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Régulation des médias: Une mission guinéenne à l’école de la Haac

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En quête de modèle inspirant pour une régulation durable, dans le secteur des médias, une délégation de l’organe législatif du Conseil national de la transition en Guinée, est à Cotonou. Après plusieurs institutions de la République, elle a rencontré, ce mardi 9 mai, les conseillers de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) afin d’apprendre de  l’expérience de l’institution.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 10 mai 2023 à 07h32 Durée 2 min.

Le fonctionnement de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) continue de fasciner des pays africains qui n’hésitent pas à se rendre à Cotonou pour s’inspirer du modèle béninois. Pour un énième partage d’expériences, l’institution de régulation des médias a reçu, ce mardi, une délégation de la Commission Constitution et Lois organiques de l’organe législatif du Conseil national de la transition en Guinée.
La mission guinéenne est à Cotonou pour s’inspirer des meilleures pratiques du Bénin en matière de régulation des médias traditionnels et des nouveaux médias, afin de les adapter au contexte guinéen. Pendant plus de deux heures de présentation, d’explications, de questions-réponses, Rémi Prosper Moretti, président de la Haac, les conseillers ainsi que les cadres de l’institution ont partagé les mécanismes, les outils et les actions de régulation, depuis 30 ans, avec leurs hôtes.
Mohamed Aly Thiam, chef de la mission, et les membres de sa délégation sont satisfaits des échanges. « Le contenu est varié dans la mesure où nous sommes allés au-delà des attributions et compétences de la Haac pour donner des domaines juridique, sociologique, historique, pour expliquer et comprendre les mécanismes par lesquels le Bénin est arrivé à une phrase que j’ai bien aimée, à savoir, ‘‘qu’il faut tout faire pour qu’il y n’ait pas un obstacle infranchissable’’.
Je crois que cet esprit-là est celui que nous allons rapporter dans notre pays pour dire que la tension ne doit pas consister à bloquer le progrès mais plutôt faire en sorte que quelle que soit la dimension du pas, qu’on puisse avancer, qu’on ne stagne pas et qu’on ne recule pas », confie-t-il à la presse.
Si la délégation guinéenne a posé ses valises au Bénin, c’est bien parce que les autorités de la transition ont identifié la Haac comme un modèle susceptible de répondre à leurs attentes et à celles des professionnels des médias et des populations du pays en termes de régulation des médias.
« Nous sommes en transition et nous voulons que cela soit la dernière transition. Nous voulons la mener avec succès mais ce n’est pas l’organe de transition qui peut réaliser cet objectif. L’organe doit travailler pour les populations, pour arriver à l’acceptation des nouvelles règles qui vont constituer la Constitution, mais on ne doit plus s’enfermer pour le faire. On l’a fait à plusieurs reprises par le passé, ça n’a pas marché parce que les populations ne se sont pas approprié le contenu de nos lois. Maintenant, ce que nous voulons, c’est que nous allions plus en profondeur. Il y a eu des expériences ailleurs, par exemple au Bénin, que nous avons connues et desquelles nous avons voulu nous inspirer pour traduire dans des formules législatives des aspirations, des opinions, des rêves de nos populations. Voilà pourquoi nous sommes venus nous inspirer de l’expérience juridictionnelle et parlementaire du Bénin », explique Mohamed Aly Thiam, président de la Commission Constitution et Lois organiques de l’organe législatif de la transition guinéenne.
La mission est repartie avec plusieurs documents dont le Code de l’information et de la communication. Avant la Haac, la mission guinéenne était à l’Assemblée nationale, à la Cour suprême et à la Cour constitutionnelle pour le même exercice.