« Les initiatives de prévention des conflits, de médiation et de lutte contre les armes menées par les jeunes dans les Etats membres de la Cedeao ». La Commission de la Cedeao à travers son département des Affaires politiques, a mobilisé les organisations de jeunesse autour de cette thématique, en vue de la prévention des conflits et de la lutte contre la prolifération des armes légères. Venus du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigeria, de la Sierra Leone, du Libéria, de la Gambie, du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau et du Bénin, les participants ont passé en revue le diagnostic sécuritaire dans la région, les cadres normatifs et les mécanismes d’action au niveau des Etats membres, des organisations régionales et continentales, pour la consolidation de la paix.
Au cours des travaux, Constant Gnancadja, chargé de programme Prévention des conflits de la Cedeao, a insisté sur la résolution 2250 du Conseil des Nations unies consacrée à l’importance d’associer les jeunes femmes et les jeunes hommes à l’instauration d’une paix durable. Aussi, dans sa communication, Constant Gnancadja a rappelé l’adoption de la résolution 2419 (2018) qui engage toutes les parties à éliminer toutes les formes de violence sexuelle et sexiste ainsi que la traite des êtres humains et demande à tous les acteurs concernés d’envisager des moyens d’accroître la représentation inclusive des jeunes pour la prévention et le règlement des conflits. Il faut « Utiliser les textes pour découvrir des opportunités », a insisté Constant Gnancadja. Les participants ont été également éclairés par l’expert Félix Aklavon sur la nature et la situation de la prolifération des armes légères, surtout sur le rôle à jouer par la jeunesse pour faire taire les armes.
Selon Félix Aklavon, la contrebande et le trafic des armes sont des activités génératrices de revenus, et pour la prévention des conflits, les jeunes auront un choix difficile à faire. Car, il faudra : « Renoncer aux avantages offerts par les trafiquants d’armes pour préserver la paix ». Il appelle à impliquer les jeunes dans les organisations de lutte contre la prolifération des armes légères, amener les organisations de jeunesse à coopérer avec les forces de sécurité, dans l’ultime but de faire taire les armes, à promouvoir le dialogue et la tolérance.
« Les jeunes doivent aller de l’avant pour ensemble, bâtir une Afrique meilleure », a déclaré Dieudonné Nikiema, représentant l’Architecture de paix et de sécurité en Afrique (Apsa) et gestionnaire du Fonds pour la paix. En effet, pour la Cedeao, il urge de prendre en compte la voix des jeunes dans la prévention des conflits, afin de mieux intégrer leurs préoccupations, en vue de faire taire les armes. Au cours des assises de Cotonou, il s’est également agi, selon Dr Onyinye Onwuka, chef de division Médiation et Coordination des Affaires politiques régionales, d’accroître la connaissance des jeunes sur les instruments et processus de la Cedeao dans la perspective de faire taire les armes et pour la prévention des conflits. C’est dire que l’institution ouest-africaine mise sur l’approche inclusive pour relever les défis sécuritaires qui se posent dans la sous-région et met désormais la jeunesse au cœur de ses actions. « Nous avons voulu, dans le cadre de cet atelier, rassembler les jeunes de la région, intervenant dans le domaine de la paix et la sécurité, pour profiter de leur expérience. Il s’agit aussi de les impliquer dans les processus de prise de décision pour cette transformation de la Cedeao des chefs d’Etat à la Cedeao des peuples », a insisté Dr Onyinye Onwuka.
Les participants ont exposé les différentes initiatives mises en œuvre dans leurs pays respectifs pour la prévention des conflits, relevé les insuffisances et élaboré des approches de réponses en vue de l’atteinte des objectifs de la Cedeao. Il s’agira d’amplifier les initiatives en cours, de maîtriser les cadres normatifs, d’œuvrer davantage avec l’accompagnement des Etats et de la Cedeao à construire une paix véritable dans la région. « Les problématiques de paix et de développement durable ne peuvent être réglées sans s’attaquer aux causes profondes des conflits et s'engager activement dans les efforts de prévention des conflits et de médiation dans une approche globale qui inclut la participation et l'implication significatives de tous les segments de la société », a déclaré Mamadou Konaté, représentant du représentant résident de la Cedeao au Bénin. A juste titre, consciente de la place qu’occupent les jeunes, en tant qu’acteurs de changement et victimes, dans le processus de règlement des conflits, de restauration de paix et de sécurité, la Commission de la Cedeao, à travers le département des Affaires politiques, a décidé de mettre à contribution l’énergie, les idées et les perspectives de sa jeunesse dans les efforts de construction et de consolidation de la paix dans la sous-région.