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Programme d’assainissement pluvial des villes secondaires du Bénin: Plus de 250 milliards F Cfa mobilisés

Economie
Le Papvs vient répondre à l’insuffisance d’infrastructures d’assainissement et de mobilité urbaine Le Papvs vient répondre à l’insuffisance d’infrastructures d’assainissement et de mobilité urbaine

Un investissement de l’ordre de 325 milliards F Cfa est requis pour le Programme d’assainissement pluvial de huit villes secondaires du Bénin. Quelque 251 milliards F Cfa, soit plus de 77 % du financement, sont déjà mobilisés à travers des ressources de divers partenaires.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 19 juil. 2023 à 08h26 Durée 4 min.
#assainissement
Sur 495,66 millions d’euros, environ 325 milliards F Cfa requis pour le Programme d’assainissement pluvial des villes secondaires (Papvs) du Bénin, 383,09 millions d’euros soit environ 251 milliards F Cfa sont mobilisés, représentant plus de 77 % du financement nécessaire, d’après le Rapport d’évaluation de projet publié par la Banque africaine de développement (Bad, juin 2023). La Bad se charge de quatre agglomérations à savoir Abomey, Bohicon, Ouidah et Porto Novo (Papvs-A) pour un investissement initial estimé à 178,04 millions d’euros soit 116,78 milliards F Cfa, précise le document. Concernant les ressources supplémentaires de 112,57 millions d’euros nécessaires pour assurer la couverture intégrale de toutes les quatre villes, des actions sont en cours pour mobiliser des financements climatiques et/ou bilatéraux.
Les ressources sont mobilisées à hauteur de 118,75 millions d’euros de prêt de la Bad et 45,50 millions d’euros au titre du prêt Agtf (Africa Growing Together). En effet, le Conseil d’administration de la Bad a donné feu vert, le 5 juillet dernier à Abidjan, pour accorder 164,25 millions d’euros de prêt au Bénin, le calendrier de traitement du projet à l’approbation dudit conseil prévoit la mise en vigueur des accords de prêts au mois d’août prochain. Une contrepartie nationale de 13,79 millions d’euros est attendue du gouvernement.
Les investissements dans les villes d’Abomey-Calavi, de Sèmè-Podji et une partie de Parakou sont financés principalement par la Banque européenne d’investissement (Bei) et la Banque ouest-africaine de développement (Boad). Les accords de financement sont déjà signés pour un montant de 124,94 millions d’euros pour la Bei et de 30,49 millions d’euros pour la Boad.
Le gouvernement du Bénin prend en charge la ville de Natitingou et toutes les indemnisations des populations affectées par le programme dans les huit villes. Il a déjà mobilisé 63,41 millions d’euros à cet effet.
La gestion financière du programme sera sous la responsabilité de la Société des infrastructures routières et de l’aménagement du territoire (Sirat-Sa) qui est l’entité d’exécution du Papvs. 

Trois composantes  

Tout est fin prêt pour le démarrage effectif du Programme, sous la houlette du maître d’ouvrage qui est le ministère du Cadre de vie et des Transports, chargé du Développement durable. La période de mise en œuvre du programme est fixée de juillet 2023 à décembre 2027, avec une revue à mi-parcours annoncée pour novembre 2025.
Le Papvs vise à assainir le cadre de vie des populations et à renforcer leur résilience face aux inondations qu’entraînent les changements climatiques. Il contribuera à améliorer la mobilité urbaine à travers l’aménagement de voiries urbaines, des infrastructures résilientes pour la collecte et le drainage des eaux pluviales. Il se divise en trois composantes. 
La première composante porte sur la réalisation d’infrastructures de drainage des eaux pluviales et de travaux connexes. Il est prévu la construction de 42,7 km de collecteurs primaires et secondaires et de 62,3 km de caniveaux, le bitumage de 18,7 km et le pavage de 16,1 km de voiries pavées. Quelque 18 modules de classe (72 salles) seront construits dont le collège d’enseignement général d’Akpassa à reconstruire. Il est également envisagé l’érection de 10 500 mètres linéaires de murs de clôture d’écoles ou d'autres centres publics ainsi que 18 blocs de latrines modernes à 4 compartiments dotés de 36 kits de lavage des mains, un logement réservé aux sages-femmes dans un centre de santé. A cela, s’ajouteront 4 hangars de séchage de poissons fumés, 2 forages équipés de pompes manuelles, l’aménagement d’une place et d’un jardin publics. Quelque 
5 521 plants seront mis en terre, en plus d’un reboisement compensatoire de 17,22 hectares. 
La deuxième composante concerne la mise en place d’un mécanisme de gestion des déchets et d’entretien des ouvrages (études, formations, équipements, élimination des dépotoirs existants) qui inclut la dimension de genre ainsi que le renforcement du système d’alerte et de gestion des risques d’inondation. Un bassin de rétention d’eau et un périmètre maraîcher seront aménagés.
Quant à la troisième composante, elle porte sur la gestion, le suivi et l’évaluation du programme.