La Nation Bénin...
La Cour d’appel de Parakou a procédé, ce mardi 10 octobre,
à sa rentrée judiciaire 2023-2024. Placé sous l’égide de son premier président,
Alexis Agboton Mètahou, l’évènement avait pour thème « Justice et conflits
fonciers : Application de la loi ».
La rentrée solennelle des cours et tribunaux constitue un
temps fort de la vie judiciaire. Elle leur offre l’occasion, au début de chaque
année, de faire un bilan et des perspectives de leurs œuvres juridictionnelles,
puis de réfléchir autour d’une thématique en rapport avec leur mission, ainsi
que sur les conditions de son aboutissement. Ainsi, les acteurs de la cour d’appel
de Parakou et des cinq tribunaux de première instance de son ressort que sont
les tribunaux de Parakou, Natitingou, Djougou, Kandi et Malanville n’ont pas
dérogé à la règle, mardi 10 octobre dernier.
L’audience de
rentrée solennelle de ce jour, a précisé le premier président de la Cour
d’appel de Parakou, Alexis Agboton Mètahou, faisant ses observations, a pour
fondement l’article 18 de la loi N° 2001-37 du 22 août 2022 modifiée, portant
organisation judiciaire en République du Bénin. En termes de bilan, sa cour a
essayé de rester à l’écoute des justiciables.
Un bilan encourageant
Au niveau des cinq tribunaux de première instance du ressort de sa Cour d’appel et pour la période 2022-2023, toutes matières confondues, a rappelé Alexis Agboton Mètahou, 8 750 affaires ont été traitées avec
6 793 dossiers vidés, soit un taux de 66,20 % de dossiers
vidés dont 406 sont frappés d’appel. « A la cour d’appel de Parakou, en dépit
du nombre réduit en personnel, six conseillers pour faire fonctionner 13
chambres, l’activité judiciaire a été exercée par les acteurs à la limite de
leurs forces. Au cours de la période en revue, il y a eu 1 454 dossiers traités
et 794 dossiers vidés, toutes matières confondues, soit un taux de 54,61 % »,
a-t-il poursuivi. Selon lui, les taux ainsi enregistrés, tant dans les
tribunaux de première instance, qu’en appel, traduisent la satisfaction de la
plupart des justifiables du ressort de la Cour d’appel de Parakou, pour un taux
de 92,95 %. « Certes, il ne s’agit pas d’une autosatisfaction exempte de toute
invite à mieux faire. Car, quand il reste à faire, rien n’est fait »,
s’empresse de faire observer le premier président de cette cour.
« Au-delà de l’évocation du bilan, la rentrée judiciaire
est également une occasion pour méditer sur les questions importantes de la
justice. L’activité judiciaire est de plus en plus complexe et difficile, en
raison de la multiplicité des conflits fonciers qui occupent les plus grandes
proportions des affaires relevant des tribunaux et des cours », a-t-il
souligné. C’est à juste titre que la rentrée judiciaire de la Cour d’appel de
Parakou a choisi de réfléchir sur ce thème. Face au pouvoir multiplicateur de
la population, il a déploré celui de la terre qui, parce que statique, n’est
pas de nature à satisfaire aux besoins de tous. D’où, finit-elle par devenir un
objet de convoitise et par conséquent, une source intarissable de conflits.
Pour le premier président de la Cour d’appel de Parakou, le
diagnostic effectué à partir de l’état des lieux, en matière de conflits
fonciers au Bénin, n’est pas reluisant. A l’insécurité foncière, s’ajoutent la
structure institutionnelle dépassée par les exigences de l’économie moderne,
l’inadéquation des équipements de gestion du foncier tant en ville que dans les
campagnes. Mais avec l’avènement du Code foncier et domanial, puis la réforme
en cours avec la mise en place de l’Agence nationale du domaine et du foncier
(Andf), il a estimé que l’espoir est permis.
Il a, par ailleurs, donné acte au procureur général près la
cour d’appel de Parakou, pour ses réquisitions, puis au greffier, pour sa
lecture des actes qui organisent le déroulement de la cérémonie. Dans ses
réquisitions, le représentant du ministère public, Thomas Dassi, a reconnu la
pertinence du thème dont la problématique est aujourd’hui d’actualité. Pour ce
faire, il a insisté sur l’organisation d’un procès public, équitable et des
délais raisonnables.