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Croissance économique en Afrique: Des mesures de relance face aux chocs

Economie
Dr Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Bad, lors du lancement du rapport « Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique » 2024 Dr Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Bad, lors du lancement du rapport « Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique » 2024

La croissance de l’Afrique est tombée à 3,2 % en 2023 contre 4,1 % en 2022, en raison de chocs multiples, estime la Bad qui préconise le renforcement de la résilience à travers une combinaison de politiques, pour booster l’activité économique.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 21 févr. 2024 à 02h00 Durée 3 min.
#Croissance économique en Afrique #mesures de relance

La relance économique post-Covid de l’Afrique a perdu son élan, selon le rapport Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique 2024 (Bad, janvier 2024). La croissance moyenne du produit intérieur brut (Pib) réel est estimée à 3,2 % en 2023, contre 4,1 % en 2022, précise le document lancé, le 16 février dernier, en marge de la trente-septième session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie.

La Banque africaine de développement (Bad) explique ce ralentissement de la croissance par la survenance de multiples chocs et des pressions inflationnistes élevées affectant particulièrement les principales économies du continent. L’inflation qui est montée en flèche depuis le début de la pandémie de Covid-19 reste obstinément élevée, menaçant la stabilité macroéconomique. Elle a été estimée en moyenne à 17,8 % en 2023 sur le continent, soit 3,7 points de pourcentage de plus qu’en 2022 et presque le double de la moyenne des cinq années précédant la pandémie (10,1 % sur la période 2015-2019).

La hausse des taux d’intérêt mondiaux et le coût élevé du capital ont augmenté les paiements au titre du service de la dette et limité ainsi les investissements dans les secteurs générateurs de croissance et dans le développement du capital humain, indique le rapport. L’instabilité politique et les conflits internes exacerbent les défis économiques et occasionnent le déplacement de millions de personnes. Le continent subit aussi les effets de la guerre russo-ukrainienne, de la faible demande d’exportation des matières due à la tiédeur de la croissance mondiale, du ralentissement de l’économie chinoise, du coût des emprunts qui en découle.

Stratégies

Pour la Bad, l’adoption de politiques monétaires appropriées aiderait à trouver un équilibre délicat entre la poursuite de la maîtrise d’une inflation élevée et la création d’incitations à la croissance. Un resserrement de la politique monétaire devrait rester le principal moyen de réduire l’inflation dans les pays où celle-ci dépasse le seuil ciblé, tandis que les pays où les pressions inflationnistes s’atténuent pourraient assouplir progressivement leur politique monétaire, recommande-t-elle.

Le rapport insiste aussi sur des réformes structurelles visant à mettre en œuvre des politiques industrielles stratégiques destinées à accélérer la diversification économique et à renforcer le secteur des exportations.

De même, des réformes soutenues de la gouvernance sont nécessaires pour renforcer la capacité de gestion de la dette et garantir que les pays se constituent des réserves et réduisent leur dette en période de conjoncture économique favorable. Des mesures de restructuration de la dette et de meilleures performances en matière de recettes contribueront à diminuer les déficits budgétaires qui sont passés progressivement en moyenne de 6,9 % du Pib en 2020 à 4,9 % en 2023.

Les autres recommandations portent sur la mobilisation efficace de ressources nationales, la saine gestion des dépenses publiques, l’augmentation des investissements des Etats dans l’infrastructure numérique, l’investissement dans le capital humain, le renforcement de la collaboration entre les pouvoirs publics et le secteur privé pour stimuler la transformation structurelle du continent.