La Nation Bénin...
Des
formateurs venus de plusieurs pays, participent, depuis mardi 16 juillet à
Cotonou, à un renforcement de capacités sur les stratégies et aptitudes pour
mieux contrer les trafics illicites et assurer au mieux la sécurité des
personnes et des biens. L’atelier est organisé dans le cadre du programme
Global Shield intégré au Projet sur la sécurité en Afrique de l'Ouest (Psao)
phase 2.
Visant
à empêcher les terroristes et les organisations criminelles d’accéder à des
précurseurs chimiques et à d’autres composants d'engins explosifs improvisés
dans la chaîne logistique mondiale, le programme Global Shield appelle à
fédérer les efforts. Un atelier sous-régional de pré-accréditation au
programme, organisé au profit des administrations douanières du Bénin, de la
Côte d'Ivoire et du Togo, se tient du 16 au 25 juillet à Cotonou. Cette
formation des formateurs augure pour les pays participants, de nouvelles
connaissances pour contrer les acteurs malveillants qui tentent de faire passer
les produits nocifs sur la chaine de la logistique un peu partout à travers le
monde. Le programme est fortement soutenu par l’Organisation mondiale des
douanes (Omd) et bénéficie de l’accompagnement financier des douanes
allemandes.
A
l’ouverture des travaux, Gildas Sèhlin, point focal national du projet, s’est
dit heureux de l’avancement de cette initiative qui permet de former, outiller
et renforcer les capacités des experts nationaux et régionaux sur une
thématique qui est d'actualité et qui préoccupe à plus d'un titre : les engins
explosifs improvisés. « Nous nous réunissons pour une occasion souhaitée depuis
quelque temps et tant attendue par les administrations douanières de la
sous-région », indique-t-il. Aussi, rappelle-t-il, que le Psao a été lancé au
Bénin en février dernier, et pour sa mise en œuvre, cinq fonctionnaires des
douanes béninoises ont été formés en mai dernier à Lomé sur les applications
Cen, un ensemble d’outils technologiques constituant un réseau mondial sécurisé
dans la lutte contre la fraude. Du 10 au 14 juin dernier, vingt agents des
douanes, un policier de l'Unité mixte de contrôle des conteneurs et deux agents
de Bénin Control ont été formés sur les techniques et bonnes pratiques de
ciblage et de fouille du frêt notamment maritime. « Pour le compte du même
projet, dix-sept fonctionnaires des douanes dont sept du Bénin vont se lancer
cette semaine dans un processus d'accréditation du programme Global Shield »,
a-t-il annoncé. « Intégrer ce programme de formation des formateurs aux actions
du Psao semble être un choix judicieux opéré par l’équipe projet pour une
transmission future à tous les niveaux de nos forces de sécurité, des
connaissances et compétences acquises par les participants », laisse-t-il
entendre.
Malik
Ghulam Ali, formateur principal du programme Pgs, représentant l’Omd, apprécie
l’opportunité et l’utilité de cette formation dans un contexte de prolifération
de certaines substances, comme une aubaine pour endiguer les tentatives de
certains milieux visant à mettre à mal la quiétude et même le développement. Il
rassure du soutien de l’Omd et de son engagement à être un partenaire de haut
rang pour aider les services douaniers de la sous-région à se mettre à un
niveau de compétences qui leur permet de détecter toute manœuvre illicite.
Réponse
coordonnée contre le terrorisme
Junginger Moritz, chef de mission adjoint à l'ambassade de la République fédérale de l’Allemagne près le Bénin y voit « un projet ambitieux pour le renforcement des capacités ». Son évolution constitue également un point de satisfaction qu’il relève, tout en souhaitant que la sécurité et le contrôle s’améliorent tout au long de la chaine logistique. Face aux défis qu’impose le terrorisme, il urge de déployer plus d’efforts pour aider les pays à contrer les menaces de tous genres, note-t-il.
Aimé Yvan Karegire, directeur général adjoint des douanes, est heureux de constater que dans son plan de mise en œuvre, le Psao intègre le programme Global Shield de l'Omd. Lequel programme, analyse-t-il, constitue « un bel exemple de réponse à une problématique à travers la coopération internationale ». Selon lui, c’est une initiative de premier plan visant à renforcer les capacités des douaniers sur la détection et la prévention du trafic de précurseurs chimiques utilisés dans la fabrication d'engins explosifs improvisés. « Il (Psao) est une réponse concrète aux défis sécuritaires croissants que nous rencontrons, notamment en Afrique de l'Ouest », souligne-t-il. « En choisissant de mieux outiller et accompagner des formateurs des administrations douanières, le projet franchit une étape cruciale pour garantir que les connaissances et les compétences nécessaires soient transmises de manière efficace et pérenne à la fin du projet », note Aimé Yvan Karegire. Cette initiative, poursuit-il, permet de construire un réseau de formateurs qualifiés, capables de former à leur tour les agents douaniers et autres acteurs de la sécurité à travers toute la région. « En formant des formateurs, nous nous assurons que le savoir et les compétences nécessaires à la mise en œuvre efficace du Programme Global Shield se répandent de manière exponentielle à travers nos administrations douanières et au-delà», précise par ailleurs le directeur général adjoint des douanes. Les douanes jouent un rôle crucial face à ces défis à travers la protection de nos frontières, la lutte contre le commerce illicite de substances dangereuses, d'armes et de matériels explosifs, précise-t-il. Face aux menaces transnationales qui se sont multipliées un peu partout, il a plaidé pour une réponse coordonnée et proactive à travers la coopération internationale. C’est seulement « en travaillant ensemble, en partageant nos connaissances et en coordonnant nos efforts, que nous pourrons relever ces défis complexes auxquels nous sommes confrontés », retient Aimé Yvan Karegire■