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Résultats des examens scolaires 2023; Les parents invités à la douceur envers les candidats malheureux

Société
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La première délibération de l’examen du baccalauréat aura lieu, ce mercredi 12 juillet. Au sujet du Brevet d’études du premier cycle (Bepc, session de juin 2023), chaque candidat est déjà fixé sur son sort, depuis samedi 8 juillet dernier. 69,21 % de réussite sur le plan national, qui pourtant a laissé des cœurs abattus. La mort dans l’âme, les parents apportent aux candidats non admissibles leur soutien afin de les amener à mieux supporter leur échec.

Par   Naurice ADAGBE (Stag.), le 12 juil. 2023 à 10h06 Durée 3 min.
#résultats
Selon les statistiques publiées par le ministère des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle, 83 755 candidats sont déclarés admissibles au Brevet d’études du premier cycle (Bepc, session de juin 2023) sur 121 827 présentés. Cela voudrait dire que sur le plan national, 38 072 élèves n’ont pas pu tirer leur épingle du jeu. 
L’échec, dit-on, n’est pas une fin en soi ; le plus important est d’avoir du courage. Des parents, l’ayant compris, ont su pleinement accompagner leurs enfants en situation.
Pour Jacob Kpado, père de Esther K., candidate non admissible au Bepc, les candidats qui ont échoué méritent qu’on les soutienne. « Inconsolable, elle pleurait à chaudes larmes. Alors, nous avons essayé de la calmer. Avec des conseils accompagnés des histoires de la vie, elle a retrouvé le moral. Contrairement à mes habitudes, je ne l’ai pas grondée, parce que le vin est tiré et il n’est plus question de l’assommer d’injures et de coups », indique-t-il. 
Face à l’échec de sa fille, Jacob partage une grande leçon avec les autres parents : 
« Les enfants sont encore très jeunes, avec des pensées infantiles. Donc, il faut savoir les aborder dans cette période, car sous le choc de la douleur, ils sont capables de commettre l’irréparable ».
Ces tragédies se passent partout dans le monde. Plus récemment en Guinée, au lendemain de la proclamation des résultats du Bepc, Kilibo Béavogui, un candidat non admissible, s’est donné la mort par pendaison, nous apprend Guinée114.com, un site d’information guinéenne. 
Raison pour laquelle, les parents de Loïc Agossou, 16 ans, l’ont suivi de près, après son mauvais résultat au Bepc, car il avait l’habitude de commettre des actes irrémédiables. A défaut de tenter le diable, Aurès Kafoui, un autre candidat malheureux, a d’abord fui la maison, au risque de subir les représailles de son oncle. Aurès serait averti dès la délibération par celui-ci de ramener un bon résultat. Plus de peur que de mal, le pire qu’il craignait en prenant la tangente s’est plutôt adouci. « Mon tuteur ne m’a plus frappé », explique-t-il, d’un air abattu.

Conséquences des violences
 
Parlant des conséquences physiques et psychologiques que peuvent engendrer les comportements agressifs et violents de certains parents à l’endroit des enfants qui échouent à leurs examens, Kouassi Comlan, psychologue clinicien, indique que « ces genres de comportements peuvent avoir de graves répercussions sur le bien-être émotionnel et le développement psycho-affectif de l’enfant. Ils peuvent porter atteinte à ses besoins fondamentaux (estime de soi, amour, appartenance sociale, sécurité, équilibre physiologique…). 
Les conséquences néfastes sur le développement cognitif et comportemental ne sont pas non plus à négliger. « Cela peut le plonger dans la dépression, parfois dans l’automutilation avec des tentatives de suicide », 
avertit Kouassi Comlan. Il ajoute que les parents doivent plutôt guider l’enfant dans chaque situation de sa vie et lui apprendre comment gérer les échecs. 
Le psychologue clinicien en profite pour lancer un appel aux candidats au Bac qui, actuellement, sont dans l’attente des résultats. « Certes, l’attente des résultats peut être source d’anxiété, de frustration et de découragement, mais il est important qu’ils (ndlr : les candidats) reconnaissent les émotions négatives qui les traversent en ce moment. Je les invite donc à s’investir dans les activités qui leur font plaisir et à bien manger. Qu’ils sachent aussi que l’examen n’est pas une fin en soi. Quel que soit le résultat, ils auront à apprendre quelque chose et à progresser dans la vie ».