Rencontres intergénérationnelles des femmes leaders politiques: La déclaration de Nikki avec de nouveaux engagements pris

Entamé jeudi 19 septembre dernier à Nikki, le conclave des femmes leaders du Bénin a pris fin samedi 21 septembre. Ce rendez-vous, sous l’égide de la vice-présidente de la République, Mariam Chabi Talata Zimé, et qui en est à sa deuxième édition, vise à renforcer le leadership féminin au Bénin. Les assises ont réuni plus de 500 femmes. A l’occasion, elles ont échangé autour du thème «Leadership politique féminin au Bénin : quelles stratégies pour plus d’efficacité et de visibilité des femmes en responsabilité publique ? ». Après avoir jeté un regard critique et procédé à une analyse minutieuse de la gestion des mandats électifs et nominatifs assumés par les femmes, l’assemblée a rendu publique une déclaration.

En effet, pour une meilleure contribution des femmes au développement sociopolitique, économique, culturel, inclusif et durable au Bénin, il est nécessaire, par rapport à leur forte proportion au sein de la population active, de libérer intégralement leur potentiel. Ainsi, tout en reconnaissant la volonté et les efforts consentis dans le domaine de la protection de leurs droits, de la promotion du leadership politique féminin au Bénin, les participantes ont, dans leur déclaration, appelé à l’intensification de la formation politique et sociale des femmes, puis de leur représentativité au sein des instances de prise de décisions et des organes de gestion.

Pour ce faire, elles s’engagent à transcender progressivement les clivages politiques, au regard des questions spécifiques aux femmes, puis à renforcer le dialogue intergénérationnel autour de celles relatives au leadership féminin au Bénin. Elles sont également décidées à assurer la transformation des modèles d’exercice du leadership traditionnel féminin en repères, en références, en sources d’inspiration pour lever les obstacles, et les ériger en outils de sensibilisation.

« Il ne s’agira pas pour les femmes de s’opposer aux hommes, de les affronter et de les défier sur différents plans », a toutefois précisé la vice-présidente de la République. Si les participantes sont venues à Nikki, fait-elle observer, c’est pour que, conformément aux traditions séculaires qui sont les nôtres, là où on décide de la vie de tous, une place puisse être accordée de façon consensuelle aux femmes afin de porter leur voix, en vue du bien-être de tous. Avec la présidente de l’Institut national de la femme (Inf), Huguette Bokpè Gnancadja, elle a invité la nouvelle génération de femmes à s’inspirer du modèle de la Gnon Kogui qui joue un rôle prépondérant au niveau de l’empire de Nikki. « Depuis cinq siècles, les différents empereurs qui se sont succédé au trône de Nikki, ont gouverné avec des femmes à leurs côtés, jouant d’importants rôles », poursuit-elle. « Mais alors, un tel héritage ne mérite-t-il pas d’être conservé?», s’est-elle ensuite interrogée. Selon Mariam Chabi Talata Zimé, donner de la visibilité à la gouvernance sensible au genre à l’image de celle dont la Gnon Kogui est l’incarnation, constitue une manière de convoquer le passé dont elle est aujourd’hui l’expression. Ce sera pour mieux construire le présent et l’avenir.

Au cours de leur conclave, les participantes ont suivi plusieurs communications sur les stratégies de renforcement du leadership politique féminin et l’autonomisation des femmes. C’est à travers divers sujets comme le rôle de la femme dans l’organisation sociopolitique traditionnelle baatonu, les attributions, actions et missions de l’Institut national de la femme (Inf) dans le cadre de la protection des droits de la femme et la promotion du leadership féminin…. L’objectif était de valoriser le rôle des femmes dans la prise de décisions dans la sphère politique, tout en mettant l’accent sur les progrès accomplis■