La Nation Bénin...
La transhumance fait couler beaucoup d’encre et
de salive, ces derniers temps, à Zagnanado dans le département du Zou. Pour des
raisons y liées, le président de l’Association des producteurs agricoles pour
le développement de Zagnanado, Didier Ahogbè, vient d’être mis aux arrêts,
mardi 2 janvier dernier.
Didier Ahogbè, président de l’Association des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado, n’est plus libre de ses mouvements. Il est aux mains de la police depuis le 2 janvier dernier. Il lui est reproché d’avoir fait, au cours d’une conférence de presse tenue le 20 décembre dernier, des allégations non fondées sur le compte du préfet du Zou, Firmin Kouton et du maire de Zagnanado, Justin Kanninkpo.
En effet, au cours de cette conférence de
presse largement relayée sur les réseaux sociaux, le président de l’Association
des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado fustigeait
l’application biaisée du décret organisant désormais la transhumance au Bénin.
Joint hier par ‘’La Nation’’, le préfet du Zou,
Firmin Kouton a indiqué que « l’intéressé est interpellé pour raison de trouble
à l’ordre public et de soulèvement des paisibles populations en usant des
moyens d’intoxication». En clair, pour le préfet du Zou, le président de
l’Association des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado,
Didier Ahogbè, qui serait en réalité un aspirant au métier d’enseignant (Ame)
déforme les propos des autorités que sont le préfet et le maire pour soulever la
population. Selon le préfet du Zou, il faut que Didier Ahogbè apporte les
preuves de ses allégations au procureur de la République. «Nous sommes en
démocratie et chacun est libre de dire ce qu’il veut mais en porte l’entière
responsabilité.Alors, nous autorités, nous voulons que justice soit faite et
que l’intéressé apporte les preuves de ses allégations », insiste le préfet du
Zou.
Il faut dire que toujours s’agissant de la
transhumance à Zagnanado, le maire Justin Kanninkpo a porté plainte contre deux
transhumants peuls surpris en possession d'un certificat de transhumance signé
du deuxième adjoint au maire de Dassa, Christian Gbezénou. Le maire reproche
aux transhumants la violation de son territoire sans son consentement,
divagation de bêtes, transhumance nocturne, destruction de champs, de greniers
de maïs.
Après enquêtes, le 2e adjoint au maire de
Dassa, Christian Gbezénou et les deux transhumants ont été déposés.
Il faut noter que la transhumance est un
phénomène cyclique aux effets particulièrement désastreux et qui est devenu un
véritable casse-tête pour les paysans, élus locaux et autorités centrales.
Désormais, elle est autrement organisée pour éviter que les animaux dévastent
tout sur leur passage. Il est question de mieux contenir les transhumants avec
leurs animaux qui laissent souvent derrière eux, ruines, pleurs, colère, pertes
énormes de produits vivriers lorsqu'on n'a pas des pertes en vie humaine à déplorer.