La Nation Bénin...
Né
le 25 avril 2005 (19 ans) à Bondy en France, Kenzo Vilon Guezo est un
footballeur béninois évoluant à Dijon B (France). Dans le cadre du tournoi
Ufoa-B de football des moins de 20 ans, il était avec la sélection béninoise à
Lomé au Togo, du 17 au 23 octobre dernier, et était titulaire lors du troisième
match de poules face au Niger (0-1). Dans cet entretien exclusif accordé à La
Nation, Kenzo Vilon Guézo revient sur son parcours, ses expériences avec la
sélection U20, la suite de sa carrière et ses rêves.
Kenzo Vilon Guezo : J'ai commencé à toucher au ballon dans le 19e arrondissement de Paris à Espérance. Ensuite, je suis parti au Red Star. J'ai fait le Rancilla avant d'intégrer le centre de formation de l'Olympique de Marseille pour deux ans. Et là, c'est ma deuxième année à Dijon.
Je pense que pour moi, c'était le sport le plus logique. Depuis tout petit, toute ma famille est dedans. Tout le monde a comme sport principal, le football. Donc, ça s'imposait à moi comme un choix naturel. C'est vrai que le poste de gardien de but, c'est un choix atypique. Mais au départ, je n'étais pas gardien de but. De base, j'étais joueur comme tout le monde. Et un jour, c'était à mon tour d'aller dans les cages, et j'ai vraiment aimé. Depuis ce jour-là, je suis resté à ce poste.
Déjà, le football m'a appris beaucoup de choses, comme travailler sans relâche. Même si, parfois, les résultats n’arrivent pas, je n'oublie jamais que c'est avant tout un plaisir. Je ne ressens même pas le travail que je fais, car c'est vraiment du plaisir. C'est un plus. Et aujourd'hui, à mon âge, vivre du foot, c'est un rêve qui se réalise. Bien sûr, j'ai des objectifs plus élevés. Mais ce n'est que du bonus. Après, ça m'a donné une mentalité de travailleur. Il ne faut rien lâcher, même si les résultats ne sont pas là. Voilà ce que le foot m'apporte.
Bien évidemment ! Dans mon club, je suis en réserve, en National 3. J'aimerais jouer plus et évoluer à un meilleur niveau. Je souhaite jouer au meilleur niveau possible. Pour l'instant, je ne peux pas dire quelles sont mes limites.
En
ce qui concerne mon idole, il faut dire que depuis tout petit, j’admire deux
gardiens: Anthony Lopes, le portier de l'Olympique Lyonnais, et Hugo Lloris,
mon gardien préféré. J'aime quasiment tout chez lui. C'est un leader discret.
Son style de jeu correspond vraiment à ce que j'apprécie. Si je devais en
choisir un, ce serait Hugo Lloris.
Je n'avais jamais été appelé avec le Bénin. Dès qu'on m'a contacté, la question ne se posait même pas. C'était très logique pour moi d'accepter. C'est mon pays, tout simplement. C'est une sélection, une chance incroyable d'y être. Je remercie encore ceux qui m'ont fait confiance. Cela fait un mois que je suis ici, et c'est une expérience incroyable. Je vais repartir dans mon club avec plus d'expérience, j'ai appris plein de choses ici. C'est vraiment bénéfique.
Pour moi, le plus gros changement, c'est le climat, avec l'humidité dans l'air. Pendant les entraînements, c'est très dur. Je ne suis pas habitué, je reprends mon souffle moins vite. C'est le plus gros changement. Après, il y a aussi la nourriture. Mais ce n'est vraiment pas dérangeant. C'est nouveau. Moi, j'aime bien. Ce sont les deux gros changements par rapport à la France.
C'est l'un des plus gros points positifs que j'ai trouvés. Tout le monde est joyeux, contrairement à l'Europe, où tout le monde est un peu aigri, on dirait. Là, tout le monde est en communion, chante et prie ensemble. Ce sont des choses que je ne connaissais pas. Ça fait vraiment du bien, ça met Dieu au centre de tout. L’ambiance est franchement top, rien à dire.
A la base, nous étions 33 joueurs. Etre dans les 20 derniers, ça fait vraiment plaisir. C'est le travail qui est récompensé. C'est pour cela qu'on travaille dans le football, cela fait vraiment plaisir, même mentalement.
C'était mon premier match international, avec un peu de pression. Représenter tout un pays, ce n'est pas rien. Mais il n'y avait que de la pression positive. Malheureusement, le résultat n'y est pas. On a fourni du jeu, mais on a perdu. Et perdre pour mon premier match avec le Bénin, ça m'a beaucoup touché. Mais sincèrement, c'est une fierté. Pour ma part, je trouve qu'il y a deux ou trois détails à régler. Comme je n'avais pas joué de match officiel depuis un moment, je dois travailler sur la gestion de la profondeur. Peut-être me placer plus haut pour intervenir plus souvent. Sur le but, être plus explosif pour dévier la balle plus loin et éviter qu'elle ne touche le poteau, tout simplement.
Je touche la balle, elle va sur le poteau et tape ensuite mon dos. Ce que je me reproche, c'est de ne pas avoir été assez explosif. Après, je suis là pour travailler, je suis encore jeune et loin de mon maximum. C'est un point négatif, car j'aurais pu faire mieux, mais aussi un point positif, car cela me donne un axe de travail.
C'est vraiment dommage. Quand je suis arrivé, on m'a expliqué que nos aînés avaient été finalistes il y a un an et demi. Avec notre génération, nous voulions au moins atteindre leur niveau. Finalement, nous sortons en poule. C'est une grande déception, car les résultats ne sont pas là. Pourtant, contre le Ghana et le Niger, nous avons proposé de belles choses. Mais c'est le foot, c'est cruel. On va continuer à travailler. Si on me rappelle, ce sera avec grand plaisir que je reviendrai. Défendre les couleurs de mon pays, c'est un honneur, cela ne se refuse pas. Que ce soit U20, et plus tard U23 ou A, ce sera avec un grand plaisir. Si on m'appelle, évidemment que je reviendrai.
Pour une première, c'était une très bonne expérience pour moi. Mais je reste déçu, car pour mon premier match avec le Bénin, nous avons perdu, et cela me touche vraiment. Après, nous allons tous retourner dans nos clubs et travailler pour être plus forts. Nous allons travailler encore plus pour espérer être à nouveau sélectionnés■