La Nation Bénin...
Les
acteurs du projet régional de réduction des risques liés à l’usage de drogues
se sont réunis ce mercredi 14 mai à Cotonou pour faire le point sur une année
d’actions. Un engagement fort pour l’accès aux soins et la dignité des
populations marginalisées au Bénin et au Togo.
Dans
un contexte où les personnes usagères de drogues demeurent parmi les plus
marginalisées du système de santé, le projet mis en œuvre par Médecins du Monde
et ses partenaires régionaux connaît un changement de paradigme. Fruit d’une
capitalisation de neuf années d’expériences réussies en Côte d’Ivoire, ce
programme vise à reproduire, adapter et étendre les modèles de réduction des
risques à deux autres pays d’Afrique de l’ouest : le Bénin et le Togo. Le
comité de pilotage régional a réuni ce mercredi à Cotonou les parties prenantes
béninoises, togolaises et celles du consortium, notamment la Coalition PLUS
(France), l’Alliance nationale des communautés pour la santé (Sénégal), Éveil
et Vie (Togo), la Plateforme OLC Santé (Togo) et l’Ong Bornes (Bénin).
L’objectif
est de dresser le bilan des douze premiers mois de mise en œuvre, partager les
indicateurs clés, identifier les points forts et les difficultés, et
co-construire les orientations à venir. Depuis avril 2024, le projet agit sur
plusieurs leviers à fort impact. Il forme les professionnels de santé à
l’accueil bienveillant des personnes usagères de drogues, distribue du matériel
de prévention, facilite l’accès au dépistage du Vih et de la tuberculose, tout
en œuvrant pour la décriminalisation des pratiques liées à l’usage de drogues.
Ces actions, qui s’appuient sur les principes de santé publique et des droits
humains, ont déjà permis d’améliorer la couverture sanitaire de centaines de
bénéficiaires dans les localités ciblées. Pour Rodrigue Agossou, responsable de
l’Ong Bornes, cette démarche inclusive est essentielle.
«
Grâce à ce projet et à l’implication de chacun et chacune d’entre vous, nous
avons pu renforcer l’accès aux soins pour ces populations trop souvent
marginalisées », a-t-il salué.
À l’issue de la réunion, plusieurs recommandations ont émergé pour améliorer l’efficacité du projet. Il s’agit d’intensifier les campagnes de sensibilisation, de renforcer la collecte des données, d’améliorer la coordination inter-pays et d’appeler à un engagement accru des autorités nationales. Ces propositions seront intégrées dans la stratégie du projet, jusqu’à sa clôture en 2026. Les participants ont également souligné la nécessité de continuer à documenter les bonnes pratiques et à renforcer les capacités des organisations locales. Car derrière les indicateurs et les rapports, ce sont des vies humaines qui sont en jeu. Des femmes et des hommes qui, malgré les douleurs et les exclusions, aspirent à une vie digne, à un système de santé respectueux et à un avenir meilleur. En mettant en lumière les droits des personnes usagères de drogues, ce projet va bien au-delà d’une simple réponse sanitaire. Il constitue un plaidoyer vivant pour une société plus équitable, où la santé ne serait plus un privilège, mais un droit universel. À Cotonou, ce comité de pilotage a posé les jalons d’une dynamique régionale salutaire, fondée sur la solidarité, l’innovation et l’humanité.