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Renforcement des capacités au centre chorégraphique Multicorps: Former pour une meilleure gestion des acteurs de la danse contemporaine

Société
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 18 juin 2015 à 01h09

A la suite d’un appel à formation lancé au mois de mars dernier, le centre chorégraphique Multicorps a formé du 8 au 14 juin dernier, une dizaine d’acteurs culturels, pour la plupart évoluant dans le domaine de la danse, en administration culturelle. Le but visé à travers cette initiative soutenue par plusieurs partenaires, c’est de combler le déficit des acteurs en administration culturelle et d’aider prioritairement les administrateurs de compagnie de danse à s’outiller pour une meilleure gestion des acteurs de la danse contemporaine.

A l’instar de nombreux pays africains, le Bénin fait beaucoup plus parler de lui à travers ses compagnies de danse contemporaine qui font de plus en plus la pluie et le beau temps, surtout loin des frontières nationales. Malgré cette prouesse, les danseurs contemporains africains en général manquent de connaissances pour faire face aux exigences de l’administration. D’ailleurs, ils n’ont pas été formés pour et lorsqu’ils s’essayent à le faire, le résultat n’est pas toujours intéressant.

Il y a donc un défi de renforcement des capacités à combler et c’est le centre chorégraphique Multicorps qui a pris la responsabilité de s’y engager. Du 8 au 14 juin dernier, ledit centre a fait venir dans l’une de ses salles de formation à Cotonou, le danseur et chorégraphe de renom Stéphane Maisonneuve pour former, une dizaine de participants venus du Benin, de la Cote d'Ivoire, de la République démocratique du Congo, du Cameroun, du Burkina-Faso, du Togo, du Niger et du Gabon, en administration culturelle pour les compagnies africaines de danse contemporaine.
Dimanche dernier, ultime jour de cette formation qui aura permis aux impétrants de s’outiller et d’être plus aptes pour faire face à l’administration, Marcel Gbeffa, le directeur artistique du centre Multicorps a expliqué que cette formation était plus qu’une exigence, au regard des réalités de la danse contemporaine. «La danse contemporaine est une forme de danse qui évolue très rapidement contrairement aux danses traditionnelles, aux danses de rue, aux danses urbaines et aux danses de salon. Toutes ces danses sont un peu monotones et sont confinées dans un classique.
La danse classique est la mère de toutes les danses, avec plusieurs influences. Elle évolue très vite et tous les arts comme la peinture, le cinéma, les arts plastiques, la musique, le théâtre, la scénographie… s’y retrouvent », nous a-t-il expliqué.
Et c’est ce qui obligerait les danseurs contemporains à travailler de manière un peu plus structurée et parfois dans des conditions difficiles.

Répondre aux exigences !

Les danseurs, soutient Marcel Gbeffa, écrivent le projet, recherchent des financement pour sa réalisation lorsqu’ils sont en début de carrière. Mais à partir d’un certain niveau, il leur faut s’associer les services d’un administrateur. Ce qui est onéreux. Il faut donc que les administrateurs africains s’outillent. «L’administrateur doit exister avec l’artiste qui lui a la créativité», soutient Marcel Gbeffa. A y voir de près, le travail de l’administrateur débute après celle de l’artiste et c’est à lui que revient la responsabilité de donner de la visibilité à la création de la compagnie dont il a à charge l’administration. Avec Stéphane Maisonneuve, les participants à la formation qui a pris fin dimanche dernier ont, entre autres, travaillé sur le budget de production, le contrat de cession, le contrat d’exploitation, la recherche de financement, la diffusion des spectacles de danse…. Pour rappel, l’association Multicorps a été fondée en 2008 par Valérie Fadonougbo d’Almeida et Marcel Gbeffa, danseurs professionnels et chorégraphes. Cette association œuvre au Bénin pour la formation, la création et la promotion de la danse contemporaine auprès d’amateurs (enfants et adultes) et de professionnels de la danse notamment à travers des spectacles et des manifestations diverses. Ceci, dans le but de transmettre sa passion et de donner une nouvelle énergie à la danse contemporaine au Bénin et en Afrique. Pour atteindre ses objectifs, l’association Multicorps dispose d’un centre chorégraphique depuis 2011.