La Nation Bénin...
Dans le cadre du lancement de sa rentrée solennelle, le
Groupe de réflexions alternatives et perspectives (Grap) a organisé, samedi 28
octobre dernier, à la Chaire Unesco de l’Université d’Abomey Calavi, une
conférence-débat. « La démission dans un Etat de droit : Trahison ou
sauvegarde de l’honneur et de la dignité ? » est le thème objet de
discussions entre étudiants, professeurs d’universités et éminentes
personnalités.
Démission politique, démission au sein des forces de
défense et de sécurité, démission au sein des entreprises privées ou des
sociétés d’Etat, démission des Secrétaires exécutifs des mairies. Le sujet,
dans tous ces paramètres, a été débattu, samedi dernier à l’Université
d’Abomey-Calavi, par le monde universitaire. Cette initiative est portée par le
Groupe de réflexions Alternatives et Perspectives (Grap).
Simon Honvou, membre du Grap, indique que la démission est
un concept qui fait l’actualité ici et là et elle est chargée de pression, de
droit, d’obligation et de liberté. Une liberté qui pour certains, rime avec la
désinvolture. « La démission est une incapacité à remplir une mission ou
une renonciation devant celle-ci. La démission peut être individuelle comme
collective mais dans les deux cas, elle produit un résultat qu’est un
départ », a-t-il expliqué.
Les différentes communications données par des professeurs
d’universités et d’éminentes personnalités ont permis de mettre la lumière sur
les domaines dans lesquels, il est observé les démissions. Dans la première
communication intitulée : ‘’La démission en droit du travail :
Comment sauver son honneur ?’’, le communicateur Oswald Kpengla souligne
que si trouver un emploi constitue un honneur pour l’espèce humaine, avoir le
courage et savoir démissionner quand il
le faut serait le point culminant de l’honneur de l’homme au travail.
Selon lui, la démission peut être qualifiée comme elle peut être
disqualifiée. Plusieurs raisons, à l’en
croire, peuvent justifier la démission d’un salarié d’une entreprise. Il s’agit
entre autres de la violation de ses droits fondamentaux, de l’incapacité de
l’employeur à honorer ses engagements contractuels, de l’environnement de
travail désagréable et autres. « Lorsque le salarié voit son honneur ou
ses droits bafoués, il est recommandé qu’il rompt la relation de travail. Ce départ
volontaire du salarié peut être qualifié de démission mais il existe aussi des
cas de rupture forcée de nature déshonorante, mal assimilée à la démission, qui
méritent d’être qualifiés », dit-il en soulignant que si trouver un emploi
et l’exercer est un droit constitutionnel, partir de l’emploi volontairement
par le mécanisme de la démission constitue un droit constitutionnel que le
salarié doit exercer pour protéger son honneur.
Démission encadrée
L’autre communication intitulée : ‘’ La démission dans les forces de défense et de sécurité : la République en danger’’ est animée par le général Célestin Guidimey. Il rappelle que dans l’administration militaire, la démission reste un droit statutaire mais encadré. « La démission est définie comme un acte par lequel, l’agent manifeste son intention de quitter définitivement l’uniforme. Il résulte d’une demande écrite marquant cette volonté. On ne retient personne contre son gré surtout que le serment prêté lors de la présentation au drapeau dit qu’on doit servir la République jusqu’au sacrifice suprême », a-t-il fait savoir. Les démissions dans les forces de défense et de sécurité sont exceptionnelles. Pour partir, retient le général, la démission est strictement encadrée par le droit en raison de la sensibilité du corps et des moyens et pouvoirs dont il dispose. D’autres communications ont meublé les discussions. Il s’agit de la démission en droit des sociétés commerciales ainsi que la démission politique.