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22e édition de la fête des vodoun: Le dignitaire haïtien Erol Josué et une forte délégation à Cotonou

Culture
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 09 janv. 2017 à 05h54

Ambiance de fête et de joie digne de deux peuples qui se rencontrent, des frères partageant la même culture et la tradition qui se retrouvent… Ce sont là, autant de moments euphoriques vécus, dans la nuit du samedi 7 janvier à l’aéroport de Cadjèhoun avec l’arrivée à Cotonou du grand dignitaire haïtien Erol Josué à la tête d’une forte délégation. La visite s’inscrit dans le cadre du programme «Rencontres d’ici et d’ailleurs» de Laboratorio arts contemporains.

Lylly Houngnihin, directrice Bénin de Laboratorio arts contemporains et Sylvana Moï Virchaux, fondatrice de ladite structure avaient annoncé il y a quelques mois à Cotonou, dévoilant le calendrier de la saison culturelle 2016-2017, l’arrivée à Cotonou en janvier 2017, (surtout à l’occasion de la fête du 10 janvier) du dignitaire haïtien Erol Josué et d’une forte délégation. Depuis la nuit du samedi 7 janvier dernier, c’est chose faite. Ladite délégation a effectivement atterri à Cotonou et accueillie à sa descente d’avion avec les honneurs dignes du rang et du prestige de ses membres. L’accueil réservé par les responsables de Laboratorio arts contemporains reste impeccable. La réaction des hôtes est venue en rajouter à l’ambiance de fête et à la chaleur que partagent les peuples Béninois et Haïtiens. Et c’est Erol Josué, chef de délégation, qui en sera l’acteur principal. Comme s’il avait participé antérieurement à une chorégraphie avec les danseurs du ballet venus lui souhaiter «Welcome» sur la terre de ses aïeux, ce haut dignitaire du culte vodoun en Haïti, qui a eu la chance de faire parler de lui sur plusieurs continents, s’est spontanément jeté dans l’eau. Impossible pour lui de résister à l’appel des gongs et au son des tambours. Une sorte d’attirance qui aura laissé plus d’un pantois, surtout lorsqu’il se décide à danser, rythmant au même titre que les chorégraphes béninois et amorçant comme eux les mêmes pas de danse. 

« C’est la preuve que Bénin et Haïti font vraiment un et partagent tout », lance dans la foulée un spectateur. Et pour Erol Josué lui-même, « C’est dans le sang ». Cette petite fête culturelle improvisée deviendra au bout de quelques minutes une attraction. « Je ne pouvais pas me retenir. Pour moi, revenir chez moi c’est une histoire. Je suis tombé dans les tambours, le langage des corps, la danse, le son… C’est universel et je ne pouvais que m’y soustraire». Au-delà de cette irrésistible envie, ce grand prêtre du culte vodoun dans son pays raconte aussi l’émotion qui l’a envahi une fois les pieds sur le sol béninois. « Lorsque j’ai foulé le sol béninois, j’ai senti cette chaleur, cette mère, ce pays, cet univers qui me rattrape dans ses mains et qui me dit bienvenue chez toi et c’est beaucoup d’émotions, de joie et de tiraillement que j’ai vécu ». La quarantaine, Erol Josué dont le calendrier à Cotonou est très chargé, vivra également le 10 janvier prochain la célébration de la fête nationale des religions endogènes. « Ma génération et celles d’avant moi ont porté tout le temps dans les gênes cette mémoire de nos ancêtres capturés et déportés dans le nouveau monde… Je suis là pour explorer, écouter, entendre, questionner, comprendre, découvrir, accepter, entendre les expériences des autres, les grands et les petits », explique-t-il.