L’évolution anarchique de la plupart des villes béninoises sera bientôt un mauvais souvenir pour les citoyens. Un code sur l’urbanisme sera bientôt voté par la Représentation nationale. L’urbanisme étant connu comme l’« ensemble des sciences, des techniques et des arts relatifs à l'organisation et à l'aménagement des espaces urbains, en vue d'assurer le bien-être de l'homme et d'améliorer les rapports sociaux en préservant l'environnement ». Le projet de loi a été adopté en Conseil des ministres hier pour être transmis aux députés qui se chargeront, conformément à leurs prérogatives, de le voter. En réalité, il s’agit d’une initiative visant à mettre en cohérence les textes qui ont existé jusque-là dans le secteur en les fondant dans un document unique qui régira désormais les diverses matières relevant de l’urbanisme. Cette décision se justifie par le constat selon lequel l’insuffisance des instruments juridiques relatifs au secteur, d’une part, et l’obsolescence des outils existants, d’autre part, freinent les efforts de développement de villes durables et affectent la gestion des infrastructures et équipements publics.
Nécessaire action
De toutes les manières, il était évident que la situation en matière d’urbanisme allait de mal en pis, avec par exemple l’étalement urbain des agglomérations qui engendre la prolifération des zones périurbaines faiblement équipées et viabilisées ; ce qui a pour corollaire, des constructions en zones impropres à l’habitat. Il résulte de ces occupations non contrôlées de l’espace urbain et périurbain, un état de fait préjudiciable à la sauvegarde ainsi qu’à la protection de l’environnement. Il expose les citadins aux risques et conséquences de catastrophes naturelles dus aux changements climatiques. Le Bénin ayant enclenché sa modernisation dans tous les domaines, le contexte politique, administratif et institutionnel a beaucoup évolué, notamment avec l’adoption du code foncier et domanial de même que de lois spécifiques à l’aménagement du territoire, aux changements climatiques, à la protection, l’aménagement et la mise en valeur de la zone du Littoral. Le code de l’urbanisme apparaît dès lors comme un chaînon manquant que le gouvernement veut raccorder par cette initiative pour parachever l’œuvre. Grâce à cet outil, les Béninois seront épargnés des scènes regrettables et pourtant évitables auxquelles on a eu droit par le passé : la libération des zones inondables, des réserves administratives, l’impossibilité de trouver des espaces suffisants pour des infrastructures modernes et d’envergure, des casses de bâtiments se trouvant dans les emprises de grands projets d’infrastructures routières et autres.
Il faut dire que depuis l’avènement du régime de la Rupture, des avancées notables ont été relevées dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. Mais des besoins pressants demeurent en matière d’amélioration du cadre de vie et des conditions de mobilité et de circulation des populations. Il en est de même de la persistance des inondations et de la pollution dans les principales villes. Ce qui explique l’intérêt et la nécessité de poursuivre et de renforcer l’existant en allant vers le vote du code sur l’urbanisme.