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Dialogue social gouvernement-centrales syndicales-patronat: La première journée consacrée au secteur des enseignements

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Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’État chargé du Développement et de la Coordination de l’Action gouvernementale, a présidé les travaux d’ouverture de la première session ordinaire de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives. Les échanges ont eu lieu, ce mardi 16 mai, à Cotonou.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 17 mai 2023 à 08h09 Durée 2 min.

Chaude à l’ouverture de la session, l’ambiance au cours des travaux est devenue conviviale autour des préoccupations liées à la vie des travailleurs. Abdoulaye Bio Tchané, président de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives, s’en félicite.
A l’ordre du jour de cette session, l’examen des doléances de l’année 2023 en instance et questions diverses. « La première journée a été consacrée essentiellement aux travaux sur le ministère des Enseignements maternel et primaire, et sur le ministère des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle. Nous avons passé en revue les mesures qui ont été prises par le gouvernement pour satisfaire aux questions et aux doléances des centrales sur ces deux ministères… », a indiqué le ministre d’Etat, Abdoulaye Bio Tchané. Il a été passé en revue au cours de ces assises, souligne-t-il, les mesures importantes prises par le gouvernement l’année dernière, en vue de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Dans ce cadre, il rappelle l’augmentation des salaires variant entre 30 et 50 % et dont l’incidence financière est chiffrée à plus de 60 milliards F Cfa par an. Toujours en ce qui concerne ce volet, le gouvernement a obtenu du patronat le relèvement du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) à hauteur de 30 %
pour le faire passer de 40 000 F à 52 000 F, pour compter du 1er janvier 2023.
« Il y a eu des recrutements importants dans la fonction publique et aussi dans des entreprises du secteur privé ou parapublic. Des mesures ont été prises concernant les retraités de la fonction publique pour lesquels une augmentation des pensions a été constatée en fin d’année… », rappelle le ministre Abdoulaye Bio Tchané. A l’en croire, les acquis portent également sur : l’augmentation de deux mois de salaire aux Aspirants au métier d’enseignant (Ame), leur permettant de bénéficier désormais de 11 mois de salaire contre 9 autrefois ; l’autorisation de reversement dans les emplois des agents contractuels de droit public de l’Etat (Acdpe), des Aspirants au métier d’enseignant ayant une ancienneté de 3 ans au moins et qui ont passé avec succès le test d’évaluation. De même, le Conseil des ministres a autorisé, en janvier 2023, la levée des sanctions infligées aux 305 enseignants ayant opposé un refus à prendre part à leur évaluation et la programmation très prochaine de la reprise du paiement de leurs salaires. La liste n’est pas exhaustive.

Travail décent

« Ces résultats n’ont pas manqué d’impacter positivement les conditions de vie et de travail de tous les travailleurs et le climat social dans notre pays », soutient Abdoulaye Bio Tchané.
Pour la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), il reste encore beaucoup à faire pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, surtout dans le secteur privé. « Lorsqu’on parle de la revalorisation des salaires, c’est beaucoup plus au niveau du secteur public. Les fonctionnaires territoriaux, les agents conventionnés de l’Ortb, de l’Onip, du Cnhu, et autres sociétés d'État n’ont pas connu de revalorisation. Au niveau du secteur privé, la situation est plus dramatique… »,
a relevé Kassa Mampo, secrétaire général de la Cstb. Mais la réplique fut automatique. Eustache Kotingan, président du Conseil national du patronat (Cnp-Bénin), ne l’entend pas de cette oreille. « Le secteur privé a essayé d’accepter la revalorisation, et a fait un certain nombre de choses au niveau des Petites et moyennes entreprises, étant entendu que les grandes entreprises ont un salaire minimum beaucoup plus important que les 52 000 F », a-t-il expliqué. Il ajoute : « En raison des concurrences entre les différentes entreprises dans le secteur privé, l’amélioration des conditions des travailleurs est permanente, parce que si vous n’entretenez pas correctement vos employés, vous aurez formé des gens qui retourneront vers la concurrence ». Le président du Cnp-Bénin a également remercié le gouvernement pour la souplesse opérée dans les contrats de travail, qui amène désormais, selon ses dires, les entreprises non seulement à embaucher mais aussi à améliorer les conditions de travail.
A en croire Adidjatou Mathys, ministre du Travail et de la Fonction publique, la situation des agents territoriaux pour ce qui concerne la revalorisation sera en fonction des ressources dont disposent les communes. C’est dire que les débats vont se poursuivre sur différents autres chantiers, au cours de cette première session ordinaire de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives, pour le compte de l’année 2023.
« Le gouvernement a placé, au cœur des différentes réformes institutionnelles, économiques et sociales entreprises, celles visant à promouvoir le travail décent pour tous les travailleurs »,
assure le ministre Abdoulaye Bio Tchané. Plusieurs autres ministres du gouvernement ont pris part aux discussions, dont ceux des secteurs de la Justice, de la Santé et des différents ordres d’enseignement. Dans le rang des centrales syndicales, en dehors de la Cstb, sont représentées la Csa-Bénin et la Cosi-Bénin, et au titre du patronat, le Cnp-Bénin et la Coneb le sont.