La Nation Bénin...
Les cartons jaunes et les cartons rouges n'ont pas toujours existé au football. Ils font partie intégrante du jeu. Qu'ils sortent par pair de la poche de Monsieur Turpin, ou qu'ils déclenchent d'interminables polémiques, en dehors ou dans la surface, main intentionnelle ou pas. Ils sont jaunes ou rouges. Avertissement ou expulsion. Ils peuvent peser sur le sort d'une rencontre. On espère les voir le moins possible pour son équipe. On exulte parfois quand le rouge vif vient sanctionner l'adversaire, le pénalisant automatiquement pour la fin du match. Ils sont là. Tout le temps. Dans la poche-polo de l'homme en noir. Et pourtant on les connaît si mal, ces cartons. D'où viennent-ils? Quels sont leurs réseaux ?
L'histoire commence en 1966, bien après la création du jeu. En pleine Coupe du monde en Angleterre, un événement va bouleverser l’histoire de ce sport. Le pays organisateur affronte l’Argentine en quarts de finale. A la 33e du match, le défenseur de l’Albiceleste Antonio Rattin perd ses nerfs et s’en prend à l’arbitre allemand Rudolf Kreitlein. Ce dernier lui fait indique de quitter le terrain. Mais le joueur refuse de sortir. Après de longues minutes de palabres et de confusion, le capitaine argentin se résout à laisser ses coéquipiers. Un match-charnière dans l’histoire du carton.
Présent au stade pour ce quart de finale du Mondial, un homme va réfléchir un peu plus que les autres. Son nom : Ken Aston. Sur le chemin du retour, cet arbitre anglais a cette idée simple mais brillante sur le coup : pourquoi ne pas récupérer le code couleurs des feux de signalisation. Jaune pour un avertissement, rouge pour une expulsion. L’idée séduit immédiatement les instances internationales de l’arbitrage. Et quatre ans plus tard, lors de la Coupe du monde au Mexique, les petites "biscottes" font leur apparition.
Une découverte qui nous fait nous poser encore d’autres questions, au Lab Euro… Et la plus évidente, mais comment faisait-on avant la *naissance* des cartons ? "Il fallait appeler le capitaine de l'équipe fautive et le fautif lui-même pour lui expliquer la faute", raconte l'ancien arbitre international Eric Castellani. "Ce n’était pas toujours évident pour les arbitres de se faire respecter".
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