Le diagnostic est inacceptable aux yeux de la direction générale de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Les nombreuses plaintes des agents de sécurité ont fini par l’exaspérer. Le secteur de la sécurité privée est mal en point.
« Les plaintes des agents de sécurité au niveau des caisses nationales de sécurité sociale et des directions départementales du Travail et de la Fonction publique vont sans cesse croissantes. Les contrôles opérés par les corps de contrôleurs de la Cnss et de la direction générale du Travail montrent clairement que le secteur de la sécurité privée est un secteur de violation systématique de la législation sociale. La majorité des promoteurs des entreprises privées de surveillance, de gardiennage et de protection des personnes et des biens ne respectent pas leurs obligations sociales », révèle Apollinaire Cadette Tchintchin, directeur général de la Cnss.
Les conséquences de ces agissements sont immédiates. « Cet état de fait expose les agents de sécurité aux risques sociaux inhérents à la vie dont l’impact conduit soit à la réduction ou la suppression de leur gain, soit à l’augmentation de leur charge et appelle à une prise de conscience afin d’y apporter des solutions idoines », souligne-t-il.
Sur ces préoccupations, la caisse se veut intransigeante. Apollinaire Cadette Tchintchin y va d’un ton ferme : « Cette occasion que nous offre le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique va servir de déclic pour les futures opérations qui seront déclenchées ». Il considère la rencontre comme l’ultime occasion pour les promoteurs de sociétés de sécurité privée d’avoir l’information et de se mettre au pas.
Multiples obligations
Les obligations des employeurs de sécurité sociale, objet de plusieurs violations sont multiples. Apollinaire Cadette Tchintchin les clarifie : « Il pèse sur le promoteur d’une société de sécurité privée, utilisant des agents de sécurité, une obligation d’immatriculation de cette main-d’œuvre, de déclaration et de paiement des cotisations de sécurité sociale à bonne date ».
La sécurité sociale obéit à des règles que Abasse Olossoumaré, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, s’est fait le devoir de rappeler aux promoteurs de sociétés de sécurité et de gardiennage, ayant répondu à l’appel. « La sécurité des personnes et des biens ne peut pas être assurée et garantie si l’agent de sécurité affecté à la tâche est maintenu dans une situation de précarité et soumis à des conditions de travail non décentes », avertit-il avant de préciser l’intérêt de la rencontre. « L’atelier auquel vous êtes conviés vous permettra de revisiter le cadre juridique instituant la sécurité privée au Bénin, de vous approprier à nouveau son contenu aux fins du respect strict de ses dispositions ».
La Cnss espère que ses mises au point toucheront la fibre sensible des promoteurs de sociétés de sécurité privée. « Notre vœu est que nos échanges provoquent le déclic nécessaire, entraînent un changement de comportement et dotent chaque promoteur de structure de sécurité privée du réflexe du respect de la législation sociale, nécessaire à la réalisation de l’idéal de la sécurité sociale pour tous », espère Apollinaire Cadette Tchintchin.
C’est pourquoi, la caisse a joint l’utile à l’agréable en proposant trois communications axées sur l’objectif de la rencontre afin de faire toucher du doigt la réalité aux participants. Gabriel Magbondé, chef service sécurité publique générale à la direction de la Sécurité publique, est l’un des communicateurs. Sa présentation porte sur les « Prescriptions réglementaires et les responsabilités des promoteurs des sociétés de sécurité privée au Bénin ». Il est conscient de son rôle pour le respect de la loi en matière de sécurité sociale. « Notre rôle est de rappeler les dispositions de l’arrêté 145 du 16 Août 2012 qui encadre les activités des entreprises et sociétés de surveillance, gardiennage et de protection, en mettant un accent sur les défaillances observées sur le terrain dans le rang des entreprises ».
Edgard Zohoun, directeur de recouvrement de la Cnss, lui, a pour rôle de présenter la législation de la sécurité sociale dans le secteur de la sécurité privée au Bénin, d’insister sur son respect et l’état des lieux de la situation réelle des agents de sécurité.
La troisième communication a porté sur le « Respect de la législation du travail dans le secteur de la sécurité privée au Bénin ».