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Changement climatique: Des pratiques résilientes d’alimentation du bétail au Bénin

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Au Laboratoire d’écologie appliquée (Lea) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), les résultats des travaux de recherche de Dr Marthe Montcho et Dr Alassan Assani Séidou sur les pratiques résilientes d’alimentation du bétail au Bénin sont diffusés. C’était sous le regard du professeur Brice Sinsin, ce mercredi 3 mai à l’Uac.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 05 mai 2023 à 07h25 Durée 2 min.

Des chercheurs s’investissent dans la recherche appliquée pour apporter aux communautés les réponses les plus appropriées face à la problématique du changement climatique. Au Laboratoire d’écologie appliquée (Lea) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), le professeur Brice Sinsin a présidé l’atelier de dissémination des résultats issus de la recherche collaborative du Crea (Consortium pour la recherche économique en Afrique) sur le changement climatique et le développement économique en Afrique (Cceda). Plus spécifiquement, Dr Marthe Montcho de l’Uac et son homologue Dr Alassan Assani Séidou de l’Université de Parakou se sont penchés sur les pratiques résilientes d’alimentation du bétail au Bénin. La première a publié les résultats de ses travaux sur : ‘’Productivité des cultures à double objectif et sécurité alimentaire des petits laitiers face à la variabilité et aux changements climatiques au Bénin’’, et le second sur : ‘’Comment traiter les pailles de sorgho et de maïs avec de l’urée pour mieux nourrir les bovins en saison sèche ?’’.
De l’exposé du Dr Marthe Montcho, l’on peut comprendre par cultures à double objectif celles qui permettent au producteur d’obtenir des graines pour nourrir son ménage et des fourrages pour son bétail. Dans le cadre de ses travaux, quatre cultures à double objectif sont identifiées à savoir deux céréales, le sorgho et le maïs, et deux légumineuses, le niébé et l’arachide. Dr Marthe Montcho fait savoir que nourrir exclusivement son bétail avec les pailles des céréales ne permettra pas de combler leurs besoins nutritionnels, et qu’il faudra compléter avec les fanes des légumineuses, plus riches en azote pour la protéine animale, et disposant d’une forte qualité en matière de digestibilité. C’est en raison des résultats des travaux de Dr Marthe Montcho, qui indiquent clairement la faiblesse en termes de nutriments des pailles des céréales, pauvres en azote et riches en parois liquéfiées, que Dr Alassan Assani Séidou s’est interrogé sur : ‘’Comment traiter les pailles de sorgho et de maïs avec de l’urée pour mieux nourrir les bovins en saison sèche ? ‘’.
Pour lui, il faudrait valoriser les ressources fourragères en travaillant sur leur qualité et leur digestibilité afin d’augmenter la production animale. Sa technique consiste à utiliser l’urée comme générateur d’ammoniac dans le traitement des ressources fourragères. Sa formule fétiche 5-50-100, c’est-à-dire qu’il faut verser 5 kg d’urée dans 50 litres d’eau, pour traiter 100 kg de pailles. Mais la paille ainsi traitée devra exclusivement être donnée aux ruminants fonctionnels : vache, bœuf, mouton, chèvre, etc. Car les jeunes ruminants ne disposent pas encore de toutes leurs fonctions. Le professeur Brice Sinsin a félicité les chercheurs et formulé le vœu de voir davantage les universitaires s’investir dans la recherche appliquée.