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An 2 Talon 2/Promotion de l’entreprenariat et de l’emploi: Une politique incitative pour l’essor des Pme-Pmi

Economie
Insuffler un nouveau dynamisme aux Pme-Pmi Insuffler un nouveau dynamisme aux Pme-Pmi

De nombreuses réformes déployées, sous le second quinquennat de Patrice Talon, induisent une floraison des Petites et moyennes entreprises (Pme) ainsi que des Petites et moyennes industries (Pmi). Après deux ans d’action du gouvernement, des milliers d’emplois sont créés et les Pme et Pmi assurent leur statut de pourvoyeuses de devises.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 03 juil. 2023 à 08h45 Durée 3 min.
#An 2 Talon 2
Elles représentent près de 90 % du tissu économique national. Les Petites et moyennes entreprises (Pme) et les Petites et moyennes industries (Pmi) sont au cœur de l’activité économique et de la vie sociale au Bénin. Pour plus de rationalité et de cohérence dans les interventions de l’Etat au profit de leur secteur, le gouvernement a opté, au titre de ses priorités, pour la mise en place d’un mécanisme de financement adapté. L’un des bras opérationnels de cette politique publique est l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises (Adpme), mise en place en mars 2022, et qui constitue le guichet unique de promotion desdites entreprises. Selon le directeur général Edouard Sehlin, l’Adpme est chargée d’informer, de conseiller, d’encadrer et d’orienter les micro, petites et moyennes entreprises vers les dispositifs d’appui existants, d’accompagner leur catégorisation, de les aider à saisir les opportunités, de soutenir les entreprises à fort potentiel. « Il peut s’agir du renforcement de capacités, de conseils, de diagnostic ou de mise en réseau, et de facilitation d’accès au financement », a déclaré Edouard Sehlin. En termes de financement, explique-t-il, l’Agence joue un rôle de catalyseur afin d’inciter les acteurs financiers à intervenir dans des segments de marché, ou des catégories d’entreprises dans lesquelles ils ne sont pas suffisamment présents. 

Des acteurs clés

Le rôle de l’Agence consiste surtout à aider à accroitre la mobilisation des capitaux pour un changement d’échelle au niveau des Pme et Pmi. Mais aussi de travailler à la coordination et une recherche de synergie, dans les projets et programmes financés par les partenaires techniques et financiers dans le domaine de l’entrepreneuriat. Le développement des petites et moyennes entreprises est important non seulement pour assurer la croissance, mais également la maintenir. D’où, l’intérêt porté au secteur dans le second Programme d’action du gouvernement et qui passe par le renforcement des capacités techniques et managériales des acteurs, la couverture géographique du territoire par les structures d’appui, en raison du fait qu’ils sont des acteurs clés de l’investissement, de la productivité et de la consommation.
En effet, le Pag 2021-2026 cumule un investissement d’environ 12 011 milliards de francs Cfa avec pour projection, la création de 1 300 000 emplois. Et la réalisation de cette ambition nécessite un secteur privé dynamique et prospère, levier de tout développement. A l’an 2 du second quinquennat de Patrice Talon, les actions portent des résultats. Selon Modeste Tihounté Kérékou, ministre des Pme et de la promotion de l’emploi, le Pag 2016-2021 cumulait autour de 9 038 milliards, avec pour intention de générer 500 000 emplois directs et indirects. La barre a été franchie. « Nous étions déjà à plus de 600 000 emplois directs et indirects à plus d’un an de la fin du quinquennat. Le Pag 2021-2026, c’est 12 011 milliards F Cfa et 1 300 000 emplois que le gouvernement compte créer en bonne intelligence avec le secteur privé. C’est pour cela qu’une bonne partie des réformes achevées au premier quinquennat se sont poursuivies, et leurs effets se constatent de plus en plus », a-t-il indiqué. Il évoque notamment la facilitation de la création d’entreprise ainsi que tout le cadre législatif mis en place à travers le code de l’investissement, la loi sur la promotion des Pme, et celle sur la procédure d’embauche en République du Bénin.

Des Ptf engagés  

Les partenaires techniques et financiers ont aussi mis la main à la pâte pour soutenir la politique gouvernementale en matière de promotion des micro, petites et moyennes entreprises et de création d’emplois et de richesse. On peut citer notamment le programme de partenariat entre l’Usaid et le gouvernement, qui vise à booster les coopératives et les Pme, celui avec la Fondation des Etats-Unis d’Amérique pour le développement de l’Afrique aux fins d’induire de nouveaux impacts positifs sur les petites et moyennes entreprises, sans occulter le projet de promotion des Pme mis en place grâce à l’appui de la coopération allemande au Bénin au travers de la Giz, d’un montant de 7 millions d’euros, qui a vocation à accompagner les Pme dans certaines localités du pays.  La liste n’est pas exhaustive. En juillet 2022, un programme conclu entre l’Agence française de développement et l’Union européenne pour une période de 5 ans, devra accompagner plus de 500 micro, petites et moyennes entreprises, en termes d’appui technique et de soutien à l’accroissement de leur production. En mars 2022 à Ouidah, il a été lancé, le projet de valorisation de la production du sel local appelé ‘’Xwladjè’’ avec l’érection d’une usine semi-moderne de production dans la zone côtière du Bénin, avec l’appui du Pnud et l’Afrique du Sud. « Tous les projets prévus dans le secteur des Pme ont été bouclés et sont en train de démarrer avec tous les partenaires. On en fera plus, car cela permet d’impacter et d’avoir une masse critique de micro, petites et moyennes entreprises, capables de contribuer à la transformation structurelle de l’économie et d’assurer la prospérité du Bénin dans l’avenir… », a déclaré Edouard Sehlin, directeur de l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises.

Des emplois au rendez-vous 

Au-delà des emplois générés par les Pme et Pmi, des réformes sont intervenues au niveau de l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe) afin d’offrir davantage d’opportunités aux jeunes, et de faire de l’institution, le guichet unique de promotion de l’emploi avec de nouvelles attributions et une nouvelle vision. « Le gouvernement a mis à notre disposition de nouveaux outils qui permettent de promouvoir avec plus d’efficacité et d’efficience l’emploi notamment le Programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie) qui est devenu effectif depuis 2020, et qui permet d’impacter aujourd’hui environ 3 000 jeunes qui travaillent dans les entreprises et dont les salaires et toutes les charges sont pris en compte par l’Etat », a déclaré Urbain Amégbédji, directeur général de l’Anpe. A travers le Psie, c’est un appui à la fois à l’entreprise mais également à l’insertion professionnelle des jeunes avec beaucoup plus d’efficacité que le passé, assure le directeur Urbain Amégédji. Un autre projet d’inclusion des jeunes prend en compte les peu ou pas instruits et après deux ans de mise en œuvre, 5 000 jeunes sont en stage apprentissage dont 1500 ont bénéficié d’un contrat auprès des entreprises notamment dans les industries de la Gdiz (Zone industrielle spéciale de Glo-Djigbé) et dans d’autres industries installées à Sèmè-Kpodji et ailleurs. Le directeur général de l’Anpe explique que ce projet permet en un laps de temps, soit en moyenne 6 mois, de former et mettre au travail un jeune qui peut immédiatement avoir un contrat et se mettre à travailler.

L’artisanat, un nouveau souffle

Le sous-secteur de l’artisanat n’a pas échappé à ce vent de réforme qui embrase tous les secteurs, pour leur insuffler un nouveau dynamisme. « Nous avons une organisation du monde artisanal qui a été totalement relifté pour qu’il soit conforme non seulement à la loi, mais aussi aux dispositions du code communautaire de l’espace Uemoa», a confié le ministre Modeste Kérékou. Il ajoute qu’en lieu et place de l’ancienne structuration, une chambre des métiers a été consacrée par la loi, dotée d’une Assemblée consulaire constituée de 80 membres élus par leurs pairs, provenant de 164 métiers conformément à la nomenclature des métiers de l’artisanat de l’espace communautaire de l’Uemoa à savoir, 40 corps de métiers et huit branches d’activités. Le secteur de l’artisanat contribue à environ 13 % du Pib et occupe 25% de la population active. Après deux ans de gouvernance au second quinquennat de Patrice Talon, on note des réalisations phares dans le secteur dont les plus significatives sont la mise en place de l’institution consulaire, la chambre des métiers (loi 2020-24 du 2 septembre 2020) avec 12 délégations départementales et 1 siège national, la prise en compte des artisans dans les formations déployées par le programme Arch (Assurance pour le renforcement du capital humain) afin de leur permettre de monter en compétence et de satisfaire aux exigences de la clientèle, la mise en place d’un nouveau cadre institutionnel et règlementaire en matière de certification et de formation, la relecture de la politique nationale de développement de l’artisanat pour sa mise en cohérence avec toutes les réformes dans le secteur, l’appui au développement des petites et moyennes entreprises artisanales, le renforcement du tissu associatif, et la promotion des activités artisanales. « La Chambre des métiers de l’artisanat a pour mission essentielle de représenter le secteur auprès des pouvoirs publics et de toute autre instance, de défendre les intérêts des artisans, et de travailler à la promotion du secteur », a déclaré Robert N’Dah Sinkeni, directeur de l’artisanat.