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Défis de l’économie mondiale: Deux pistes de solutions proposées à l’Afrique

Economie
Le professeur John Igué (au milieu) évoquant les défis de l'économie mondiale Le professeur John Igué (au milieu) évoquant les défis de l'économie mondiale

Fidèle à la doctrine sociale de l’Eglise catholique, l’Institut des artisans de Justice et de Paix s’est penché, jeudi 18 avril dernier à Cotonou, sur les défis de l’économie mondiale. Autour du professeur John Igué, les implications de l’état actuel de la coopération internationale dans les pays africains ont été analysées et des pistes de solutions proposées, pour un mieux-être des pays et des peuples.

Par   Isidore GOZO, le 26 avr. 2024 à 23h42 Durée 3 min.
#Economie mondiale

Les guerres, les catastrophes naturelles, les politiques migratoires, l’inflation et l’intérêt des grandes puissances sont, entre autres, les principaux défis qui influencent l’économie mondiale. C’est ce qu’il convient de retenir de l’analyse du Pr John Igué à l’ouverture de la première conférence du deuxième trimestre organisée par l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (Iajp).

Axée sur le thème « L’économie mondiale et les défis de la coopération internationale dans les pays africains », la communication donnée par le Professeur de géographie, ancien ministre de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises, directeur du Comité scientifique du Laboratoire d’Analyse régionale et d’Expertise sociale (Lares), a fait savoir que « le monde et son économie sont conditionnés par les crises et les erreurs humaines ». Dans son développement, le communicateur a mis l’Accent sur les grandes puissances que sont les Usa, la Chine, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et la Russie dont la coopération avec l’Afrique se fait suivant les intérêts que vise chacune d’elles. Pour les pays européens par exemple, on retient que la coopération est basée sur comment compenser les besoins pour assurer son avenir économique. La Chine vise à sécuriser les matières premières qu’elle n’a pas sur son territoire, pour mieux assurer son marché. La coopération de la Russie est basée sur l’idéologie militaire qu’elle véhicule. « Ainsi, l’Afrique devient un enjeu au plan mondial où elle est maintenue dans une zone de dépendance internationale », soutient John Igué.

L’autre défi qu’il invite à prendre en compte, c’est le faible engagement des Africains eux-mêmes. A l’en croire, « seulement 20 pour cent de l’élite africaine veut changer la tendance». Ce qui l’amène à dire que la situation actuelle de la coopération internationale ne permet pas à l’Afrique de construire son avenir à cause des enjeux divergents au plan mondial. Il ajoute que « le monde actuel est incertain, et c’est l’Afrique qui en paye le grand prix ».

Pour inverser la tendance, il invite à prendre conscience des enjeux aux plans mondial, africain et local. A ce sujet, il pointe du doigt les Etats-Unis, première puissance mondiale, notamment dans 15 secteurs où le pays est 1er ou 2e et invite les pays africains à les imiter. Il réaffirme sa certitude en ce qu’aucun pays ne peut véritablement se développer en dehors de sa langue et de ses valeurs endogènes, et propose que les Etats africains s’y penchent.

Cette position a été soutenue par un parterre de personnalités universitaires et politiques dont les professeurs Brice Sinsin, Théodore Holo et l'ancien ministre Lazare Sèhouéto.

En clôturant les travaux, le Père Eric Aguénounon, directeur de l’Iajp, a souligné que « l’Afrique doit se consacrer à elle-même, en s’arrimant à elle-même ; toutes les zones linguistiques doivent s’arrimer ; tous les dirigeants doivent s’arrimer ; toutes les richesses, toutes les forces vives doivent s’arrimer. »