La Nation Bénin...
La croissance de l’Afrique
est tombée à 3,2 % en 2023 contre 4,1 % en 2022, en raison de chocs multiples,
estime la Bad qui préconise le renforcement de la résilience à travers une
combinaison de politiques, pour booster l’activité économique.
La relance économique
post-Covid de l’Afrique a perdu son élan, selon le rapport Performances et
perspectives macroéconomiques de l’Afrique 2024 (Bad, janvier 2024). La
croissance moyenne du produit intérieur brut (Pib) réel est estimée à 3,2 % en
2023, contre 4,1 % en 2022, précise le document lancé, le 16 février dernier,
en marge de la trente-septième session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union
africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie.
La Banque africaine de
développement (Bad) explique ce ralentissement de la croissance par la
survenance de multiples chocs et des pressions inflationnistes élevées
affectant particulièrement les principales économies du continent. L’inflation
qui est montée en flèche depuis le début de la pandémie de Covid-19 reste
obstinément élevée, menaçant la stabilité macroéconomique. Elle a été estimée
en moyenne à 17,8 % en 2023 sur le continent, soit 3,7 points de pourcentage de
plus qu’en 2022 et presque le double de la moyenne des cinq années précédant la
pandémie (10,1 % sur la période 2015-2019).
La hausse des taux
d’intérêt mondiaux et le coût élevé du capital ont augmenté les paiements au
titre du service de la dette et limité ainsi les investissements dans les
secteurs générateurs de croissance et dans le développement du capital humain,
indique le rapport. L’instabilité politique et les conflits internes exacerbent
les défis économiques et occasionnent le déplacement de millions de personnes.
Le continent subit aussi les effets de la guerre russo-ukrainienne, de la
faible demande d’exportation des matières due à la tiédeur de la croissance
mondiale, du ralentissement de l’économie chinoise, du coût des emprunts qui en
découle.
Stratégies
Pour la Bad, l’adoption de
politiques monétaires appropriées aiderait à trouver un équilibre délicat entre
la poursuite de la maîtrise d’une inflation élevée et la création d’incitations
à la croissance. Un resserrement de la politique monétaire devrait rester le
principal moyen de réduire l’inflation dans les pays où celle-ci dépasse le
seuil ciblé, tandis que les pays où les pressions inflationnistes s’atténuent
pourraient assouplir progressivement leur politique monétaire,
recommande-t-elle.
Le rapport insiste aussi
sur des réformes structurelles visant à mettre en œuvre des politiques
industrielles stratégiques destinées à accélérer la diversification économique
et à renforcer le secteur des exportations.
De même, des réformes
soutenues de la gouvernance sont nécessaires pour renforcer la capacité de
gestion de la dette et garantir que les pays se constituent des réserves et
réduisent leur dette en période de conjoncture économique favorable. Des
mesures de restructuration de la dette et de meilleures performances en matière
de recettes contribueront à diminuer les déficits budgétaires qui sont passés
progressivement en moyenne de 6,9 % du Pib en 2020 à 4,9 % en 2023.
Les autres recommandations
portent sur la mobilisation efficace de ressources nationales, la saine gestion
des dépenses publiques, l’augmentation des investissements des Etats dans
l’infrastructure numérique, l’investissement dans le capital humain, le renforcement
de la collaboration entre les pouvoirs publics et le secteur privé pour
stimuler la transformation structurelle du continent.