La Nation Bénin...
En
juillet dernier, le marché interbancaire de l'Uemoa a été marqué par une hausse
des volumes échangés et une baisse du coût des crédits pour les entreprises et
les ménages.
Le
marché interbancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa)
a affiché une dynamique notable au cours du mois de juillet dernier.
En effet, le volume moyen hebdomadaire des opérations sur le marché interbancaire a atteint 828,6 milliards F Cfa en juillet, enregistrant une hausse de 11,9 % par rapport au mois de juin 2024 où il était de 740,5 milliards F Cfa, d’après le Bulletin mensuel des statistiques - juillet 2024 de la Bceao. Cette augmentation des échanges entre les banques reflète un besoin croissant de liquidité à court terme, certainement en raison de l’ajustement des portefeuilles face aux conditions de marché et aux exigences réglementaires.
Le
refinancement accordé par la Bceao aux banques a atteint 8 662,5 milliards F
Cfa, soit une augmentation de 0,4 % par rapport au mois précédent. Cette légère
hausse témoigne de l’effort de la Bceao pour soutenir la liquidité des banques
tout en maintenant un contrôle strict des conditions monétaires. Le taux moyen
pondéré des adjudications hebdomadaires de liquidité est resté stable à 5,50 %,
indiquant que la Bceao a choisi de ne pas accentuer les tensions monétaires,
malgré les pressions inflationnistes.
Le
taux d’intérêt moyen sur le compartiment à une semaine, qui constitue un
baromètre clé pour les conditions de financement à court terme dans l’Union,
est ressorti à 6,13 % en juillet contre 6,10 % un mois plus tôt, indique le
bulletin. Cette légère augmentation, quoique modeste, reflète une certaine
tension sur la liquidité bancaire dans un contexte de durcissement des
conditions monétaires, les banques étant prêtes à payer davantage pour accéder
à des fonds à court terme.
En parallèle, l’enquête sur les conditions de banque révèle un léger repli des taux d’intérêt débiteurs des banques en juillet par rapport au mois précédent. Hors charges et taxes, le taux débiteur dans l’Union est ressorti à 7,13 % en juillet contre 7,15 % le mois précédent, soit une diminution de 2 points de base, selon la Bceao. Le coût des crédits pour les entreprises et les ménages a ainsi connu une baisse marginale, montrant que les banques cherchent à maintenir l’accessibilité du crédit malgré des conditions de liquidité plus strictes.
Quant
aux taux créditeurs des dépôts à terme, ils sont restés quasi-stables à 5,36 %,
soulignant une certaine stabilité dans la rémunération de l’épargne.
Par
ailleurs, le taux d’inflation en glissement annuel est resté stable à 4,4 % en
juillet, en raison d’une décélération des prix des produits alimentaires,
compensant une légère hausse des prix du logement. Cette maîtrise de
l’inflation est cruciale pour maintenir la stabilité économique et éviter des
ajustements monétaires plus sévères qui pourraient peser sur la croissance qui
devrait se situer à 7,0 % en 2024, selon les dernières prévisions.
Pour
rappel, la Bceao maintient une politique monétaire rigoureuse, incitant les
banques à une gestion plus prudente de leurs ressources. L’institut monétaire a
procédé depuis quelques mois au relèvement de ses taux directeurs par la Bceao,
une mesure destinée à contenir l’inflation et à stabiliser la monnaie régionale
face aux fluctuations des devises internationales■