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Vent violent à Zinvié: Une centaine de maisons décoiffées (Les populations appellent à l’aide)

Société
Une partie des maisons décoiffées par le vent Une partie des maisons décoiffées par le vent

Le vent violent ayant précédé la courte pluie de la nuit du mardi 2 avril dernier, a plongé les populations du village Yêvié-Nougo, arrondissement de Zinvié (Abomey-Calavi), dans le désarroi. Ces dernières ont vu leurs habitations décoiffées et ou écroulées. Le Collège d’enseignement général (Ceg) de la localité n'est pas épargné. Une situation qui plombe du coup l’éducation des apprenants.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 05 avr. 2024 à 09h34 Durée 3 min.
#Bénin #société

Morceaux de toitures au sol, gravats par-ci et branchages par-là, dans des maisons et des ruelles. C’est la stupeur totale ce mercredi 3 avril dernier, dans les rangs des populations de Yêvié-Nougo, un village de l’arrondissement de Zinvié (Abomey-Calavi), victime d’une catastrophe naturelle d’une rare violence. Aux environs de 23 heures 30 min la veille, suivant le récit des populations, un orage s’est abattu sur le village, faisant de nombreux dégâts matériels. Pas de blessés ni de pertes en vie humaine signalés, mais la localité présente un paysage totalement défiguré par l'orage.

« Le vent a commencé par toucher le mur de ma chambre de manière très brutale. Je voulais sortir pour voir ce qui se passait mais ma famille m’en a dissuadé. Un petit instant après, on a entendu un grand bruit au niveau de la toiture. On lève nos regards, et on voit le vent en train d’emporter une partie des tôles et de la charpente… », raconte Zinsou Damien Fassinou, l’un des sinistrés. « Le vent était tellement violent que personne ne pouvait sortir pour voir ce qui se passait réellement au dehors. Au final, je constate qu’en plus de mes trois chambres et mes deux salons, il a décoiffé ma porcherie, détruit ma clôture et déposé une partie des débris chez mon voisin. Un autre voisin a retrouvé quelques-unes de ses tôles chez moi…», renchérit Quirin Azé, un autre habitant du village.

Une centaine de maisons ont été touchées, selon les victimes. L’ampleur des dégâts varie d’une concession à une autre. Le vent a déraciné des arbres, petits et grands ; détruit des murs avant qu’une courte pluie ne tombe. «Le couloir, le salon y compris nos effets personnels, sont mouillés. Une partie du mur de l’arrière-cour au niveau de la cuisine est tombée chez notre voisin et le vent a éparpillé marmites, bassines et d’autres affaires qui étaient là. La toiture de mes boutiques n'en parlons pas… », décrit Bertille Beydowou Montcho, une autre sinistrée.

 

Des familles à la belle étoile

 

L’état du village, suite à la catastrophe naturelle, n’a pas laissé l'autorité locale indifférente. Jean Akotegnon Bekpon, chef du village de Yêvié-Nougo, a aussitôt fait le constat et remonté l’information à son supérieur hiérarchique qu’est le chef d’arrondissement de Zinvié. « Aux environs de

00 h, j’ai commencé par recevoir des coups de fil de certains administrés affectés. C’est ainsi que je me suis mis sous les dernières gouttes de la pluie pour sillonner un peu le village et faire le constat. Le mercredi 3 avril à 7 heures, j’ai constitué une équipe qui est passé de maison en maison », informe le chef de village, avant de confirmer la gravité de la situation. « Ce que nous avons constaté est triste. Deux tiers des ménages du village sont en difficultés. Presque tout est détruit, dans certaines maisons. J’ai fait le point au chef d’arrondissement ce matin. Je pense contacter également le Centre de promotion sociale parce que la mairie à elle seule ne peut pas faire face à la situation », explique-t-il.

Aussitôt après le drame, certains propriétaires ont entamé la réhabilitation de leurs demeures, mais d’autres sont sans le minimum et ne savent pas pour l’instant à quel saint se vouer. Des familles entières, des enfants orphelins, des veuves assurent qu’ils dormiront à la belle étoile faute d’abris et de moyens pour réhabiliter l’existant. Pour cela, ils en appellent à l’aide des bonnes volontés.

« Nous demandons de l’aide… C’est déjà la saison pluvieuse donc, nous-mêmes, nos enfants et nos effets personnels sommes exposés… La courte pluie qui a suivi le vent d’hier a endommagé les fournitures scolaires de mes enfants, or la reprise des classes est dans quelques jours », se plaient Quirin Azé. Un appel à l’aide appuyé par le chef village Akotegnon Jean Bekpon. « Je demande à tout le monde d’avoir un cœur d’amour pour ces populations en difficultés. Si éventuellement une autre pluie s’abat ici pendant un, deux ou trois jours, les populations vont se retrouver sous les hangars des marchés ou peut-être dans des écoles, parce qu’elles n’ont pas les moyens pour reconstruire tout ce qui est détruit… », assure-t-il.

Selon les recoupements effectués sur place, cette catastrophe naturelle n’est pas nouvelle dans la localité. En 2009, une situation du genre s’était déjà produite sauf qu’elle n’avait pas été aussi violente et dévastatrice, d’après les populations.