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Quatre réformes majeures menées dans l'enseignement supérieur

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Des actions pour des universités qui forment pour l’emploi Des actions pour des universités qui forment pour l’emploi

A travers quatre principales réformes, le gouvernement a amorcé des changements dans le sous-secteur de l’Enseignement supérieur. La finalité étant de créer un cadre sain du savoir et former des apprenants aptes à s’affirmer sur le marché de l’emploi. 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 04 juil. 2023 à 02h34 Durée 3 min.
#An 2 du gouvernement Talon 2
Le sous-secteur de l’Enseignement supérieur est en pleine métamorphose. A la base de ces changements, quatre réformes majeures conduites par le gouvernement. Il s’agit de la désignation des recteurs des universités publiques, de la mise en place d’un conseil d’administration des universités, de l’installation d’un organe de contrôle des pratiques académiques et de la professionnalisation de l’enseignement. 
Loin de la politisation des universités avec les élections rectorales et décanales, le gouvernement a fait, depuis le mois d’octobre 2021, l’option de la désignation des dirigeants des entités universitaires. Ces derniers sont désormais choisis au terme d’un processus qui comprend, entre autres, l’appel à candidatures, la présélection par un comité interministériel, etc. Cette nouvelle expérience est bien accueillie par les enseignants et autres acteurs des universités. Les résultats, après deux ans de mise en œuvre, se laissent également constater. Selon les acteurs, il y a une nette amélioration de la gouvernance dans les universités avec un respect rigoureux du calendrier académique, un contrôle continu de la qualité de la formation, une gestion plus efficiente des ressources, une dépolitisation des universités, etc. 
A cette réforme, s’ajoute l’instauration des conseils d’administration au niveau des différentes universités publiques. « Ce conseil est un organe de régulation de tout ce que nous faisons. Il nous apporte énormément de soutien et est en interaction permanente avec nous, discute avec nous et permet de nous évaluer par rapport à nos prévisions et par rapport aux directives de développement du pays », estime le professeur Bertrand Sogbossi Boko, recteur de l’Université de Parakou. Il est soutenu par son collègue de l’Université d’Abomey-Calavi. Pour le professeur Félicien Avlessi, « ce conseil ne se comporte pas comme un gendarme derrière le recteur. Au contraire, c’est pour nous appuyer dans le développement de nos activités ». 
Rogatien Tossou, directeur de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, se veut plus concret, pour sa part, sur les résultats de ces deux actions du gouvernement. Il évoque pour cela des chiffres récents. « Le taux de fonction dans les Plans de travail annuels de 2022 et 2023 est passé à moins de 40 % conformément aux normes de l’Uemoa qui le fixe à 35 %. Or, avant l’installation du conseil d’administration, ce taux était de 60 % et même plus », soutient-il. 
De la même manière, il est amorcé une plus grande professionnalisation des enseignements. Dans ce sens, les curricula sont revus pour y intégrer une forte dose de pratique afin que les apprenants soient plus aptes sur le marché de l’emploi.

Suivi 

L’autre acte fort dans la métamorphose des universités, c’est l’installation de la Délégation au contrôle et à l’éthique dans l’Enseignement supérieur. Cette nouvelle instance est dotée de tous les moyens utiles pour la réussite de sa mission qui est de veiller au respect par les enseignants et les chercheurs, des obligations professionnelles et de la déontologie liée à leur statut dans les entités de formation et de recherche publiques et privées. Cette structure est mise en place à la présidence de la République pour veiller au respect de la déontologie en matière d’éducation dans les établissements et garantir le respect de la déontologie et l’éthique dans l’exercice de la profession d’enseignant du supérieur. Selon le décret n°2022-149 du 2 mars 2022 portant attributions, organisation et fonctionnement de l’Organe national de contrôle et d’éthique dans l’Enseignement supérieur, cette structure qui constitue une des actions prévues par le Programme d’action du gouvernement (Pag 2) pour la poursuite de la restructuration du système éducatif béninois, assure l’évaluation de la qualité des enseignements, contribue à l’évaluation des activités pédagogiques et scientifiques à tous les niveaux et veille à l’actualisation des curricula de formation, des techniques et méthodes d’enseignement et de formation par des missions d’expertise.
Les prérogatives du nouvel organe s’étendent aussi à la gouvernance administrative du personnel enseignant. En effet, il supervise la conception, la gestion et le contrôle du Fichier national des aspirants à l’Enseignement supérieur.