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Perspectives économiques en Afrique subsaharienne : Le Fmi annonce une croissance de 3,7 % pour 2022

Economie
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 07 févr. 2022 à 09h34
La croissance économique en Afrique subsaharienne ralentirait pour ressortir à un taux de 3,7 % cette année, selon la dernière édition des Perspectives de l’économie mondiale du Fonds monétaire international. La relance de l’activité économique en Afrique subsaharienne devrait se poursuivre cette année. Cependant, la croissance connaîtrait une légère décélération pour s’établir à 3,7 % avant de remonter à 4 % en 2023, son niveau de 2021, d’après la dernière édition des Perspectives de l’économie mondiale (Pem) du Fonds monétaire international (Fmi). Soumises à une forte incertitude du fait de la persistance de la pandémie de Covid-19, ces prévisions rejoignent quelque peu celles soumises à une forte incertitude de la Banque mondiale qui annonçait début janvier une croissance de 3,6 % en 2022 et 3,8 % en 2023 pour la région, contre 3,5 % en 2021 suite à la contraction de 1,9 % en 2020. Sur le plan mondial, l’activité économique devrait ralentir de 5,9 % en 2021 à 4,4 % en 2022, soit un demi-point de pourcentage de moins pour 2022 que dans les perspectives d’octobre du Fmi. Cette situation s’explique par la propagation du nouveau variant Omicron qui a entraîné de nouvelles restrictions de mobilité dans plusieurs pays. «Les perturbations des chaînes d’approvisionnement, qui continuent de freiner l’activité économique, contribuent à la hausse de l’inflation en venant se greffer aux pressions engendrées par la forte demande et les prix élevés des produits alimentaires et de l’énergie », explique Gita Gopinath, directrice générale adjointe du Fmi. De surcroît, poursuit-elle, la capacité de nombreux pays à faire face à de nouvelles perturbations économiques se trouve limitée par des niveaux d’endettement sans précédent et la hausse de l’inflation occasionnée par la hausse des prix de l’énergie et les perturbations de l’approvisionnement. Le repli en cours du secteur immobilier chinois et la reprise plus lente que prévue de la consommation privée limitent les perspectives de croissance. Reprise entravée Pour l’Afrique subsaharienne, la Banque mondiale soulignait que le niveau élevé des prix des produits de base devrait favoriser la reprise à court terme dans la région. Le renchérissement des prix du coton et des denrées alimentaires devrait bénéficier particulièrement aux exportateurs de produits agricoles. Les producteurs du pétrole devraient profiter de l’augmentation des cours et de l’assouplissement graduel des baisses de production. La reprise économique reste incertaine dans un contexte de montée de l’insécurité alimentaire et de hausse des prix des produits alimentaires, favorisées par des tensions géopolitiques. L’expansion des activités agricoles sera éventuellement limitée par des périodes de sécheresse et des précipitations inférieures à la moyenne, ainsi que l’intensification des conflits notamment dans la région du Sahel (Mali, Burkina Faso, Nord-Est du Nigeria, Niger, Mauritanie et Tchad) et en Ethiopie. Face aux effets pervers et persistants de la pandémie du coronavirus, la directrice générale adjointe du Fmi préconise la mobilisation autour de la vaccination, des tests et de l’accès aux soins. A ce jour, signale-t-elle, la proportion de personnes pleinement vaccinées dans les pays à faible revenu s’élève à seulement 4 %, contre 70 % dans les pays à revenu élevé. Outre l’approvisionnement en vaccins, indique Gita Gopinath, il convient d’améliorer les infrastructures sanitaires, d’encourager les transferts de technologies afin de stimuler la diversification de la production d’outils médicaux essentiels à l’échelle mondiale, en particulier en Afrique.