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Transhumance à Zagnanado: Les motifs de l’arrestation de Didier Ahogbè

Société
Didier Ahogbè, président de l’Association des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado Didier Ahogbè, président de l’Association des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado

La transhumance fait couler beaucoup d’encre et de salive, ces derniers temps, à Zagnanado dans le département du Zou. Pour des raisons y liées, le président de l’Association des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado, Didier Ahogbè, vient d’être mis aux arrêts, mardi 2 janvier dernier. 

Par   Valentin SOVIDE, AR/Zou-Collines, le 04 janv. 2024 à 01h03 Durée 3 min.
#Transhumance à Zagnanado #Les motifs de l’arrestation de Didier Ahogbè

Didier Ahogbè, président de l’Association des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado, n’est plus libre de ses mouvements. Il est aux mains de la police depuis le 2 janvier dernier. Il lui est reproché d’avoir fait, au cours d’une conférence de presse tenue le 20 décembre dernier, des allégations non fondées sur le compte du préfet du Zou, Firmin Kouton et du maire de Zagnanado, Justin Kanninkpo.

En effet, au cours de cette conférence de presse largement relayée sur les réseaux sociaux, le président de l’Association des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado fustigeait l’application biaisée du décret organisant désormais la transhumance au Bénin.

Joint hier par ‘’La Nation’’, le préfet du Zou, Firmin Kouton a indiqué que « l’intéressé est interpellé pour raison de trouble à l’ordre public et de soulèvement des paisibles populations en usant des moyens d’intoxication». En clair, pour le préfet du Zou, le président de l’Association des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado, Didier Ahogbè, qui serait en réalité un aspirant au métier d’enseignant (Ame) déforme les propos des autorités que sont le préfet et le maire pour soulever la population. Selon le préfet du Zou, il faut que Didier Ahogbè apporte les preuves de ses allégations au procureur de la République. «Nous sommes en démocratie et chacun est libre de dire ce qu’il veut mais en porte l’entière responsabilité.Alors, nous autorités, nous voulons que justice soit faite et que l’intéressé apporte les preuves de ses allégations », insiste le préfet du Zou.

Il faut dire que toujours s’agissant de la transhumance à Zagnanado, le maire Justin Kanninkpo a porté plainte contre deux transhumants peuls surpris en possession d'un certificat de transhumance signé du deuxième adjoint au maire de Dassa, Christian Gbezénou. Le maire reproche aux transhumants la violation de son territoire sans son consentement, divagation de bêtes, transhumance nocturne, destruction de champs, de greniers de maïs.

Après enquêtes, le 2e adjoint au maire de Dassa, Christian Gbezénou et les deux transhumants ont été déposés.

Il faut noter que la transhumance est un phénomène cyclique aux effets particulièrement désastreux et qui est devenu un véritable casse-tête pour les paysans, élus locaux et autorités centrales. Désormais, elle est autrement organisée pour éviter que les animaux dévastent tout sur leur passage. Il est question de mieux contenir les transhumants avec leurs animaux qui laissent souvent derrière eux, ruines, pleurs, colère, pertes énormes de produits vivriers lorsqu'on n'a pas des pertes en vie humaine à déplorer.