La Nation Bénin...
Le
Bénin ambitionne de renforcer la compétitivité et d’appuyer la modernisation
des entreprises à fort potentiel par un soutien financier et non financier, en
stimulant l'émergence. C’est la raison d’être du Projet d’appui à
l’entrepreneuriat au Bénin (Paeb) dont le lancement officiel doublé de la
signature des premiers contrats a eu lieu, jeudi 25 juillet à Cotonou.
Le
Projet d’appui à l’entrepreneuriat au Bénin (Paeb) voit le jour pour impacter
l’écosystème entrepreneurial béninois (institutions financières, structures
d'accompagnement) en mobilisant des partenaires et prestataires afin de
renforcer l'offre de services aux entreprises. Le diagnostic qui a conduit à la
mise en place dudit projet repose sur les contraintes majeures au développement
des micro, petites et moyennes entreprises (Mpme). Il s’agit entre autres de la
présence limitée de projets entrepreneuriaux dans les secteurs porteurs de
croissance durable, l’inadéquation du cadre de financement des Mpme et leur
difficulté à accéder au crédit, l’absence d'infrastructures et de dispositifs
coordonnés d'appui pour les entreprises en croissance et enfin les entraves à
l'accès au marché (au niveau local, régional et international). Le gouvernement
ayant fait du développement de l’entrepreneuriat un axe prioritaire de son
développement économique. Plusieurs réformes ont été engagées à cet effet. Il
s’agit notamment de la Loi cadre des Pme et l’avènement de l'Agence de
développement des petites et moyennes entreprises (Adpme) avec pour mandat
l'orientation et l'accompagnement des Mpme au travers d'un guichet unique.
C’est désormais chose faite avec le lancement officiel du Paeb. Une initiative
dont la maitrise d'ouvrage déléguée est confiée à l’Adpme, appuyée d'une unité
de gestion et d'un dispositif d'assistance technique mobilisant Expertise
France.
Trois composantes essentielles y sont logées. Au travers de la composante 1, les organismes publics et privés d'appui à l'entrepreneuriat, ainsi que les institutions financières seront associés pour leur implication dans sa mise en œuvre. La composante 2 ciblera deux catégories de jeunes entreprises à savoir celles en phase d'amorçage, ayant au plus trois ans d’existence et un chiffre d'affaires compris entre zéro et trente millions de francs Cfa et celles en phase de croissance, ayant au plus 5 ans d'existence et un chiffre d’affaires compris entre 20 et 80 millions de F Cfa, ayant déjà éprouvé leur produit ou service sur le marché et qui sont en phase de passage à l'échelle. Des services financiers (subventions d’amorçage, prêts à faible taux, etc.) et des services non financiers (diagnostics rapides ou approfondis, formations, accompagnement personnalisé, coaching, renforcement des capacités sur le marketing, accès aux marchés, etc) seront mis à disposition des bénéficiaires. La composante 3 ciblera les entreprises déjà formalisées, au chiffre d’affaires compris entre 70 millions et deux milliards de F Cfa, présentant un projet de développement au potentiel de création d’emplois et de valeur ajoutée mesurable et qualifiable. Les bénéficiaires recevront également des appuis non financiers et financiers (prêts à faible taux) dans le cadre de cette composante.
545 Mpme seront accompagnées
Laurent Gangbès, directeur général de l’Adpme, est fasciné par l’avènement de ce projet dont le mérite sera de fédérer et de mettre en cohérence l’ensemble des interventions publiques au profit des Mpme. Il y voit une interface entre toutes les structures agissant dans ce cadre et les entrepreneurs. « Ce projet constitue un instrument approprié pour adresser les problèmes que rencontrent nos entreprises. L’objectif visé est d’aboutir à un meilleur accompagnement et développement des Mpme», dira pour sa part, Koladé Ayédero Okoudjou, directeur de cabinet représentant le ministre en charge des Pme. Il s’impose de « relever un certain nombre de défis auxquels font face nos micro, petites et moyennes entreprises dont notamment l'accès aux marchés, la croissance et la compétitivité, l'innovation, l'accès au financement », indique-t-il. C’est aussi, selon lui, une aubaine pour favoriser l'avènement d'un écosystème global plus propice au développement de ces catégories d'entreprises. C’est donc visant l’atteinte de ces objectifs que le gouvernement a conclu un accord de financement d'un montant de 32,2 millions d'euros (soit environ 23 milliards de FCfa) avec l’Agence française de Développement et l'Union européenne pour la mise en œuvre du projet, a-t-il révélé. Le Paeb matérialise aussi l’engagement de construire une économie moderne et porteuse de croissance inclusive et de travailler à améliorer les conditions d'exercice du secteur privé fortement dominé par les micro, petites et moyennes entreprises, a aussi soutenu Koladé Ayédero Okoudjou procédant au lancement du projet. Au total, 545 Mpme seront accompagnées en services financiers et non financiers, dont au moins 40 % de femmes entrepreneures au terme du projet.