croyons fermement que la réponse à ces questions est dans l’effectivité de l’éducation à l’emploi des populations puis dans l’organisation de la production. Il s’agit d’investir dans l’homme, dans les infrastructures et dans le repositionnement du Bénin dans un cadre géopolitique et géostratégique avantageux. Le plein emploi et l’organisation de la production sont les fondations et le socle de tout développement économique, social, humain d’une nation. Et le fondement de toute bonne organisation reste et demeure la rigueur qui prend ancrage sur une doctrine de gouvernance dont l’objectif est le bien-être de chacun et de tous, le bien commun, la prospérité partagée.
Une fois la dynamique éducation – emploi – production amorcée, deux (02) actions s’imposent :
- La revue à la hausse des grilles salariales couplée avec la rigueur administrative, financière, sécuritaire … pour la bonne gestion du bien public tout en contenant le détournement.
- La détermination d’une assiette d’imposition et taxes en arrimage au renforcement des échanges commerciaux et de la décentralisation tout en réduisant les collusions financières et en augmentant les budgets des communes. A notre avis, c’est la volonté politique prospective pour la croissance et le développement.
Ainsi, de plus en plus, interrogeons-nous pour comprendre pourquoi après le Renouveau démocratique puis la Démocratie apaisée, nous sommes allés du Changement à la Rupture en passant par la Refondation. Nous devons nous appesantir alors sur les idées fondamentales susceptibles de faire infléchir les habitudes dans une direction de croissance et de développement. Notre souci doit être d’inscrire notre pays dans la voie de la souveraineté. Chez nous, le potentiel de prospérité est illimité ; il est disponible partout et dans tous les domaines. L’approche idoine est la méthodologie, pour d’abord améliorer l’existant et ensuite le multiplier en vue de réduire le temps de travail ainsi que le coût.
C’est autour de toutes ces réflexions que nous avons élaboré deux concepts de management et de gouvernance d’Etat : le greffage et le Cap socialisme.
A l’instar de nos prédécesseurs qui nous ont légué de formidables héritages, nous avons le devoir de nous rendre utiles à nous-mêmes au moins. Nos anciens ont fait preuve de liberté d’esprit et d’expression en organisant la résistance contre le colonisateur. Ils ont adopté le Vodoun comme médium pour une bonne communion avec Dieu. Ils en sont le berceau. Ils ont fait bon usage du langage et des pensées de gloire et sont assimilés au Quartier Latin de l’Afrique. Le 26 octobre 1972, ils ont tout risqué pour une bonne gouvernance et sont devenus révolutionnaires marxistes-léninistes. En février 1990, ils sont allés à la source de la prospérité et sont devenus berceau de la démocratie en Afrique et ce, à travers l’organisation de la Conférence des forces vives de la nation. Nos ancêtres ont des droits sur nous. A nous le devoir de tresser au bout de l’ancienne corde. Inscrivons nos pas dans cette dynamique en infléchissant simplement et positivement les habitudes pour faire mieux que nos aïeux. Organisons-nous au travail. C’est l’avenir de nos enfants, notre souveraineté et toute notre dignité qui en dépendent. Tout dépend de nous. Donnons-nous la main ! Fédérons nos espoirs ! n
Agboessi Noumonvi CLOUBOU
Ancien Conseiller à la Sécurité des Nations Unies