La Nation Bénin...
L’Ordre des architectes et des urbanistes du Bénin (Onaub)
a quarante ans. Entre mutations et innovations, la Maison des bâtisseurs a
travaillé à instaurer la culture architecturale mais continue de se battre pour
porter bien loin le flambeau des architectes et des urbanistes. Pour ses noces
d’Emeraude, l’Onaub convie à la réflexion, mais aussi à une série de
manifestations lancées, mardi 21 novembre à son siège à Agblangandan.
La signature du décret instituant les conditions d’exercice
de la profession d’architecte au Bénin remonte à novembre 1983. Dans un esprit
de communion, les jeunes architectes sortis des écoles et leurs aînés se sont
donné la main pour travailler à asseoir le cadre législatif de leur profession
et accompagner l’avènement du décret N° 83-388 du 1er novembre 1983.
Quarante ans après, Aimé Paul Gonçalves, président de
l’Ordre des architectes et des urbanistes du Bénin (Onaub), en parle avec
émotion mais aussi avec fierté. Le chemin parcouru par cette noble profession,
celle des bâtisseurs mérite admiration et respect. Au pas de la société
béninoise en pleine mutation et en quête de développement, souligne-t-il,
l’Ordre et ses responsables successifs ont su accompagner le mouvement, voguant
entre tradition et modernité.
Face aux membres de l’Onaub, à leurs pairs venus de la
sous-région et d’autres pays d’Afrique, le président du Conseil de l'Ordre
s’est réjoui du chemin parcouru. Son vœu pour l’organisation à l’heure de ses
quarante bougies, c’est de voir un Onaub plus fort, plus dynamique, plus
solidaire pour plus d’ouverture. Aussi, invitera-t-il les populations à
développer davantage la culture architecturale et l’innovation, pour aider
l’Ordre et ses membres à poursuivre l’œuvre de viabilisation du cadre de vie
dans le respect des normes y afférentes. Temps de célébration, mais aussi de
réflexion. Un colloque international sur l’architecture en Afrique de l’Ouest
figure en bonne place parmi les manifestations de ces noces d’Emeraude qui
prévoient également la prestation de serment de nouveaux membres, des
distinctions à l’endroit des partenaires de l’Ordre, une visite à la Gdiz, la
tenue de la deuxième édition de Archi’Innov, une foire des acteurs et métiers
de construction et de l’habitat…
Soucieuse d’une architecture durable en Afrique de l’Ouest, la
Commission de l’Uemoa l’est aussi. Son représentant à Cotonou pour les
festivités des quarante ans de l’Onaub, Papa Madiaw Seck l’a réitéré. C’est
sans doute la raison pour laquelle, dit-il, la Commission soutient la professionnalisation
au sein de ces professions, travaille à faire connaître les règles, milite pour
la promotion de la qualité, et incite au respect des normes et des
directives.
Des orfèvres au service du cadre de vie
Le profil de l’architecte fascine, relève le ministre en
charge du Cadre de vie, José Tonato. Créatif, il est aussi un sachant dont la
science profite à toute la communauté. Il sait respecter les normes, conseille
en tenant compte des contraintes budgétaires, indique-t-il. Rigoureux et
précis, réactif et toujours disponible, ce qui en fait un métier noble au
service des individus et de la communauté, relève-t-il. Depuis quarante ans au
Bénin, enchaîne-t-il, architectes et urbanistes se côtoient, et travaillent
pour un cadre de vie attrayant et un paysage urbain qui attire et inspire. Le
métier a connu dans le temps, des échecs et des succès, apprécie le ministre.
Mais bien plus encore, ces sept dernières années, il s’est davantage révélé et
s’est rendu plus utile que jamais à travers les multiples chantiers du
Programme d’action du gouvernement I et II. Sur les chantiers qui transforment
notre cadre de vie, reconnait José Tonato, on doit une part significative au
génie et à la dextérité des architectes et urbanistes. « Le Bénin est
totalement en chantier et votre participation est non négligeable…Le
gouvernement est heureux de vous donner la main », note-t-il. Aussi,
projette-t-il l’Onaub plus engagé pour la résilience du cadre bâti, autant
qu’il appelle à plus de rigueur et de professionnalisme. Ainsi, s’est-il réjoui
de la tenue d’un colloque dans le cadre des festivités. Colloque dont le thème
plus que révélateur, incite à la réflexion pour la responsabilité de ces
bâtisseurs dont il a une fois de plus loué l’art. C’est justement pour
apprécier les éléments contribuant à l’émulation de cet art que le ministre
José Tonato a parcouru les uns après les autres, les stands installés par les
acteurs des travaux de construction et de l’habitat. Les manifestations se
poursuivent sur plusieurs jours au siège de l’Onaub et en dehors.