La Nation Bénin...

Discrimination à l’égard des femmes: Mise à jour d’un outil pour les parlements

Société
La proportion de femmes au parlement, malgré des augmentations régulières, stagne autour de 26 % La proportion de femmes au parlement, malgré des augmentations régulières, stagne autour de 26 %

L'Union Interparlementaire et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme publient une nouvelle version du guide consacré à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et son protocole facultatif. Le document, destiné aux parlementaires, a pour but de les aider à traduire la Convention en actions concrètes. Il les encourage également à jouer un rôle de chef de file lorsqu'il s'agit de promouvoir les droits des femmes.

Par   Catherine Fiankan-Bokonga, Correspondante accréditée auprès de l’Office des Nations Unies à Genève (Suisse), le 03 juil. 2023 à 14h21 Durée 3 min.
#Discrimination
La discrimination sexiste à l'égard des femmes est très répandue dans le monde. Les données de l'Union Interparlementaire (Uip) montrent que la proportion de femmes au parlement, malgré des augmentations régulières, stagne autour de 26 %. Selon la Banque mondiale, les femmes et les filles ne détiennent que 77 % des droits reconnus par la loi aux hommes et aux garçons. D'après les calculs du Forum économique mondial, les femmes gagnent, au niveau mondial, environ 37 % de moins que les hommes à des postes similaires. Les progrès faits pour combler l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes sont extrêmement lents.

La Cedef

Plus de 40 ans après son adoption, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedef) reste un outil essentiel à la réalisation de l'égalité des sexes et à la protection des droits des femmes dans tous les domaines de la vie, de la famille et de la salle de classe aux conseils d'administration en passant par les postes de direction politiques.
C’est en 2003, que l’Uip et l’Onu publient un guide à l’intention des parlementaires pour favoriser une meilleure compréhension de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedef) et son Protocole facultatif.  La Convention, adoptée par les Nations Unies en 1979, est l’instrument le plus important relatif aux droits des femmes. Les pays qui l’ont ratifiée ont pu contrer les effets de la discrimination, dont la violence, la pauvreté et le manque de protection juridique, ainsi que le refus de reconnaître les droits en matière de succession, les droits de propriété et d’accès au crédit.
La seconde édition du guide donne une large place aux lignes directrices publiées par le Comité pour aider les États à traduire la Convention en mesures concrètes et s’attaquer à toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes et des filles fondées sur le genre. Le document s’appuie aussi sur l’action déployée par les parlements, ainsi que sur les apports de la société civile et des gouvernements. Il souligne la pertinence de la Convention dans tous les domaines d’activité des parlements, depuis l’élaboration des lois, l’allocation des budgets et le contrôle de l’action du gouvernement, jusqu’au rôle de leader et de modèle de chaque parlementaire dans la remise en cause des préjugés, des stéréotypes et des traditions patriarcales discriminatoires.
Le guide montre la manière dont les parlements peuvent utiliser la Convention comme cadre permettant de faire progresser l'égalité des sexes et les droits fondamentaux des femmes et des filles. Il présente le travail du Comité Cedef, organe de suivi composé de 23 experts, qui surveille la mise en œuvre de la Convention et les avancées réalisées par les pays, et qui répond aux plaintes.

Contextes difficiles

Dans des contextes difficiles tels que ceux qui résultent des conflits armés, de l'instabilité politique, des changements climatiques et des crises sanitaires, la Convention est particulièrement importante. Dans de telles situations, la criminalité et les violations des droits des femmes et des filles généralement s'intensifient. La violence peut être d’ordre sexuel, parfois utilisée comme tactique de guerre, ainsi que la traite des êtres humains et les mariages d'enfants ou les mariages forcés. Le guide décrit en détail les mesures que les parlements peuvent prendre pour lutter contre cette violence. Il recommande aux parlements de prévoir dans la législation nationale tous les actes de violence sexuelle, commis par des agresseurs étatiques et non étatiques, afin de garantir qu'ils soient érigés en crimes, fassent l'objet d'enquêtes, donnent lieu à des poursuites et soient punis.
Le guide insiste sur la façon dont les parlements peuvent être des acteurs du changement dans l'élimination de la discrimination. Ils peuvent notamment montrer l'exemple en devenant des institutions sensibles au genre. D’après le Secrétaire général de l’Union Interparlementaire, Martin Chungong, « les avancées en matière de droits des femmes et d'égalité des sexes sont sérieusement menacées par de multiples crises ». Le guide « rappellera que la mise en œuvre de la Convention doit être un effort de tous les instants »