La Nation Bénin...
Aujourd’hui 11 octobre est célébrée, la 12e édition de la Journée internationale des filles (JiFilles). A l’occasion, l’Organisation des Nations Unies considère que les douze années consécutives de célébration n’ont pas suffi à opérer le grand changement escompté en faveur des filles.
La communauté internationale est en retard sur la question des droits des filles. Beaucoup d’ambitions depuis les fameux Objectifs du millénaire pour le développement (Omd), mais peu de résultats jusque-là, à moins de sept des Objectifs de développement durable (Odd).
L’Organisation des Nations Unies (Onu) ne s’en cache pas.
« À mi-chemin de l’échéance de 2030 pour les objectifs de développement
durable, le monde manque à ses engagements envers les filles », relève
Antonio Guterres, secrétaire général de l’Onu.
Les défis restent énormes malgré tous les efforts. Au
Bénin, le gouvernement à travers le ministère des Affaires sociales et de la
Microfinance ne badine pas avec les droits fondamentaux des filles.
L’éducation, la formation technique et professionnelle, l’accès au numérique,
l’hygiène, la protection et la santé… sont des secteurs dans lesquels, le
gouvernement s’est beaucoup investi ces dernières années pour l’affirmation des
droits des filles.
On retiendra les mesures de gratuité de l’éducation
scolaire au profit des filles, la mise en place des centres d’accueil de
protection des enfants (Cape), les différents numéros verts pour la
dénonciation des cas d’abus et la protection des filles, les efforts de lutte
contre les mariages infantiles, ….
Sauf qu’il en faut plus pour que les filles jouissent
pleinement de leurs droits. Selon les Nations Unies, leur avenir dépend des
efforts collectifs d’aujourd’hui. Les nouvelles données font à réfléchir. « Si
l’on s’en tient aux tendances actuelles, les mariages d’enfants ne seront
éliminés que dans 300 ans. Si rien ne change, d’ici à 2030, 110
millions de jeunes femmes et de filles qui devraient être scolarisées, ne le
seront pas. De plus, 340 millions de femmes et de filles continueront
d’endurer les rigueurs de l’extrême pauvreté », alerte le secrétaire
général des Nations Unies.
Il poursuit : « Les anciennes formes de
discrimination à l’égard des filles persistent, voire, dans certains cas,
s’aggravent. Par ailleurs, de nouvelles formes de préjugés et d’inégalités
apparaissent. À cause de la fracture numérique, de nombreuses filles sont
exclues du monde en ligne. Les algorithmes basés sur l’expérience des
hommes et des garçons amplifient le sexisme en lui donnant une dimension
numérique ».
Eveil
Mais les filles elles-mêmes n’attendent pas que l’on
s’apitoie sur leur sort. Au Bénin comme partout ailleurs dans le monde, elles
savent se défendre. « Partout dans le monde, les filles se défendent,
donnent de la voix contre le sexisme, luttent contre les stéréotypes et font
changer les choses, sur les terrains de football, dans les écoles et sur la
place publique. Nous devons nous tenir à leurs côtés », exhortent les
Nations Unies.
Le projet ''Championnes'', les Transferts monétaires
inconditionnels en faveur des filles vulnérables et les nombreuses initiatives
des filles dans le domaine du numérique sont assez évocateurs de l’élan du
Bénin à bâtir un meilleur avenir à ses filles.
Le projet Championnes promeut l’émancipation des filles par
le sport et l’égalité du genre dans un environnement protecteur, et cible 1440
filles de 12 à 24 ans et 360 garçons de 12 à 18 ans. Les Transferts monétaires
inconditionnels parient sur le maintien des filles dans le système scolaire
jusqu’en classe de terminale.
Au-delà des efforts du Bénin, l’Onu sait ce qu’il faut
faire pour impacter davantage les filles. « Nous devons investir dans le
leadership des filles pour les aider à réaliser leurs ambitions et pour
promouvoir l’égalité des genres. Lorsque les femmes et les filles
prennent l’initiative, elles peuvent faire évoluer les mentalités, susciter le
changement et faire progresser les politiques et les solutions qui répondent à
leurs besoins ».
Un tel engagement est à coup sûr bénéfique pour tous, se
convainc Antonio Guterres. « Les femmes et les filles peuvent nous
conduire vers un avenir plus juste. En cette Journée internationale de la
fille, faisons résonner la voix des filles et réaffirmons notre engagement à
travailler ensemble pour construire un monde où chaque fille peut mener la
marche et s’épanouir », exhorte-t-il.