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Analyse globale de la vulnérabilité et de la sécurité alimentaire: 9,6 % de Béninois en insécurité alimentaire en 2017

Economie
Par   Bruno SEWADE, le 16 mai 2018 à 06h04

L’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (Insae) a rendu public, ce mardi 15 mai à Cotonou, le rapport de l’Analyse globale de la vulnérabilité et de la sécurité alimentaire au Bénin (Agvsa 2017). Cette étude dont le financement est assuré par le Programme alimentaire mondial (Pam) et qui a été présentée au cours d’un atelier de dissémination montre que 9,6 % de Béninois sont en insécurité alimentaire en 2017.

Mettre en place une approche multisectorielle pour lutter contre l’insécurité alimentaire en développant la production locale et l’accessibilité ; la nutrition et renforcer la résilience dans les zones vulnérables. C’est la principale recommandation du rapport de l’Analyse globale de la vulnérabilité et de la sécurité alimentaire 2017 (Agvsa 2017) qui a été présenté hier, par l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (Insae).
En effet, l’Agvsa est une enquête qui vise à mettre à jour les informations sur la sécurité alimentaire et de mieux comprendre l’impact des chocs récents, que ce soit d’ordre climatique, économique ou autre, sur la consommation alimentaire des ménages ainsi que sur leurs stratégies. Elle fait suite à l'enquête dont le rapport a été présenté en 2013, et a porté sur 15 000 ménages du Bénin répartis dans 745 villages et quartiers de villes.
La réalisation de cette étude, selon la directrice générale par intérim de l’Insae Armelle Ahamidé Meangoua, a permis de fournir des informations détaillées sur le nombre de ménages en insécurité alimentaire au Bénin, leurs caractéristiques et les causes de cette insécurité alimentaire. Les résultats de cette enquête qui s’est déroulée de juillet à août 2017, montrent que des efforts restent à faire pour l’atteinte de l’Objectif de développement durable (Odd) n°2 à savoir « éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable ».
Selon les résultats de l’étude, 9,6 % de la population béninoise sont en insécurité alimentaire. Une insécurité qui n’est pas liée à un manque de disponibilité alimentaire mais à un manque d’accès à l’alimentation. Cette proportion, souligne la directrice générale par intérim de l’Insae, varie selon le milieu de résidence, les départements et les caractéristiques spécifiques des ménages. Les départements les plus touchés par l’insécurité alimentaire sont : l’Atacora (24 %); le Couffo (16 %) et les Collines (15 %).

Lutte contre la faim

Pour le représentant du ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Zakari Tassou, secrétaire général du ministère, les résultats de l’enquête reflètent la situation de la sécurité alimentaire dans le pays au cours de la période qui coïncide avec celle de soudure au Nord et celle de la pré-récolte dans le Sud. D’après le rapport de l’Agvsa 2017, explique-t-il, près de la moitié de la population béninoise est en sécurité alimentaire (47,5 %). Mais cette population, selon lui, est dans le risque de basculer en insécurité alimentaire en cas de chocs sévères ou fréquents.
En revanche, précise Zakari Tassou, 9,6 % de la population sont en insécurité alimentaire, soit 1,09 millions de personnes dont 0,7 % en insécurité alimentaire sévère (soit 80 000 personnes). L’insécurité alimentaire touche davantage les ménages résidant en milieu rural (13 %) que ceux du milieu urbain (7 %) et moins ceux de Cotonou (2 %).
La comparaison des résultats de 2017 avec ceux obtenus en 2013 fait ressortir que l’insécurité alimentaire globale a légèrement diminué passant de 11 % à 9,6 %. Cependant, le secrétaire général du ministère en charge du Plan et du Développement estime qu’il faut tenir compte du fait que les données n’ont pas été collectées à la même période. On pourrait, à son avis, s’attendre à une amélioration des taux pour la période de post-récolte.
Pour le coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Bénin, Siaka Coulibaly, cette évaluation est, à n'en point douter, une avancée de plus dans la lutte contre la faim au Bénin. Sa plus-value réside dans le fait qu’elle a été menée dans une année charnière de la mise en œuvre des Odd et renforcera, de ce fait, les études en cours sur l’évaluation des besoins des Odd au Bénin, indique-t-il.