La Nation Bénin...
Mention très honorable avec les félicitations
du jury. C’est le verdict qui a sanctionné, ce lundi 5 février à l’Université
d’Abomey-Calavi, la soutenance de thèse de Norbert Seho Godossou. Après avoir
défendu les résultats de ses recherches portant sur le thème : « Catholicisme
décoratif à Grand-Popo ? Réalités socio-anthropologiques de la religion », le
jury présidé par le professeur Dodji Amouzouvi, lui a décerné le grade de
docteur en Sociologie-Anthropologie dans la spécialité ‘’Sociologie de développement’’.
Il entre officiellement dans le cercle des
docteurs de l’Université d’Abomey-Calavi en Sociologie-anthropologie dans la
spécialité ‘’Sociologie de développement’’. Au terme de plusieurs années de
recherches, Norbert Seho Godossou a présenté, ce lundi lors de sa soutenance,
les fruits de ses travaux. Son travail porte sur le thème : « Catholicisme
décoratif à Grand-Popo ? Réalités socio-anthropologiques de la religion»,
présenté devant un jury constitué du président Dodji Amouzouvi, professeur
titulaire du Cames, du premier rapporteur, Théophile Akoha, maître de
conférences, du deuxième rapporteur Charles Babadjè, professeur à l’Uac, de la
directrice de thèse, Sidonie Hediblé, également professeur à l’Uac et de deux
autres professeurs de l’Université de Lomé intervenus par visioconférence. De
296 pages, le document présenté par l’impétrant est équilibré en parties, en
chapitres et le résultat satisfaisant. Le jury a apprécié la particularité,
l’originalité et la pertinence du thème qui, selon lui, est très intéressant et
de grande portée sociologique.
De la présentation de ses travaux, il est à
retenir que dans la société africaine, il y a une pluralité de religions
marquée par la cohabitation entre religions importées et cultes endogènes. Or,
la doctrine de l’Eglise romaine souligne qu’en dehors d’elle, le salut de
l’homme n’est pas possible. Norbert Seho Godossou précise dans ses recherches,
qu’il est constaté dans les maisons de nombreux chrétiens à Grand-Popo, la
présence de déités, des symboles de protection, des cases de vénération des
ancêtres.
L’impétrant souligne que le recours aux
pratiques endogènes par des chrétiens catholiques de Grand-Popo leur permet de
résoudre leurs problèmes sociaux en dépit de l’orthodoxie monothéiste. Il
indique que le catholicisme pratiqué à Grand-Popo se justifie par l’héritage
cultuel légué par les premiers missionnaires aux chrétiens catholiques. « Le
chrétien d’ici est très attaché à sa tradition et a du mal à s’en détacher. Ce
qu’on appelle ciel ou paradis tel que les catholiques le pensent n’existe pas
pour l’homme de ce milieu», a-t-il fait savoir en déclarant que les chrétiens
d’ici vont à l’Eglise pour la forme mais leur cœur n’est pas dans ce qu’ils
pratiquent, or l’orthodoxie n’accepte pas tout. « Le chrétien catholique de
Grand-Popo appartient pleinement à son milieu de naissance. Pour cela, il a
toujours le regard tourné vers l’ancestral. Sa vie est plus ancrée dans le
culte et le sacré reçus des ancêtres que dans les religions importées », a-t-il
lâché en martelant que ce qui a le plus enraciné ce dernier dans cette
conviction est la manière dont le catholicisme a été introduit chez lui par les
premiers chrétiens et missionnaires.