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Projet régional de gestion durable des déchets: Les parties prenantes finalisent le document

Société
Par   Anselme Pascal AGUEHOUNDE, le 15 févr. 2019 à 06h59

Face aux conséquences de l’insalubrité en Afrique de l’Ouest, la Banque ouest-africaine de développement et ses partenaires soutiennent les pays membres dans la mise en œuvre d’un projet régional de gestion durable des déchets. Réunies en atelier hier jeudi 14 février à Cotonou, les parties prenantes ont procédé à l’ultime relecture du document-projet avant sa soumission au Fonds pour l’environnement mondial (Fem).

Institutions régionales, internationales et financières, organisations nationales et internationales, autorités aux niveaux local et central, partenaires techniques et financiers, opérateurs du secteur privé, société civile… toutes les parties prenantes du projet régional de gestion durable des déchets étaient représentées hier à l’atelier de validation du document de ce projet dont bénéficient six pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Il s’agit en l’occurrence du Bénin, du Niger, du Sénégal, du Togo, du Mali et du Burkina Faso.
D’un coût global de 94,35 millions de dollars US, ce projet vise la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il entend appuyer la mise en place de politiques et normes efficaces pour promouvoir une bonne gestion des déchets et les meilleures techniques. Pour la mise en œuvre de ce projet, le Fonds pour l’environnement mondial (Fem) octroie un financement de 17,35 millions de dollars sous forme de don; les pays-parties mobilisent 12 millions de dollars US sous forme de taxes ou en nature et la Banque ouest-africaine de développement (Boad) et ses partenaires mobilisent le reste du financement, soit environ 65 millions de dollars US.
A en croire le coordonnateur Afrique du Fonds pour l’environnement mondial (Fem) Ibrahima Sow, le Fem accorde un grand intérêt à ce projet. Il faudra donc que le document-projet soit ficelé de manière à répondre aux exigences de l’institution. « Le travail est déjà fait à 80 ?, mais le document qui sera soumis au secrétariat du Fem doit satisfaire à certains critères. Le document final doit être en conformité avec le concept approuvé par le Fem », a-t-il insisté. Il a alors appelé les participants à un esprit critique, à des échanges conséquents sur des aspects tels l’ancrage institutionnel, l’assistance technique en faveur des pays, la contribution des pays bénéficiaires, la prise en compte de la question du Genre, puisque la gestion des déchets domestiques implique les femmes, surtout en Afrique… Il s’est également réjoui de l’approche participative et inclusive mise en place par la Boad dans la conception de ce projet.
Portant la voix du ministre du Cadre de vie et du Développement durable, la directrice de cabinet, Jeanne Josette Akoha Akacha, a remercié la Boad pour son dévouement à accompagner les pays de l’Afrique de l’Ouest dans la lutte contre l’insalubrité, et le Fem pour son appui aux initiatives allant dans le sens de la protection de l’environnement.

Conjuguer les efforts pour endiguer l’insalubrité

Représentant le président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad),Yacoubou Bio Sawé indique que la problématique de la gestion des déchets menace presque tous les pays et présente des enjeux d’ordre économique, social, environnemental et surtout sanitaire. Mais l’insalubrité dans les pays de l’Afrique de l’Ouest est de plus en plus manifeste et ses conséquences désastreuses. Cela est dû, à l’en croire, à la croissance démographique rapide, à la forte urbanisation, à l’activité économique en pleine expansion, aux mauvaises pratiques en matière de gestion des déchets…
La conjugaison de tous ces facteurs engendre de grandes difficultés dans la collecte, entraîne l’insalubrité dont les conséquences se traduisent par des problèmes de santé. « L’enfouissement ne règle pas les problèmes. Au contraire, il les déplace et entraine la pollution de la nappe phréatique et, par conséquent, la dégradation de l’environnement et la vulnérabilité des populations », souligne le représentant du président de la Boad. La directrice de cabinet du ministre du Cadre de vie et du Développement durable, Jeanne Josette Akoha Akacha, l’atteste : « L’enfouissement des ordures entraîne la pollution des eaux de surface et des eaux souterraines ». Il y a donc urgence à agir et à agir promptement. « Cette situation risque de compromettre les efforts de développement des pays de l’Uemoa, si rien n’est fait.
C’est pourquoi la Boad s’est engagée à accompagner les pays-parties à faire face à ces défis environnementaux. La Boad entend être le leader de la sous-région en matière de lutte contre l’insalubrité et de mobilisation des ressources pour faire face à la collecte et à la gestion durable des déchets », fait savoir Yacoubou Bio Sawé. Le Bénin n’est d’ailleurs pas en marge des actions de salubrité. La directrice de cabinet du ministre du Cadre de vie et du Développement durable rappelle que l’aménagement du cadre de vie est inscrit au pilier 3, Axe stratégique 7 du Programme d’actions du gouvernement. Dans ce sens, le Bénin a déjà entrepris plusieurs actions dont la plus récente est le lancement du Projet de gestion des déchets dans le Grand Nokoué qui permettra de régler les problèmes d’insalubrité urbaine dans les villes de Cotonou, Porto-Novo et Ouidah. Le projet régional en finalisation vient donc renforcer les actions du gouvernement.