Wà-Cinéma à l’espace Le Centre: L’année cinématographique lancée avec « Le voyage des oubliés »

115 minutes d’immersion dans la vie de « Nnawo », actrice principale du film «Le voyage des oubliés ». C’est autour de ce long métrage de Sènami Kpètèhogbé produit par Eric Todan, que Wà Cinéma a réuni les cinéphiles, vendredi 2 février dernier, à l’espace culturel et artistique Le Centre, pour la première projection au titre de l’année 2024.

Nnawo, une jeune femme musulmane, quitte le nord du Nigéria où des terroristes sèment la terreur, pour se rendre au Bénin avec l’espoir de réunir des moyens suffisants afin de déplacer Yabani, son mari handicapé, et sa fille de 11 ans qui vivent quotidiennement dans l’insécurité. Elle est recueillie comme femme de ménage, nourrie, logée et payée par un couple de chrétiens et ce, en dépit de la méfiance de la dame de maison qui a fini par accepter d’héberger la jeune dame sur insistance de son mari. Face à la pression d’un mari jaloux qui la presse de revenir, Nnawo a fini par cambrioler ses bienfaiteurs. Seulement, le temps de retourner dans son pays, elle découvre que son mari, désespéré, s’est laissé aller aux idées suicidaires, entrainant sa fille pour le sommeil éternel. Nnawo se sera battue pour rien. C’est ce film intrigant, dans lequel on retrouve des cinéastes béninois comme Sèna Agbofoun, Rosita Ogba, Florisse

Adjanohoun, Eliane Chagas, que les amoureux du cinéma ont vécu à l’espace artistique et culturel Le Centre.

Au terme du film « Le voyage des oubliés », le public a eu droit à des échanges interactifs avec le réalisateur. « Le voyage des oubliés, c’est un film pour faire un clin d’œil à toutes les personnes, un peu partout dans le monde, qui vivent comme piégées à cause du terrorisme et qui cherchent une solution, partir.  Ce film prône la tolérance entre les humains, entre les sociétés et ce n’est pas sans dénoncer les problèmes qui peuvent se poser dans ce besoin de vivre ensemble », fait savoir Sènami Kpètèhogbé. Pour lui, les problèmes que peut engendrer le vivre-ensemble ne doivent pas amener les gens à se méfier de tout le monde, à traiter l’étranger comme un rat, une caricature que Sènami Kpètèhogbé tire de « Le Complexe de Thénardier » de José Pliya. Pour Mora Gaba, chargé de communication de Le Centre, le film « Le voyage des oubliés », réalisé en 2017, véhicule beaucoup de messages et d’émotions. « Nous sommes très contents que ce film ait reçu l’aval du public. Les cinéphiles ont aimé et ont apporté beaucoup d’observations directement au réalisateur », se réjouit-il.

Mora Gaba rappelle que l’objectif principal de Wà Cinéma, initié en 2021, est de faire la promotion des productions cinématographiques africaines et béninoises et des jeunes cinéastes. Il annonce que le 1er mars prochain, une autre production de qualité sera à l’honneur pour le plaisir des cinéphiles.