La Nation Bénin...
Une nouvelle enquête sur
la perception de l’intégrité des services des impôts montre que les
contribuables font davantage confiance au fisc. Toutefois, des recommandations
sont formulées pour permettre à l’Administration d’être plus efficace et
réduire les risques de fraude et d’évasion fiscales.
La perception globale des
entreprises de l’intégrité de l’administration des impôts est de 92,1 % en 2023
contre 86% en 2021, soit une progression de 6,1 %, selon l’Enquête de
perception de l’intégrité des services de l’administration fiscale, édition 2023
(Lgs, septembre 2023). Ce résultat, indique le rapport final de l’étude, montre
que les entreprises font davantage confiance à l’Administration fiscale.
Les scores obtenus sur
chacun des onze principaux critères sont en nette amélioration, variant de 86,3
% à 96,7 % en 2023 alors qu’ils étaient de 71,1 % à 92,1 % lors de la première
édition de l’enquête en 2021. Les meilleures performances sont réalisées sur
les critères « Gestion des factures normalisées » (96,7 %), « Immatriculation
en ligne » 96,2 % et « Services aux contribuables » (95,4 %). La plus faible
performance est obtenue au niveau des sous-critères du critère « Contentieux ».
Au niveau des personnes
physiques redevables de la Taxe foncière unique (Tfu) et de la Taxe sur les
véhicules à moteur (Tvm), leur perception globale vis-à-vis du fisc est
également forte, s’élevant à 82,7 %, d’après l’étude réalisée par La Générale
des services (Lgs). Les scores obtenus varient de 77,3 % à 92,6 % sur
l’ensemble des critères. La meilleure performance est évaluée à 92,6 % et
concerne l’immatriculation en ligne. En revanche, un faible degré de perception
est noté au niveau des services en charge de « l’assiette et la liquidation »
et du « recouvrement » de l’impôt qui ont chacun réalisé un score de 77,3 %,
note le cabinet d’études.
L’étude indique que la
perception globale de l’intégrité du personnel des catégories A et B vis-à-vis
de l’Administration des impôts a progressé de 4,7 %, passant de 83 % en 2021 à
87,7 % en 2023. Pour le personnel considéré, les niveaux de perception du cadre
réglementaire de l’administration, de la transparence, de la confiance et de
l’intégrité sont en hausse, selon le rapport.
Du grain à moudre !
Les scores obtenus
traduisent l’efficacité des réformes en cours, notamment en ce qui concerne la
digitalisation des procédures. Toutefois, ils cachent, en revanche, la
nécessité de renforcer les mécanismes de lutte contre la corruption et de
contrôle indépendant de l’intégrité de la perception de l’Administration des
impôts.
L’étude a identifié cinq
recommandations prioritaires à l´endroit de l’administration fiscale, en dehors
des vingt formulées au terme de l’enquête réalisée en novembre 2021. Leur mise
en œuvre diligente devrait permettre au fisc d’optimiser le temps de gestion de
l’impôt (le coût administratif), d’éliminer la mauvaise gestion et les abus et
surtout de réduire les risques de fraude et d’évasion fiscales.
L’enquête met l’accent sur
la nécessité d’améliorer le service aux contribuables. Pour ce faire, il est
suggéré la mise à niveau et le renforcement des capacités des agents de
l’administration fiscale en charge de la législation et du contentieux ou de l’inspection
des impôts dans la lecture et l’interprétation des textes et la mise en
application des nouvelles dispositions.
Il s’agit aussi d’assurer
la stabilité de la plateforme de demande d'identification fiscale unique (Ifu)
et de la connexion internet, pour l’authentification en ligne des
contribuables, condition sine qua non d’accès à d’autres services de
l’Administration publique.
La généralisation du
système de paiement en ligne est également un défi. Il s’agit de réduire les
paiements en espèces pouvant donner lieu au rançonnement et à la corruption et
d’élargir les télé-procédures aux petites entreprises.
Il importe aussi
d’améliorer la gestion stratégique des ressources humaines par un mécanisme de
motivation et d’incitation des agents méritants, de vulgariser les dispositions
légales et les procédures, notamment les textes sur le foncier, et enfin d’inciter
au civisme fiscal.