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Déplacements forcés dans le monde: Augmentation importante du phénomène

International
Filippo Grandi, haut commissaire des Nations Unies  pour les réfugiés Filippo Grandi, haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés

D’après le Haut-Commissariat des Nations Unies en charge des Réfugiés, à la fin de 2022, le nombre de personnes déracinées s'élevait à environ 110 millions. Il s'agit de l'augmentation la plus importante (plus de 19 millions) jamais enregistrée d'une année à l'autre. Cette hausse risque de se poursuivre à cause des conflits en cours en Ukraine et au Soudan.

Par   Catherine Fiankan-Bokonga, Correspondante accréditée auprès de l’Office des Nations Unies à Genève (Suisse), le 16 juin 2023 à 08h20 Durée 5 min.
#Nations Unies #réfugiés
Le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (Hcr) vient de publier son rapport annuel sur les réfugiés. Selon le document, à la fin de l’année passée, 108,4 millions de personnes ont été forcées de quitter leur lieu de résidence. Parmi elles, 35,3 millions sont des réfugiés, c'est-à-dire des personnes qui ont franchi une frontière internationale pour se mettre en sécurité. Les 62,5 millions restants, soit 58 % du total, sont des déplacés à l'intérieur de leur propre pays en raison de conflits et de violences. 

Des chiffres revus à la hausse

La guerre en Ukraine a été le principal facteur de déplacement forcé en 2022. Le nombre de réfugiés en provenance d'Ukraine est passé de 27 300 à la fin de 2021 à 5,7 millions à la fin de 2022, ce qui représente le mouvement de réfugiés le plus rapide depuis la Seconde Guerre mondiale. Le nombre de réfugiés en provenance d'Afghanistan était nettement plus élevé à la fin de l'année 2022 que l’année précédente en raison de la révision des estimations sur le nombre d’Afghans hébergés en Iran, dont beaucoup sont arrivés au cours de ces dernières années. De même, le rapport fait état de révisions à la hausse par la 
Colombie et le Pérou du nombre de Vénézuéliens accueillis dans ces pays.

Hospitalité dans des pays à revenu faible ou moyen

Les chiffres montrent que ce sont les pays à revenu faible ou moyen, et non les pays riches, qui accueillent le plus grand nombre de personnes déracinées. Les 46 pays les plus pauvres du monde accueillent plus de 20 % de l'ensemble des réfugiés. Le soutien financier aux nombreuses situations de déplacement forcé et aux pays d'accueil est resté en deçà des besoins l'année dernière, et il ne semble guère progresser en 2023, alors que les besoins augmentent.
Le chef de l’agence onusienne en charge des réfugiés, Filippo Grandi a déclaré que « les populations du monde entier continuent de faire preuve d'une hospitalité extraordinaire à l'égard des réfugiés en offrant protection et assistance à ceux qui en ont besoin ». Il a ajouté « qu’un soutien international beaucoup plus important et un partage plus équitable des responsabilités sont nécessaires, en particulier avec les pays qui accueillent la majorité des personnes déracinées dans le monde. »

Retour possible

Alors que le nombre total de personnes déracinées continue d'augmenter, le rapport sur les Tendances mondiales fait aussi apparaître le fait que les personnes contraintes de fuir ne sont pas condamnées à l'exil, mais qu'elles peuvent parfois rentrer chez elles, de leur plein gré et en toute sécurité. En 2022, plus de 339 000 réfugiés sont retournés chez eux dans 38 pays, et bien que ce chiffre soit inférieur à celui de l'année précédente, il y a eu d'importants retours librement consentis au Soudan du Sud, en Syrie, au Cameroun et en Côte d'Ivoire. Parallèlement, 5,7 millions de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays sont rentrées chez elles en 2022, notamment en 
Éthiopie, au Myanmar, en Syrie, au Mozambique et en République démocratique du Congo. Fin 2022, le nombre de personnes apatrides ou de nationalité indéterminée dans le monde était estimé à 4,4 millions soit 
2 % de plus qu'à la fin de 2021.

Forum mondial sur les réfugiés

Le deuxième Forum mondial sur les réfugiés, co-organisé avec la Suisse, aura lieu du 13 au 15 décembre à Genève (Suisse). Il sera l’occasion de s’appuyer sur les progrès importants réalisés par les gouvernements et les autres parties prenantes en vue de la mise en œuvre des engagements et des initiatives annoncés depuis la première réunion tenue en 2019.