La Nation Bénin...
L’organisation non gouvernementale internationale américaine Partners for development (PFD) a lancé officiellement, mercredi 9 décembre, Pineapple processing for export (Pinex). Un projet financé par le gouvernement dans le cadre du déroulement du programme food for progress avec pour objectif d’accroître la productivité de l’ananas béninois et de le promouvoir au plan international via une exportation massive.
Pineapple processing for export (Pinex). Ce nom sonne le renouveau de la filière ananas du Bénin. Grâce à ce projet étalé sur cinq ans, et financé à hauteur de dix millions de dollars US par le gouvernement américain et mis en œuvre à travers l’organisation Partners for development (PFD). En co-signant mardi 24 novembre dernier l’accord d’établissement de cette organisation au Bénin, après quatre ans d’activité, sa représentante résidente, Cynthia Taha avait insisté sur l’impact positif induit par ladite organisation dans le milieu agricole du Bénin. Elle avait aussi à l’occasion fait cas du projet Pinex. Mais elle ne croyait pas si bien dire. Depuis mercredi 9 décembre, on peut dire que la parole a cédé place à la concrétisation avec le lancement officiel dudit projet. Lequel se propose, entre autres d’accroître la productivité agricole de l’ananas par le renforcement des capacités techniques et de management des producteurs, l’amélioration des services d’encadrement, et d’accès au financement agricole, l’amélioration de la transformation de l’ananas en produits dérivés (jus, tranches séchées…), le développement du commerce national et international de ce fruit…
Ces objectifs, les responsables du projet, notamment son directeur exécutif, Jack Marrkand conviennent qu’on peut les atteindre, au regard des actions déjà engagées par PFD. Le ministre en charge de l’Agriculture, Rufin O. Nansounon y croit davantage. Et po ur se justifier, celui-ci brandit la qualité de l’ananas béninois. La variété pain de sucre par exemple, l’une des plus intéressantes au monde, spécialité béninoise, vante-t-il, reste inégalée. D’abord de par sa forme unique, ensuite par sa qualité gustative hors du commun, enfin par son arôme plaisant et sa chaire légère. Autant d’atouts qui n’ont pas suffi, regrette-t-il, pour hisser ce fruit de qualité sur le marché international en dépit de la forte demande et de l’importance à lui accordée par le gouvernement qui l’a hissé au rang des treize filières agricoles prioritaires du pays. Et c’est alors que le patron de l’agriculture salue l’avènement du Pinex qui, indique-t-il, a pris en compte les contraintes les plus importantes de la filière et a développé une approche novatrice, surtout en travaillant en amont avec les services techniques compétents et les acteurs professionnels. Eu égard aux présentations faites par Jack Marrkand et Cynthia Taha, le ministre Rufin O Nansounon y voit déjà des solutions adéquates, simples et novatrices pour renforcer les synergies en cours afin que cette filière soit apte à affronter les défis du marché international.
Fin de calvaire pour l’ananas béninois
Les nombreux engagements pris par les responsables du PFD, organe en charge de l’exécution du projet Pinex devraient paraître osés quand on sait que l’ananas béninois représente 1,2% du Produit intérieur brut et rapportait déjà en 2006, près de treize milliards de franc Cfa, occupant de ce fait la troisième place des recettes d’exportation derrière le coton et le cajou. Et que, paradoxalement, il n’est exporté qu’à 2% sur le marché européen, notamment français avant d’atteindre d’autres destinations. Comment alors inverser la tendance ? A cette question, Pinex répond déjà en se proposant de tourner l’énorme production à venir vers le vaste marché nigérian. Une cible bien choisie, puisque 40% de l’ananas produit au Bénin y est déversé, mais dans des conditions peu indiquées, regrette le ministre en charge de l’Agriculture. A l’avenir, cela se fera avec plus de professionnalisme. Raison pour laquelle, une forte présence nigériane a été notée à l’occasion du lancement du projet Pinex. Des représentants de l’instance en charge du contrôle de qualité de ce pays étaient aussi présents.
Les activités prévues pour combler ces attentes se résument à la formation et au renforcement de capacités techniques des producteurs, des transformateurs, l’accès aux services financiers, des subventions, la facilitation des échanges commerciaux… Le projet sera mis en œuvre dans les zones de production, de transformation et de commercialisation de l’ananas au Bénin, principalement celles des départements de l’Atlantique et du Littoral, à savoir les communes d’Allada, Tori-Bossito, Toffo, Zè, Abomey-Calavi, Ouidah, Kpomassè et Cotonou?