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Photographies « Sur les traces de la reine Tassi Hangbé »: Bernard Brisé ressuscite une grande “oubliée” de l’histoire

Culture
Photographies « Sur les traces de la reine Tassi Hangbé »:  Bernard Brisé ressuscite une grande “oubliée” de l’histoire Photographies « Sur les traces de la reine Tassi Hangbé »: Bernard Brisé ressuscite une grande “oubliée” de l’histoire

La reine Tassi Hangbé, sœur jumelle du roi Akaba est une grande oubliée de l’histoire de la royauté du Dahomey. Son règne, peu ou pas connu et son histoire sont au cœur de l’exposition que présente Bernard Brisé à travers une série de photographies à la galerie Zato by interluxe de Cotonou, à partir du 27 janvier. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 23 janv. 2024 à 02h51 Durée 3 min.
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Bernard Brisé a réalisé sa série d’images sur la reine Tassi Hangbé à l’occasion d’une résidence de création artistique menée avec la galerie Zato by interluxe de Cotonou en mars et avril derniers. L’exposition à découvrir à partir du 27 janvier présente des clichés sur lesquels le photographe joue avec la notion de travestissement. Des hommes déguisés en reines, des femmes déguisées en rois. Cette option de Bernard Brisé « fait référence à l’histoire de l’unique régente du Dahomey.… dans un décorum oscillant entre tradition et modernité ». Cette série aborde de façon allégorique les questions du genre, de l’égalité des sexes et du rapport au pouvoir. « Elle témoigne aussi de la situation des femmes dans nos sociétés contemporaines, longtemps placées sous l’autorité d’un père, d’un mari ou réduite à une image stéréotypée dans le domaine familial et/ou professionnel », renseigne la galerie en marge de l’exposition dont le vernissage est prévu pour le 27 janvier prochain.

Sujet plus que d’actualité, la prise ou l’exercice du pouvoir par les femmes reste un mal contemporain à guérir, une plaie des temps actuels que le photographe tente de guérir à travers son objectif. Pour la reine Tassi Hangbé, la reine oubliée comme on la surnomme, c’est une nouvelle vie qui s’annonce, le temps que dure cette exposition. Elle est appelée à vivre à nouveau, partageant son histoire avec le public. Une histoire qui, on le sait, a du mal à survivre au temps. Tassi Hangbé fut l’unique reine du royaume du Dahomey. Suite à la mort brutale de son frère, le roi Akaba, avant une bataille importante contre le royaume d’Oyo, elle prit sa place et se travestit en homme afin de ne pas affecter le moral des soldats et cacher ainsi le décès du roi Akaba. Elle remporta la bataille et révéla quelques jours après sa véritable identité. Elle régna en tant que reine de 1708 à 1711. Peu de choses sont connues sur elle jusqu’à un passé récent avec de nombreux efforts de réhabilitation de son histoire et de son règne. L’exposition de Bernard Brisé, pourrait-on dire, participe également de cette action. Né le 25 novembre 1966 à Lormont (Gironde), et titulaire d’un diplôme de l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux depuis 1989, il revendique plus d’une vingtaine d’expositions à travers le monde. « Je m’intéresse depuis de nombreuses années à deux notions, à mes yeux, essentielles et incontournables dans l’usage du médium photographique : le rapport à l’identité et à l’espace/temps », écrit-il au sujet de son œuvre. Partant du constat qu’il n’existe pas d’objectivité photographique, « je fais de cette relation ambiguë avec la réalité, l’objet principal de l’ensemble de mes recherches », révèle-t-il. L’exposition prend fin le 24 février prochain.