La Nation Bénin...
La Cour de justice de l’Union économique et
monétaire ouest-africaine organise, du mardi 21 au vendredi 24 novembre à
Cotonou, un séminaire de sensibilisation au droit communautaire. Ces assises
contribueront à faciliter l’accès à la justice à tous les acteurs ainsi que le
respect des procédures.
Permettre aux avocats, magistrats et autres
acteurs judiciaires de se familiariser davantage avec le droit communautaire de
l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et ses modalités de
mise en œuvre. C’est l’objectif principal du séminaire national de formation et
de vulgarisation du droit communautaire qui se déroule à Cotonou du 21 au 24
novembre. Une telle formation s’imposait, car « l’appropriation du droit
communautaire par les avocats devient prépondérante si l’on sait que l’application
des normes communautaires est très souvent requise par le biais des plaidoiries
et des conclusions de ces animateurs de justice qui mettent, dans le cadre de
chaque affaire, des éléments de solution à la disposition des juges », a
expliqué Jules Chabi Mouka, représentant du président de la Cour de l’Uemoa.
Aussi, la sécurité du droit et la prévisibilité des décisions de justice
tendent à devenir des éléments essentiels du procès équitable qui lui-même
requiert une meilleure formation des juges et une diffusion des informations
dont ceux-ci ont besoin pour asseoir de bonnes décisions. Le représentant du
président de la Cour de l’Uemoa rappelle également qu’en dehors des Etats
membres et des Organes de l’Union, le recours à l’avocat est obligatoire devant
cette instance judiciaire et que le renvoi préjudiciel est fait par les juges
nationaux.
Ces explications sur les raisons qui justifient
la tenue de ces assises de Cotonou sont partagées par Yvon Détchénou, ministre
de la Justice et de la Législation.
« Notre rassemblement aujourd’hui manifeste
notre disponibilité pour la construction d’une société basée sur l’Etat de
droit, la justice et le respect des droits de chacun, car il adresse deux
aspects cruciaux : l’accès au droit Uemoa et l’accès à la justice », a-t-il
déclaré. A son avis, l’Uemoa en tant qu’entité régionale, établit un cadre
juridique harmonisé visant à faciliter les échanges et à promouvoir le
développement économique au sein de la sous-région francophone. L’efficacité de
ce cadre dépend en majeure partie de la compréhension et de l’accessibilité de
ces lois par tous les acteurs concernés, qu’ils soient juristes ou non.
« L’accès au droit Uemoa doit être une réalité
pour chaque citoyen, chaque entreprise, chaque membre de notre société. C’est
en assurant cette transparence, la prévisibilité et la responsabilité de notre
environnement juridique que nous passerons du virtuel au vivant », a indiqué le
garde des sceaux. Mais pour que ce souhait puisse se réaliser, il est
nécessaire que chaque composante et chaque groupe organisé jouent au mieux leur
partition. Car, avec ardeur, il faudra relever les dysfonctionnements et y mettre
fin. « Trop souvent, des obstacles entravent l’accès à la justice et à
l’effectivité du droit. Cela peut être dû à des coûts prohibitifs, à des
procédures complexes, ou à un manque d’information sur les recours disponibles
», fait constater le ministre de la Justice et de la Législation.
La Cour de justice est créée par l'article 38
du Traité de l'Uemoa. Installée depuis le 27 janvier 1995, elle a pour mission
de veiller à l'interprétation et à l'application effective du droit
communautaire dans les huit Etats membres de l'Uemoa. Elle siège à Ouagadougou
au Burkina Faso. Sa mission qui consiste à veiller au respect du droit quant à
l’interprétation et à l’application du Traité de l’Union, la met au plus haut
niveau du traitement du contentieux communautaire.