La Nation Bénin...

Economie mondiale:‘’La croissance devrait fléchir en 2024’’

Actualités
L'économie mondiale en passe de réaliser sa plus faible  performance depuis 30 ans L'économie mondiale en passe de réaliser sa plus faible performance depuis 30 ans

Selon la Banque mondiale, la croissance mondiale devrait fléchir encore davantage cette année. Le monde enregistrera d’ici fin 2024, la plus faible croissance du Pib sur une demi-décennie depuis 30 ans.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 16 janv. 2024 à 05h08 Durée 3 min.
#Economie mondiale #La croissance #fléchir en 2024

« La croissance mondiale devrait fléchir encore davantage cette année », a annoncé la Banque mondiale dans son rapport sur les perspectives économiques en 2024. La croissance mondiale devrait ralentir pour la troisième année consécutive, passant de 2,6 % l'an dernier à 2,4 % en 2024, soit près de trois quarts de point de pourcentage en dessous de la moyenne des années 2010. Alors que le monde est à mi-parcours de ce qui devait être une décennie décisive pour l’atteinte des Objectifs du développement durable, son économie devrait enregistrer un triste record d’ici fin 2024. Selon l’institution financière, dans un contexte marqué par des politiques monétaires restrictives, un durcissement des conditions financières et la faiblesse des échanges commerciaux et des investissements, l’on ne devrait pas espérer un redressement de la pente. « L’économie mondiale est en passe de réaliser sa plus faible performance sur cinq années depuis 30 ans », insiste la Banque mondiale, qui relève une intensification du conflit au Moyen-Orient, des tensions financières accrues, une inflation persistante, une fragmentation des échanges commerciaux et des catastrophes climatiques qui sont autant de risques baissiers qui pèsent sur les perspectives de croissance.

Elle en déduit que la coopération mondiale est nécessaire pour alléger les dettes publiques, faciliter l’intégration commerciale, lutter contre le changement climatique et réduire l’insécurité alimentaire. Pour la Banque, des réformes favorisant l’investissement et le renforcement de la politique budgétaire pourraient contribuer à inverser la tendance. Car, parmi les économies émergentes et en développement, les pays exportateurs de matières premières continuent d’être aux prises avec des politiques budgétaires procycliques et volatiles. « Des politiques macroéconomiques et structurelles appropriées ainsi qu’un bon fonctionnement des institutions sont indispensables pour stimuler l’investissement et la croissance à long terme de ces économies », indique la Banque mondiale.

Des espoirs

A certains égards, selon la Banque mondiale, l’économie mondiale est en meilleure posture qu'il y a un an, car le risque d'une récession globale s’est éloigné, en grande partie grâce à la vigueur de l'économie américaine. Néanmoins, les tensions géopolitiques croissantes pourraient engendrer de nouveaux risques à court terme. « Par ailleurs, les perspectives à moyen terme se sont assombries pour de nombreux pays en développement, en raison du ralentissement de la croissance dans la plupart des grandes économies, de l'atonie du commerce mondial et des conditions financières les plus restrictives depuis des décennies», souligne la Banque mondiale.

Ainsi, la progression des échanges mondiaux en 2024 ne devrait représenter que la moitié de la moyenne enregistrée pendant les dix années ayant précédé la pandémie de la  Covid-19. En outre, les coûts d'emprunt pour les économies en développement, en particulier celles dont la note de crédit est médiocre, devraient rester élevés, les taux d'intérêt mondiaux étant bloqués à des niveaux record depuis quatre décennies (en termes corrigés de l'inflation). Les économies en développement ne devraient croître que de 3,9 %, soit plus d'un point de pourcentage de moins que la moyenne de la décennie précédente. Après une performance décevante l'année dernière, les pays à faible revenu devraient connaître une croissance de 5,5 %, plus médiocre que prévu. À la fin de 2024, les habitants d'environ un pays en développement sur quatre et d'environ 40 % des pays à faible revenu seront toujours plus pauvres qu'ils ne l'étaient à la veille de la pandémie de Covid en 2019. Et les économies avancées devraient voir leur croissance ralentir à 1,2 % cette année, contre 1,5 % l'année dernière. « Faute d'un changement de cap majeur, les années 2020 resteront dans les annales comme une décennie d'opportunités gâchées », souligne Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président du Groupe de la Banque mondiale.

A court terme, la croissance restera faible et laissera de nombreux pays en développement, en particulier les plus pauvres, en butte à des niveaux de dette paralysants et avec près d'une personne sur trois en situation de précarité alimentaire. Un tel scénario entraverait les progrès accomplis dans la réalisation de nombreuses priorités mondiales. Cependant, il est encore possible d'inverser la tendance.