La Nation Bénin...
Des jours heureux s’annoncent en faveur des personnes privées de liberté au Bénin. C’est le sens du cadre de concertation et d’échange des intervenants pénitentiaires dans le domaine de la réinsertion des détenus installé, ce mardi 25 avril, au Centre de documentation et d’informations juridiques à Cotonou.
Offrir une vie post-carcérale professionnelle épanouie, c’est bien possible. C’est le chantier auquel s’attelle l’Agence pénitentiaire du Bénin (Apb). L’atelier de mise en place du cadre de concertation et d’échange des intervenants pénitentiaires dans le domaine de la réinsertion socioprofessionnelle des détenus répond à cette vision.
« Si la création de l’Agence pénitentiaire du Bénin vise l’amélioration des conditions de détention et la prévention de la récidive, celles-ci ne peuvent se faire sans une réorganisation du système actuel », soutient
François Hounkpè, directeur général de l’Apb.
Ce chantier ne saurait réussir sans le concours des structures intervenant dans le domaine pénitentiaire. « Après l’élaboration du plan de réinsertion socio-professionnelle des détenus, il s’avère important d’informer les intervenants pénitentiaires sur les différentes réformes et d’organiser leurs interventions selon les activités prévues dans ce plan », explique-t-il.
Le poids de l’Apb dans le système pénitentiaire est indéniable au Bénin. Si elle est perçu comme un gendarme par certains, elle est également à cheval sur plusieurs fronts afin d’assurer des lendemains meilleurs aux personnes privées de liberté.
« Elle participe à l’exécution des décisions et sentences pénales et au maintien de la sécurité publique et d’autre part, elle favorise la réinsertion sociale des personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire », assure Daniel Gilles d’Almeida, représentant du Garde des sceaux, ministre de la Justice et de la Législation.
Les maisons d’arrêt et les personnes privées de liberté sont parfois stigmatisées, à tort ou à raison. Ce regard pourrait être amélioré avec la mise en place du présent cadre de concertation. Cette activité va servir « de relais d’information à la population afin d’améliorer l’image parfois erronée que nous avons souvent portée sur les établissements pénitentiaires », espère-t-il.
La réinsertion des détenus est un idéal porté par le gouvernement à travers son programme d’action 2021-2026. Il y est prévu une ensemble de réformes pour soigner l’image de l’administration pénitentiaire béninoise. Au nombre de celles-ci, il faut retenir le plan de réinsertion socioprofessionnelle des détenus, le guide de surveillance de ces derniers, l’accroissement de la capacité d’accueil des établissements pénitentiaires (Ep), la dématérialisation de leurs greffes. On peut ajouter la mise en place d’un système de gestion des Ep, l’amélioration de la prise en charge sanitaire et de la ration alimentaire des détenus…
Tout en permettant à l’Apb d’être en phase avec son cahier des charges, la mise en place d’un cadre de concertation et d’échange des intervenants pénitentiaires dans le domaine de la réinsertion socioprofessionnelle des détenus constitue aussi un pas important dans la concrétisation du Pag en faveur des personnes condamnées.
Le présent atelier s’inscrit dans le cadre de la deuxième phase du « projet d’appui à l’amélioration de l’accès à la justice et de la reddition des comptes », soutenu par le Programme des Nations Unies pour le développement.