« La Cena est une institution qui a pris une importance majeure dans notre pays, puisque c’est elle qui est la cheville ouvrière dans la mise en œuvre d’une activité importante de notre démocratie : les élections », a déclaré Cossi Dorothé Sossa, président de la Cour constitutionnelle. Face à l’équipe que dirige Sacca Lafia, président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), il fait remarquer qu’il est d'usage, quand un nouveau chef d’une institution de la République est nommé, qu’il aille à la rencontre des autres responsables qui participent au niveau national à la gestion de la République. Au-delà d’une simple visite de courtoisie, les deux institutions ont passé en revue les activités nécessitant leur collaboration dans l’intérêt de la nation. « Au niveau de la Cour constitutionnelle, nous avons à vous accompagner en ce qui concerne les consultations nationales.
Donc, il est important qu’avant qu’on n'arrive aux grandes joutes électorales, qu’on puisse apprendre à se connaître, que nous puissions nous découvrir», a indiqué le président de la Cour constitutionnelle. Du côté de la Cena, le président Sacca Lafia fait observer, sur un ton humoristique, que l’institution a été démembrée par la Cour constitutionnelle, faisant allusion au départ de l’un de ses membres pour la Haute juridiction. « C’est toujours pour la République…», réplique avec sourire son hôte. Le président de la Cena a indiqué qu’il faudrait pourvoir au remplacement de ce membre, et relève que la procédure devrait être enclenchée par le ministre de la Justice, puisqu’il s’agit de choisir un magistrat, et que si cette situation est vite réglée, le nouveau membre aura le temps de s’acclimater avant les élections générales de 2026. « Vous êtes une très grande institution et notre partenaire pour juger de la qualité du travail que nous faisons. Avec vos prédécesseurs, nous avons travaillé de façon harmonieuse pour conduire à bon port deux élections à savoir une élection professionnelle de la Chambre des métiers de l’artisanat et les élections législatives de janvier 2023. Globalement, tout s’est bien passé et vous avez comme toujours dit le droit. Cela a permis de ramener le calme dans le pays », a expliqué Sacca Lafia. Il confie que les activités sont en stand-by et qu’actuellement, l’institution est en train de ranger tous les outils ayant servi dans le cadre du déroulement des élections de janvier dernier afin de les préparer pour les prochaines joutes électorales, qui se tiendront en janvier 2026 pour les législatives et municipales, en mars 2026 pour la présidentielle. « Nous avons foi que comme la dernière fois, vous nous accompagnerez pour le bien du pays, pour la démocratie dans notre pays, pour la tranquillité et la paix dont a besoin notre pays, notre peuple pour son développement», a signifié le président Sacca Lafia. Le président Cossi Dorothé Sossa rassure de la disponibilité de la Haute juridiction à accompagner la Cena dans le cadre de l’organisation des prochaines joutes tant à la phase préparatoire que dans le feu de l’action.
A l’endroit de son hôte, Sacca Lafia souligne également que la Cena a subi, depuis son institution, des transformations dans le temps. D’une Cena ad hoc en 1995, le pays est passé à une Cena permanente en 2014. Et a subi une nouvelle transformation avec la mise en place en son sein d’un Conseil électoral et d’une Direction générale des élections (bras technique de l’institution). « C’est pour la première fois que l’institution a cette structure à deux niveaux », relève le président de la Cena, qui annonce aussi que l’institution devra changer de locaux, et le gouvernement a promis un nouveau siège dans ce sens.