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Entretien avec Ignace Don Métok: « Fènu comblera la longue attente des mélomanes »

Culture
Ignace Don Métok parle de son nouvel album Fènu, et partage son optimisme Ignace Don Métok parle de son nouvel album Fènu, et partage son optimisme

Longtemps attendu dans l’univers musical béninois, le nouvel opus d’Ignace Don Métok fait désormais le bonheur des mélomanes. Depuis le 10 juin 2023, l’album cartonne sur les ondes et dans les dancings-clubs. Dans cet entretien, l’ingénieur de son, artiste musicien, compositeur et chanteur, expose la substance du nouveau-né et affiche son optimisme quant au bon accueil dont bénéficiera l'album de 16 titres auprès du public. 

Par   Propos recueillis par Désiré G. TCHOKPONHOUE, le 14 juil. 2023 à 07h39 Durée 3 min.
#Don Metok
La Nation : Après l’album Hongan qui a connu un franc succès, pourquoi avoir attendu 10 ans pour en sortir un nouveau ? 

Ignace Don Métok : Nous avons attendu si longtemps, 10 ans, pour sortir cet album pour plusieurs raisons. D'abord, il faut signaler que j'ai l'habitude de prendre du temps, tout au moins cinq ans pour peaufiner mes œuvres avant de les sortir. Mais cette fois-ci, on a été confronté à d'autres difficultés qu'on n’avait pas vu venir. Je veux citer, entre autres, la Covid-19 qui a contraint mon équipe et moi  à tout arrêter pour attendre que les choses se calment. C'est ce que nous avons fait ; et je pense que c'est le moment idéal. Fènu est un album qui comblera, sans doute, la longue attente des mélomanes.

Que signifie « Fènu », le nom que vous avez donné à votre nouvel album ?

Fènu, le nom de l'album, signifie « merveille, grâce, don », et nous pensons que chacun a reçu un certain don qui fait sa personnalité, qui définit son identité ; qui fait de lui quelqu'un d’unique dans la société. Ce qui fait de nous des gens complémentaires les uns des autres.  Imaginez un peu que dans notre pays, nous soyons tous des maçons, ou tous les citoyens sont des enseignants par exemple.  Donc c'est ce Fènu, c'est-à-dire ce don qui nous différencie les uns des autres et  qui fait que nous avons une société où nous pouvons bénéficier des services les uns des autres. D’où j'en appelle au respect et à la protection de tout corps de métier. Chacun doit être fier de son travail. 

A écouter le nouvel album «Fènu », on se rend compte que vous avez fait aussi bien du Zinli, comme sur votre précédent album, que du Tchink, du Agbadja, et autres. Comment êtes-vous arrivé à vous mouler aussi aisément dans cette diversité de rythmes ?

Il faut dire que c'est un travail de longue date. Ma proximité avec ces rythmes date de très longtemps. Ce sont des rythmes qui ont bercé mon enfance. Et en tant qu’ambassadeur culturel, j’estime qu'il est de notre devoir de promouvoir notre riche patrimoine immatériel, de l’exporter à travers nos productions, pour mieux répondre au rendez-vous de la civilisation mondiale. 

Vous chantez le quotidien sur l’album. Mais les thèmes qui reviennent assez souvent sont la femme et l’amour. Est-ce un choix personnel ou une simple coïncidence ?

Disons que c'est un peu des deux. La femme et l'amour sont deux thèmes qui hantent notre quotidien et donc je pense qu'il est tout à fait normal qu'on s'en serve. 

Sur les 16 titres que comporte l’album, on n’a pas remarqué de collaboration ou de featuring. N’en avez-vous pas voulu? Ou vos propositions n’ont-elles pas eu de preneurs?
 
Disons que je n'ai pas jugé cela utile et je n’y ai pas pensé. Les feats sont une bonne chose, mais il ne faut pas en faire pour faire, surtout si le message qu'on veut passer n’en demande pas vraiment. Mais ça peut venir. 

On va faire un feed-back dans votre passé. Comment Ignace Don Métok est-il venu à la musique, après son passage dans les médias comme technicien ingénieur de son ?

Disons que la musique et moi, c'est une affaire de famille. J’ai côtoyé la musique depuis ma plus tendre enfance et donc les gènes étaient semés en moi depuis. Mais c'est devenu plus sérieux quand j'ai intégré le groupe les Sphinx de Gbégamey. Après avoir parcouru plusieurs groupes et gagné plusieurs trophées, j'ai eu l'opportunité de sortir mon premier album en 1996. C’est après cet album que je suis allé à Golfe Fm. 

Aujourd’hui, pourrait-on dire que vous vivez bien de votre art ?

Bien sûr que oui. Je n'ai jamais regretté de faire ce que je fais. La musique est un métier à part entière et quand on s'y met avec toute son énergie et sa foi, elle nous sourit. 
 
Vous venez de sortir l’album « Fènu », bien évidemment c’est la promotion qui doit être votre préoccupation actuelle. Mais à part ça, quels sont vos autres projets à court terme ?
 
Oui, vous l'avez dit, c’est la promotion. Nous avons  besoin de temps et de moyens pour assurer cette promotion. Et parlant de promotion, cela nécessite des rencontres, des voyages et donc beaucoup d’énergie.  Les projets à court ou long termes ne manquent pas. Mais pour l'heure, notre priorité c'est la promotion. 

En quelques mots, quel regard portez-vous sur l’industrie musicale béninoise ?

L’industrie musicale béninoise se porte bien. Puisque les acteurs sont libres de faire leur travail sans aucune pression ni contrainte. Et puis elle évolue avec les moyens dont elle dispose et je crois que cela est à saluer même si nous ambitionnons de faire bouger les choses toujours plus ; elle évolue avec les exigences du temps. 

En guise de conclusion, quel sera votre mot de la fin ?

Je voudrais pour finir remercier tous mes fans, et les lecteurs de votre quotidien. Vive la culture béninoise.