La Nation Bénin...
Le Conseil national de lutte contre le Vih/Sida, les infections sexuellement transmissibles, la tuberculose, le paludisme et les épidémies (Cnls/Tpe) est non seulement un instrument de lutte contre le Sida mais aussi un outil de développement. C’est du moins ce qu’a affirmé Valentine Kiki-Médégan, représentant le président de la République Patrice Talon au sein de cet organe installé en mars dernier, dans le cadre des réformes dans le secteur de la Santé.
Au départ, le Cnls était consacré à la lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles. En tant que tel, il ne peut jouer convenablement un rôle important dans le développement en général. C’est pourquoi, le Gouvernement a entrepris des réformes dans le fonctionnement du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls). Ces réformes portent sur les autres maladies couvertes désormais par cette structure ainsi que sa composition. Avec ce nouveau modèle de gestion du Cnls, en plus du Sida et des maladies sexuellement transmissibles dont il avait la charge, trois autres maladies s’ajoutent à la liste. Désormais, il va étendre ses prérogatives au paludisme, à la tuberculose et aux épidémies.
Valentine Kiki Médégan, représentante du chef de l’Etat dans le Conseil national de lutte contre le Vih/Sida, les infections sexuellement transmissibles, la tuberculose, le paludisme et les épidémies (Cnls/Tpe) affirme que ces changements opérés ne visent que l’efficacité dans la lutte contre ces maladies. Cet outil est important pour la prise de décision et le choix des stratégies efficaces pour qu’on réponde à tous ces problèmes de santé, aux épidémies, et aux urgences.
Le Cnls/Tpe, dira le représentant résident de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) au Bénin, Jean-Pierre Baptiste, est une chose très rare en Afrique parce qu’il s’agit d’un conseil aussi bien chargé de la tuberculose, du paludisme, du Vih que des urgences. Cela montre aussi l’intérêt du Gouvernement à appuyer le ministère de la Santé et à mettre en place quelque chose de sûr. Il rassure que l’Oms, en tant que partenaire privilégié pour la santé, se doit d’aider les pays à mobiliser les ressources, afin qu’ils les utilisent de manière rationnelle. En cela, le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme représente une grande opportunité de financement pour les pays. Car, ce fonds leur permet d’accélérer la mise en œuvre des interventions prioritaires pour les trois maladies, afin d’atteindre les Objectifs du développement durable en matière de santé. Ainsi, dans le cadre de ses missions essentielles, l’Oms s’est engagée à soutenir les pays pour le développement des propositions visant à améliorer la préparation, souligne-t-il.
Aube nouvelle
La réforme et l’installation de ce conseil sont le signe d’une aube nouvelle, s’est réjoui la représentante du chef de l’Etat au sein du Cnls/Tpe, en ce sens qu’il est urgent d’asseoir une politique plus ambitieuse pour une bonne maîtrise des données sur le plan sanitaire.
Il n’y avait que le Cnls qui ne couvrait que le Vih/Sida et les Ist. Mais depuis les réformes engagées dans le secteur de la Santé par le Gouvernement, il y a eu aussi de grandes réformes au niveau du conseil. A cet effet, le Cnls/Tpe a aujourd’hui un mandat plus large qui couvre non seulement le Vih/Sida, mais aussi la tuberculose, le paludisme et les épidémies. Ce sont des problèmes de santé qui sont préoccupants non seulement au Bénin mais aussi dans le monde entier, poursuit Valentine Kiki Médégan. Il s’agit d’avoir une vue holistique des problèmes de santé. Au sein de ce conseil, tous les secteurs sont représentés comme le secteur en charge des cibles prioritaires, les ministères en charge des Affaires sociales, de l’Elevage et de l’Agriculture, de la Sécurité publique, de l’Intérieur, le ministère de la Défense, des Sports, du Tourisme. « Donc c’est du multisectoriel », confie-telle. Il y a le secteur public et le secteur privé, la société civile, les personnes vivant avec le Vih, les représentants des femmes.
L’innovation aussi, indique-t-elle, est que le Cnls/Tpe qui ne couvrait que le Sida comptait une centaine de membres. Mais aujourd’hui, il ne compte que 40 membres pour être plus efficace.
En dehors des démembrements au niveau des départements et des communes, il y a les organes de mise en œuvre comme le Programme national de lutte contre le Sida devenu Programme santé de lutte contre le Sida (Psls). Chaque secteur, aujourd’hui, a son programme pour faire face à ces problèmes de santé. Au niveau du ministère de la Santé, le Psls s’occupe de tout ce qui est médical et sanitaire. Il y a le Pnt par rapport au Vih/Sida, il y a le programme tuberculose, le programme paludisme et il y a, à travers la direction nationale de santé publique, le service de l’épidémiologie.
Les raisons de ces réformes
Selon le rapporteur de la commission chargée des réformes du secteur de la santé, Justin Sossou, l’analyse approfondie du système sanitaire béninois a révélé une gouvernance quasi inexistante dans le secteur, une absence quasi totale de régulation de l’exercice des professions de santé dans le pays, une anarchie dans l’exercice et l’installation en clientèle privée, une absence totale de reddition de compte et de redevabilité des gestionnaires du système, et une faible accessibilité financière des populations aux soins de santé.
A cela, s’ajoute la concentration des ressources au niveau central pendant que les centres de santé périphériques sont dégarnis, la mauvaise répartition et la mauvaise gestion de la ressource humaine sanitaire et financière ainsi que la politisation du secteur. D’où la nécessité de l’amélioration de la gouvernance. Le ministre de la Santé, Alassane Séidou, indique que ce conseil a pour mission d’assurer la coordination de toutes les actions concourant à la lutte contre le Vih/Sida, les infections sexuellement transmissibles, le paludisme ; la tuberculose et les épidémies en République du Bénin. Pour assumer cette mission, le conseil dispose d’un organe délibérant composé de tous les membres du Cnls qui avait un rôle beaucoup plus réduit.
« Le Cnls pour moi n’est pas véritablement un instrument de lutte contre un mal, c’est un instrument de bien-être social, un instrument économique et un instrument de développement », soutient Valentine Kiki Mèdégan qui ajoute que la vie est la richesse principale, voire unique dont nous sommes dotés. Vivre, c’est exister en bonne santé. Tout ce qui concourt à la vie est un bien marchand, un bien économique. La santé est également un bien économique. Ainsi, le Cnls/Tpe est un outil de développement pour prévenir les maladies, lutter contre le paludisme, le Sida, la tuberculose contre les maladies infectieuses. « La santé n’est plus, aujourd’hui, le seul problème des acteurs du secteur de la santé. Les autres secteurs doivent aussi s’y impliquer pour qu’on mette fin à ces maladies », estime-t-elle.
D’où un ensemble d’acteurs représentés au sein de ce conseil. Il y a aussi les secteurs en charge de la mobilisation des ressources comme les ministères des Finances, de Développement et des Affaires étrangères. Et il y a des démembrements à tous les niveaux. Toutes ces représentations se retrouvent aussi au niveau des communes et des départements.
Il y a également les ministères en charge de la Famille, des Affaires sociales et du Travail, de l’Agriculture, du Cadre de vie. Depuis son installation, le Cnls/Tpe a déjà beaucoup de choses à son actif, dit-elle. Le 26 septembre dernier, il y a eu la première session dudit conseil. Un bilan a été aussi fait en présence du chef de l’Etat. On peut retenir aussi le projet pour la surveillance de la gestion des épidémies déjà élaboré. Ainsi, le Cnls/Tpe contribuera non seulement au financement du Plan de rattrapage d’urgence et du prochain Plan stratégique national du conseil, au développement en général?