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8e session ordinaire du Comité régional de pilotage de Swedd+: Les décisions et recommandations de la session ministérielle (Véronique Tognifodé élue présidente du Comité régional de pilotage)

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En Afrique subsaharienne, le Swedd s’impose... En Afrique subsaharienne, le Swedd s’impose...

Au terme de sa 8e session ministérielle tenue le 4 juillet dernier, à Cotonou, le Comité régional de pilotage du projet d'Autonomisation des femmes et Dividende démographique en Afrique subsaharienne (Swedd+) s'est félicité des avancées de l’initiative et a salué l'esprit d'innovation et de résilience des pays membres. La rencontre s’est soldée par plusieurs décisions et recommandations.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 07 juil. 2025 à 07h24 Durée 3 min.
#Swedd+

C’est sur une note de satisfaction et d’engagement renouvelé que s’est achevée, vendredi dernier, la huitième session ordinaire du Comité régional de pilotage du projet d'Autonomisation des femmes et Dividende démographique en Afrique subsaharienne (Swedd devenu Swedd+). Cette session ministérielle s’est tenue à la suite de celle des experts les 2 et 3 juillet derniers.

Au cours de leurs travaux, les ministres des pays membres de l’initiative régionale ont examiné et approuvé le bilan de l'année écoulée, les priorités de l’année en cours au niveau des Unités (pays) de coordination du projet et des partenaires techniques.

Les pays ont été confrontés à pas mal de défis dans le pilotage de l’initiative. Malgré cela, des résultats satisfaisants ont été engrangés. Le Comité régional s'est félicité des performances réalisées nonobstant ces défis liés, entre autres, à la crise sécuritaire et humanitaire, et a salué l'esprit d'innovation et de résilience des pays membres.

Au terme de cette nouvelle session, plusieurs recommandations ont été formulées par le Comité régional de pilotage (Crp). Par exemple, pour une meilleure capitalisation des acquis des Swedd 1 et Swedd 2, l’instance souhaite garder les pays qui n'ont pas de financement actif de Swedd+ pour un meilleur réseautage. Le Comité a aussi formulé la proposition d’une réunion élargie des pays africains mettant en œuvre des projets holistiques d'autonomisation des jeunes filles et femmes à l’instar du Swedd+.

Notons que face aux vulnérabilités partagées par les populations ciblées dans les zones frontalières, le Comité régional de pilotage a invité les pays à intensifier les initiatives transfrontalières afin de décupler l'impact du projet. Le Crp a aussi plaidé en faveur de la consolidation et de l'élargissement de cette initiative à haute portée stratégique à d’autres pays de l’Afrique centrale.

La Banque mondiale est le principal bailleur de ce projet. Non seulement elle a pris part aux travaux, mais aussi le Crp lui a réitéré sa reconnaissance pour son engagement à accompagner les pays techniquement et financièrement dans l’élan régional d'autonomisation des femmes et de dividende démographique.

Au titre des décisions, les membres du Comité régional de pilotage ont élu le Bénin au poste de président dudit Comité pour un mandat d'un an. Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, autorité de tutelle du Swedd+, prend ainsi les rênes du Crp des mains de son prédécesseur et homologue du Burkina Faso. Le Bénin occupait jusque-là la vice-présidence du Crp. Ce poste échoit désormais au Sénégal, qui abritera probablement la neuvième session ordinaire.

Etre à l’écoute de tous

L’élection du Bénin à la tête du Comité régional de pilotage du Swedd+ n’est pas le fruit du hasard. Elle s’est imposée au regard de l’expérience avérée du pays en matière de protection, de promotion et d’autonomisation des femmes. Sans oublier les résultats très encourageants du Swedd dans le pays.

« Je mesure pleinement le poids de cette responsabilité et je l'assume avec la conviction profonde que notre combat pour l'autonomisation des femmes et des filles mérite rigueur, constance et ambition collective », a déclaré Véronique Tognifodé à la clôture de la session. Loin d'être une simple transition, cette nouvelle phase de l’engagement régional devra, selon la ministre, consolider les acquis du projet Swedd tout en innovant à la hauteur des ambitions portées par le Swedd+, mais encore plus largement, c'est-à-dire toutes les initiatives qui visent à autonomiser les filles et les femmes.

Véronique Tognifodé rappelle quelques succès du Bénin en termes de protection, de promotion et d’autonomisation des filles et des femmes, de même que la vision du pays, avant d’annoncer que son mandat sera placé sous deux sceaux. « Celui de la continuité et celui d'un leadership solidaire où chaque pays membre aura la place qui lui revient dans la gouvernance régionale», a-t-elle souligné. Véronique Tognifodé dit rester à l’écoute des uns et des autres, mais voudrait également compter sur la mobilisation de toutes et de tous pour faire du Swedd+, un véritable accélérateur de transformation sociale au service des filles et des femmes en Afrique.

Plus tôt, en début de journée, la session a été officiellement ouverte par Mariam Chabi Talata, vice-présidente de la République.

Cette dernière a souligné que depuis son lancement en 2015, le Projet Swedd a démontré sa pertinence à travers des résultats concrets à savoir le maintien croissant des filles à l’école, la réduction des mariages précoces, la diminution des grossesses en milieu scolaire et des avortements, le renforcement des capacités des sage-femmes, la réduction de la mortalité maternelle, l’émergence de modèles masculins engagés pour l’égalité de genre, etc.

Des actions qui ont montré son  impact immense dans la vie de nombreuses filles et femmes dans les six premiers pays bénéficiaires. Il n’y a aucun doute selon elle, que le projet Sweed a redessiné la trajectoire de nombreuses vies féminines et redonné l’espoir là où l’horizon s’annonçait sombre.

En dix ans, le Swedd a touché, confie Nestor Coffi, représentant résident de la Banque mondiale pour le Bénin, la vie de plus de 2,7 millions de jeunes femmes et filles, grâce à des interventions transformatrices qui leur ont permis de rester à l’école, de bénéficier de formations professionnelles, d’accéder à des opportunités d’emploi et à de meilleurs services de santé.

« Swedd+ n’est pas qu’un projet — c’est un engagement collectif. Il ne suffit pas de travailler avec les femmes et les jeunes filles pour obtenir des changements durables qui transformeront leurs vies. Nous devons impliquer le reste de la société dans nos efforts », note-t-il.