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Structuration de la restitution des biens culturels au Bénin: Un programme de recherche scientifique lancé à Porto-Novo

Culture
Un programme pour contribuer à la mise en place d’un cadre théorique et opérationnel d’analyse des processus sociaux et juridico-politiques qui structurent la restitution des biens culturels Un programme pour contribuer à la mise en place d’un cadre théorique et opérationnel d’analyse des processus sociaux et juridico-politiques qui structurent la restitution des biens culturels

Un programme de recherche scientifique baptisé : « Restitution des biens culturels au Bénin : entre politiques publiques et enjeux patrimoniaux» a été officiellement lancé, ce mercredi, à Porto-Novo, par l’Ecole du patrimoine africain (Epa). Il bénéficie, pour sa phase de démarrage, de l’appui technique et financier de l’Ambassade de France près le Bénin. 

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 19 janv. 2024 à 05h25 Durée 4 min.
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Contribuer à la mise en place d’un cadre théorique et opérationnel d’analyse des processus sociaux et juridico-politiques qui structurent la restitution des biens culturels, leur patrimonialisation et leur place dans les nouveaux paradigmes de coopération au développement. C’est l’ambition du programme de recherche scientifique baptisé « Restitution des biens culturels au Bénin: entre politiques publiques et enjeux patrimoniaux » officiellement lancé, ce mercredi, à Porto-Novo. Il est mis en œuvre par l’Ecole du patrimoine africain (Epa) en partenariat avec le Laboratoire d’analyses et de recherche Religions, Espaces et Développement (Larred) et le Laboratoire anthropologie, archéologie, biologie (Laab). Le programme est à la phase de démarrage. Il bénéficie à cet effet de l’appui technique et financier de l’Ambassade de France près le Bénin. Le programme est logé au sein de l’Epa à Porto-Novo. Il est ouvert aux étudiants, doctorants, enseignants-chercheurs, chercheurs, professionnels du patrimoine culturel et bien d’autres acteurs impliqués dans le processus de restitution des biens culturels y compris des sachants nationaux et internationaux. Le programme s’articule autour de diverses composantes notamment des études thématiques, des recherches académiques, des rencontres scientifiques, la vulgarisation/capitalisation des acquis scientifiques et la médiation sociale. La cérémonie de lancement officiel a mobilisé ce mercredi plusieurs acteurs du monde du patrimoine culturel tant au Bénin qu’ailleurs.

Pour Dr Franck Ogou, directeur de l’Epa, ce nouveau programme devrait être inventé s’il n’était pas initié. Il vient combler un grand vide qui s’est révélé au lendemain de la restitution, en novembre 2021, par la France de 26 œuvres culturelles béninoises pillées au Dahomey pendant la colonisation. Nombre de pays d’Afrique se sont réveillés et ont commencé à réclamer la restitution de leurs biens culturels aussi détenus à l’étranger. Ils ont tous voulu s'inspirer de l’expérience réussie béninoise en matière de restitution de biens culturels. En tant que modèle dans le domaine, le Bénin se doit de théoriser, documenter, vulgariser et partager ses acquis avec les autres pays d’Afrique et même du monde s’intéressant à la question. Cette dissémination des bonnes pratiques va aider les autres pays à bien affiner leurs demandes de restitution de leurs biens culturels. 

Un vide comblé

Ce nouveau programme de recherche scientifique va contribuer à remédier à l’insuffisance au Bénin de documents techniques de référence dans le cadre de la restitution des biens culturels, se réjouit Dr Franck Ogou. Il est prévu l’appui aux étudiants en formation de master et de doctorat en lien avec les objectifs du programme. Le directeur de l’Epa pense qu’il est urgent pour le Bénin de se positionner et de constituer des pôles de chercheurs scientifiques en Afrique et dans le monde en matière de restitution de biens culturels.

Lionel Briand, représentant l’Ambassade de France près le Bénin, relève que ce programme est le prolongement du travail de restitution par son pays des 26 œuvres culturelles béninoises. Raison pour laquelle sa représentation diplomatique n’a pas hésité un instant pour appuyer techniquement et financièrement ce programme de recherche scientifique à l’Epa. Lequel programme, estime Lionel Briand, peut être utile au Bénin, en Afrique, pour la France et les autres pays du monde notamment européens.

Jean-Luc Martinez, archéologue et historien de l’Art français, ambassadeur thématique chargé de la coopération internationale dans le domaine du patrimoine, insistera, pour sa part, sur l’importance du droit, des Tic et de la création d’un public averti en matière de patrimoine et de la restitution puis de la circulation des biens culturels. Jean-Luc Martinez a mis l’accent sur ces défis pour l’atteinte des objectifs du programme.