La Nation Bénin...
La coopération culturelle sino-béninoise se révèle l’une
des plus dynamiques avec des formations et voyages d’études en Chine au profit
d’acteurs et promoteurs culturels béninois ainsi que de séjours d’immersion
d’acteurs culturels chinois au Bénin. Toutefois, les deux Etats doivent agir de
sorte que ce partenariat profite à un plus large public, notamment les
communautés à la base.
Tant d’actions et de réalisations dans le secteur culturel,
à l’actif de la coopération sino-béninoise. Depuis le rétablissement des liens
diplomatiques entre la Chine et le Bénin en 1972, l’empire du Milieu a
construit de nombreuses infrastructures au profit du secteur culturel béninois.
A ce propos, Aubin Assogba, administrateur du festival du nouvel an chinois au
Bénin et président de la Fédération béninoise de Badminton, affirme qu’en
matière d’infrastructures culturelles il y a eu la construction de plusieurs
salles de spectacle et de conférence. Claude Balogoun, promoteur de Gangan
Productions, en sait également quelque chose. « Les plus grandes salles de
spectacle du Bénin, de Cotonou, dit-il, ont été construites par la coopération
chinoise. On a par exemple, le palais des congrès de Cotonou, le palais des
sports et beaucoup d’autres infrastructures culturelles ».
La coopération sino-béninoise ne se limite donc pas à la
construction de routes et consorts. Elle prend en compte les infrastructures
culturelles. Mais elle ne propose pas que ça pour accompagner le développement
du secteur culturel. En effet, la Chine offre aussi des opportunités de
formations et de voyages aux acteurs et promoteurs culturels béninois. «
L’ambassade de Chine invite des troupes chinoises au Bénin pour des spectacles.
Elle arrive à faire venir des groupes de musique qui interprètent même des
morceaux béninois. Je me rappelle qu’un morceau d’Angélique Kidjo a été
interprété rien que par un groupe chinois. C’est pareil pour d’autres artistes
béninois », témoigne Claude Balogoun. Dans le sens inverse, des troupes
béninoises telles que les ‘‘Super Anges hwendo na bua’’, le Ballet national et
d’autres encore, ont voyagé et continuent de voyager sur la Chine pour produire
des spectacles. «L’ambassade accorde chaque année des opportunités aux hommes
de la culture, que cela soit en arts plastiques, cinéma, décoration, musiques
moderne et traditionnelle, etc., qui vont en Chine pour apprendre, se faire
outiller davantage », a pu constater Aubin Assogba. Mais ce n’est tout. Des
journalistes, des photographes et bien d’autres acteurs culturels en bénéficient
également.
Impacter les citoyens à la base
Cet état des lieux sommaire démontre à suffisance que la coopération culturelle entre les deux pays se porte à merveille. Mais elle peut encore mieux se porter si elle vise de nouvelles cibles comme les enfants et les jeunes talents des zones reculées. L’idée ici est que cette coopération culturelle puisse désormais impacter un large public. Par exemple, elle peut donner la chance aux jeunes enfants béninois, pour leur éducation culturelle, d’aller en Chine découvrir la culture chinoise, l’artisanat chinois, l’art culinaire chinois, l’art dramatique chinois, faire une immersion dans la langue chinoise, etc. En gros, il faut ramener la coopération culturelle plus proche des populations à la base, dans les zones reculées.
La coopération culturelle décentralisée est aussi un moyen
pour les deux Etats de faire profiter les liens sino-béninois aux communes.
Ainsi, les opportunités de formations et de voyages peuvent aussi profiter aux
artistes des villes béninoises et chinoises. Il faut des projets mixtes
impliquant des artistes chinois et béninois pour faire voyager les richesses
culturelles des deux pays, dans les deux sens. La coopération culturelle
décentralisée implique aussi un appui plus poussé de l’ambassade de Chine, du
ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Décentralisation pour
que l’on puisse mettre des communes béninoises en lien avec des provinces
chinoises qui sont très avancées en matière de promotion de la culture.
A l’heure actuelle, la coopération culturelle
sino-béninoise est certes positive, mais il y a encore des efforts à faire pour
la faire profiter à un plus large public. En cela, les perspectives sont
bonnes, très bonnes d’ailleurs, surtout avec les retombées du dernier voyage du
président Talon en Chine. « La Ceinture et la Route » et l’annonce de
suppression de visa aux ressortissants sont des opportunités que peuvent saisir
les acteurs culturels des deux pays.