La Nation Bénin...
Il
y a encore du chemin à faire en Afrique pour asseoir une véritable démocratie.
Les obstacles à surmonter, multiples et divers, ont été mis en exergue par le
président de l’Assemblée nationale, à l’occasion du récent colloque tenu à
Cotonou sur les cultures politiques en Afrique.
Le
président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, a été clair à l’occasion du
récent colloque international organisé à Cotonou sur le thème « Cultures
politiques en Afrique : militantisme, civisme et citoyenneté face aux défis de
la consolidation démocratique ». ; d’abord au lancement des travaux, puis à
travers une conférence plénière sur le Parlement béninois dans la longue marche
de consolidation démocratique. A ces deux occasions, le numéro 1 des
parlementaires béninois a mis en exergue les obstacles qui plombent l’envol
démocratique sur le continent. Il y a consacré une bonne part de son allocution
de lancement. « L’Afrique, riche de sa diversité culturelle et de ses
expériences politiques variées, se trouve à un carrefour décisif », fait-il
savoir. « Nos nations sont engagées dans des processus de transformation
profonde, cherchant à consolider des systèmes démocratiques qui soient à la
fois inclusifs, stables et représentatifs des aspirations de nos peuples ».
Seulement, cette quête se heurte à une longue liste de maux.
«
La démocratie en Afrique est confrontée à de nombreux obstacles, qu'il s'agisse
de l'instabilité politique, de la corruption, des inégalités économiques ou des
tensions ethniques et religieuses », fait observer Louis Vlavonou. Selon lui,
l'instabilité politique, souvent alimentée par des conflits internes et des
transitions gouvernementales difficiles, menace la continuité et la légitimité
des institutions démocratiques. « La corruption, quant à elle, sape la
confiance des citoyens envers leurs gouvernants et entrave le développement
économique et social». Les inégalités économiques, pour leur part, exacerbent
les tensions sociales et limitent la participation des citoyens les plus
vulnérables. Enfin, les tensions ethniques et religieuses peuvent fragmenter
les sociétés et mener à des violences dévastatrices.
Seulement,
nuance-t-il, un tel tableau ne doit aucunement faire perdre de vue les efforts
accomplis. « Nous ne devons pas perdre de vue les progrès accomplis. De
nombreux pays africains, comme le nôtre, réussissent encore à organiser des
élections libres et transparentes, à instaurer des réformes constitutionnelles
et à promouvoir la participation citoyenne ». Ces succès, selon le président de
l’Assemblée nationale, sont la preuve que la démocratie peut s’enraciner et
prospérer sur le continent. Il appelle à être «réalistes mais également
optimistes ». Autre piste de solution indiquée par le président du Parlement,
le militantisme sous toutes ses formes, qu’il dépeint comme « un moteur
puissant du changement en Afrique ». Aussi, salue-t-il, le courage et la
détermination des militants qui, souvent au péril de leur vie, défendent les
idéaux de justice, de liberté et de dignité. « Ces acteurs sont les pionniers
de la démocratie, remettant en question l'ordre établi et plaidant pour des
réformes essentielles», reconnait-il. Le civisme et l'éducation citoyenne sont
également au cœur de la consolidation démocratique, ajoute Louis Vlavonou. «
Une société bien informée, consciente de ses droits et de ses devoirs, est plus
à même de participer activement au processus démocratique », conçoit-il, appelant
pour finir au renforcement des programmes d'éducation civique, afin de forger
des citoyens engagés et responsables, capables de défendre les principes
démocratiques et de contribuer positivement à la vie publique■