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Finance climatique en Afrique: Le secteur privé comme catalyseur de mobilisation des ressources

Economie

La Bad entend mobiliser un financement accru du secteur privé pour les projets d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique en Afrique. Le sujet sera au cœur des prochaines Assemblées annuelles du groupe prévues pour fin mai en Egypte.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 04 mai 2023 à 15h42 Durée 2 min.

La question d’une nouvelle architecture mondiale pour la mobilisation des ressources financières destinées aux investissements durables en Afrique sera discutée lors des prochaines Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement (Bad). Elles se dérouleront à Charm el-Cheikh en Egypte du 22 au 26 mai sur le thème « Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique ».
Au cours de ces assises qui couvrent à la fois la cinquante-huitième Assemblée annuelle de la Bad et la quarante-neuvième réunion du Fonds africain de développement (Fad), le guichet concessionnel du Groupe, il s’agira non seulement de tirer parti d’instruments de financement innovants pour attirer les investissements climatiques privés en Afrique, mais aussi de voir comment valoriser le riche capital naturel des pays africains pour financer la croissance verte en Afrique. La Bad entend démontrer que le financement du secteur privé peut servir de catalyseur pour combler le fossé entre les flux de financement d’une part, et les besoins liés au climat et les ambitions de croissance verte de l'Afrique d'autre part.
Le forum d’échanges mobilisera quelque 3 000 délégués gouvernementaux, membres de la société civile, de cercles de réflexion et du milieu universitaire, représentants du secteur privé et professionnels des médias.
Chef de file mondial en termes d’engagements pour la finance climatique, la Bad a augmenté progressivement le volume de ses approbations à la lutte contre les changements climatiques, pour atteindre 45 % du volume total de ses financements consacrés à la finance climatique en 2022 contre 9 % en 2016. Mieux, la part allouée au financement de l’adaptation climatique a atteint 63 % en 2022 contre 55 % en 2019.

25 milliards de dollars

Le Cadre stratégique 2021-2030 de la Bad sur le changement climatique et la croissance verte «Faire entendre la voix de l’Afrique» vise notamment à guider la Banque à réaliser l’alignement complet de ses nouvelles opérations sur les éléments constitutifs de l’atténuation, de l’adaptation, du financement, de l’élaboration de stratégies nationales, des rapports et des activités internes d’ici décembre 2025. Pour ce faire, la Bad a lancé, en partenariat avec le Centre mondial sur l’adaptation (Gca), le Programme pour l’accélération de l’adaptation en Afrique (Paaa) pour doubler le financement de l’adaptation en Afrique à l’horizon 2025, passant de 12,5 milliards de dollars à 25 milliards de dollars afin d’intensifier et accélérer les actions dans ce sens à travers l’Afrique. Jusque-là, la majorité des financements climatiques de la Banque proviennent des guichets de financement Bad et Fad, de fonds climatiques externes pour lesquels elle est une entité d’exécution, et de fonds fiduciaires internes hébergés à la Banque.
Pour relever le défi de l’augmentation du financement climatique, la Banque pense augmenter la proportion du volume de mobilisation de financement climatique en Afrique à hauteur de 10 % à l’horizon 2030 contre 3 % en 2018, en misant notamment sur le secteur privé. A travers l’Alliance financière africaine sur le changement climatique (Afac), elle entend sensibiliser à l’Accord de Paris et à la nécessité de s’éloigner des investissements à énergie fossile et des investissements sujets aux risques liés au climat et encourager l’ensemble du secteur financier africain à investir dans des actifs à faible émission de carbone et résilients au changement climatique. La Bad plaide aussi pour un renforcement du rôle des banques multilatérales de développement.